Opinion
2011-2012 : défis et plan d’action pour
le Hezbollah et l’Iran

Jeudi 5 janvier 2012
Pour le Hezbollah,
l’évènement le plus important de l’an
2011 est sans aucun doute le retrait
américain de l’Irak. Interrogé par le
quotidien libanais arabophone AsSafir,
une source proche du parti de la
résistance au Liban estime que la région
arabo-islamique entame une nouvelle
phase, depuis le retrait américain de
l’Irak, laquelle nécessite de mettre au
point un plan d’action et une stratégie
nouvelle qui devrait entrer en action
dans les mois suivants.
En plus de l’irakien,
ce plan d’action répondra a d’autres
volets : la crise en Syrie, les
changements politiques dans le monde
arabe, l’accès des islamistes au
pouvoir, l’offensive
américano-internationale menée contre
l’Iran et le Hezbollah, et surtout les
projets de zizanies et de dissensions
confessionnelles qui se préparent pour
les peuples de la région.
Sur la question
irakienne, le Hezbollah estime que les
Américains et leurs alliés arabes
tentent d’absorber le coup qu’ils ont
subi en Irak et de rendre la balle en
suscitant les divisions inter
communautaires, en provoquant une guerre
contre la Syrie, et œuvrant pour
démanteler les liens entre les forces du
camp de la résistance et de la
persistance en exploitant les résultats
des révolutions arabes.
Le plan d’action
élaboré par l’Iran et le Hezbollah
comprend entre autre :
Sur la scène
irakienne d’abord : il s’agir
surtout de préserver l’unité interne, de
développer l’opération politique et de
communiquer avec toutes les forces
irakiennes pour les inciter à régler
leurs différends à travers le dialogue
et la collaboration et d’éviter tout ce
qui pourrait aboutir à un conflit
militaire, sécuritaire ou politique.
Sur la scène
syrienne en second : il s’agit
de poursuivre le processus de réformes
politiques et de collaborer avec la
Ligue arabe pour sauvegarder la
stabilité dans ce pays. Le Hezbollah et
les Iraniens sont persuadés que le
régime syrien est parvenu à absorber le
choc de l’offensive violente dont il est
victime, mais devra affronter beaucoup
de problèmes dans les mois prochains.
Concernant
les mouvements islamistes,
surtout les Frères Musulmans, le
Hezbollah et les Iraniens œuvrent pour
continuer à tisser des liens avec eux.
Ceux-ci avaient été amorcés lors de la
conférence de « l’éveil islamique » qui
s’est tenue à Téhéran l’automne dernier.
Plusieurs rencontres ont également réuni
des dirigeants des Frères musulmans avec
des responsables iraniens et du
Hezbollah.
En quatrième
position intervient la
nécessité de consolider les liens entre
les différentes forces de la résistance,
libanaises et palestiniennes surtout.
Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu
entre les responsables iraniens, ceux du
Hezbollah, du Hamas, du Jihad islamique
et des autres factions palestiniennes.
Le principal souci étant de protéger la
résistance et de d’activer son rôle pour
résoudre les évènements en cours dans la
région, notamment en Syrie. Les jours
suivants, des évolutions importantes
auront lieu et devront taire les rumeurs
selon lesquels le Hamas a quitté la
capitale syrienne.
Faire face
aux discordes inter communautaires
qui font l’objet d’une véritable
campagne de provocations fait aussi
partie du plan stratégique du Hezbollah
et des Iraniens. Il s’agit de donner la
priorité à la dissipation de tout
malentendu avec certains pays arabes, en
l’occurrence l’Arabie saoudite, dans le
but d’entraver les velléités vicieuses
de transformer le conflit contre les
Américains, en un conflit entre les
Arabes et l’Iran, ou entre Sunnites et
Chiites. La visite du ministre iranien
des renseignements a Riad s’inscrit dans
ces efforts et en constituent une
première démarche.
Commentant les
révolutions arabes, la source proche du
Hezbollah estime qu’elles ont émané
d’une réelle volonté populaire, surtout
en Egypte et en Tunisie. Mais les
Américains et certains pays arabes
tentent de les détourner de leurs
objectifs. Les forces islamiques sont
devant une occasion en or pour présenter
leur programme au pouvoir, et affronter
les défis politiques, économiques et
sociaux qui affrontent leurs pays. Mais
ils se devront surtout de se prononcer
sur le conflit arabo-israélien et sur la
résistance, signale la source.
Concernant
l’éventualité du déclenchement d’une
guerre israélienne ou américaine contre
l’Iran, la source estime qu’elle n’est
pas exclue, mais coutera
particulièrement chère et aura des
séquelles dangereuses pour l’économie
américaine, arabe et mondiale. Ce qui
explique pourquoi les Américains et
leurs alliés réfléchissent cent fois
avant de recourir a ce choix et
préfèrent pour le moment mener une
guerre sécuritaire et économique contre
l’Iran, le Hezbollah et les forces de la
résistance.
Traduit d’AsSafir
Le dossier Hezbollah
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