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Centre
Palestinien
d'Information
Opinion
«Israël» et les
nouveaux changements au Moyen-Orient
Ali Badwan
Photo CPI
Mercredi 16 février 2011
L’événement égyptien a laissé des reflets
gigantesques sur "Israël". Tous ses dirigeants et ses centres de
décision se trouvent face une nouvelle donne, face aux nouveaux
défis. En effet, trois décennies durant, depuis la signature de
l’accord de Camp David, "Israël" croyait que ses frontières du
sud, avec l’Egypte, seraient calmes et assurées.
Pour tout un chacun, il est clair
qu’"Israël" est perturbée ; le projet américain de liquidation
de la cause palestinienne a commencé à recevoir des coups, dès
que les masses égyptiennes ont commencé à envahir les places du
Caire, d’Alexandrie et de toutes les villes égyptiennes.
Les décideurs et les centres sécuritaires,
militaires et politiques d’"Israël" ont tiré la sonnette
d’alarme. Ils croient que le départ de Moubarak menace « la
sécurité et la stabilité d’"Israël" ». Il affectera la situation
stratégique d’"Israël". Ce qui s’est passé en Tunisie et en
Egypte représente un avertissement pour "Israël", dit le chef
d’état-major israélien Chaoul Mofaz. Il est persuadé que 2011
est une année de changement radical dans toute la région, avec
toutes les tentatives d’influence sur les évènements de l’Egypte
de la part de la Syrie, de l’Iran, du Hezbollah, des mouvements
du Hamas et du Jihad Islamique et de toutes les forces de
résistance palestinienne.
C’est le pire cauchemar pour "Israël". Il
pourrait ouvrir la route vers un nouveau Moyen-Orient dont les
conséquences, politiques et économiques, seraient très graves
pour "Israël", croit la presse israélienne. L’armée israélienne
devrait revoir sa construction et sa stratégie militaire, si un
nouveau front s’ouvrait au sud, qui était le front le plus
chaud.
"Israël" est inquiet pour l’accord de Camp
David, signé en 1979. Elle est surtout inquiète de la montée en
puissance du groupe des Frères Musulmans, de tous les partis
nationaux et de tous ceux qui critiquaient le rôle que Moubarak
donnait à l’Egypte dans la région. Tout nouveau régime national
rendra à l’Egypte son rôle naturel, le rôle paternel pour tous
les Arabes et sur tous les niveaux.
Au moment où tous les peuples du monde
regardaient avec une grande admiration le mouvement du peuple
égyptien, les médias israéliens ne faisaient que montrer leur
inquiétude, surtout devant la montée des Frères Musulmans et
concernant l’avenir de l’accord de Camp David. Ils attiraient
l’attention des dirigeants israéliens sur les conséquences de
tous les changements politiques, sociaux et économiques de
l’Egypte. Ces changements pourraient changer la donne de toute
la région du Moyen-Orient. Tout changement donnerait un bon coup
au "camp modéré" du Moyen-Orient.
Il est vrai que quelques écrivains de la
presse israélienne ont montré leur admiration du peuple égyptien
et de sa révolution, ils partagent cependant l’inquiétude de
leurs dirigeants. Ils sont inquiets, même si une personne très
modérée et bien proche de l’occident et des Etats-Unis peut
prendre le pouvoir, comme Dr. Al-Baradei qui, pour eux, ne
possède pas la panacée aux maladies chroniques de l’Egypte. Il
ne saurait pas où commencer. Il ne saurait pas comment diriger
l’armée qui serait sous sa responsabilité. Un écrivain israélien
va jusqu’à dire qu’un homme comme lui ne pourrait résister que
quelques mois. Les institutions les plus fortes de l’Egypte, à
priori l’armée et le groupe des Frères Musulmans, lui diraient
« Assez » et prendraient le pouvoir. Il donne l’exemple
d’Alexandre Kerensky durant la révolution bolchevique en Russie.
La révolution de février 1917 a pu faire tomber le tsar russe
Nicolas II, mais elle n’avait pas préparé de leader pour prendre
sa place. Elle a alors choisi Alexandre Kerensky, directeur
d’école, juriste et conseiller social modéré, membre du conseil
du peuple, le Douma. Il a occupé le poste du ministre de la
justice, puis le ministre de la guerre, avant d’être élu comme
premier ministre en juillet 1917. Il a soutenu la participation
de la Russie dans la première guerre mondiale contre les pays de
l’Axe. Il a déclaré la Russie république démocratique et a
appelé à des élections libres, ce qui a été refusé par Vladimir
Lénine et ses camarades, qui ont mené leur révolution
bolchevique, ce qui a poussé Kerensky à fuir la Russie.
Article publié dans
le journal omani Al-Wattan, traduit et résumé par le département
français du Centre
Palestinien d’Information (CPI)
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