Opinion

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Les Européens brisent le blocus
Salama A.
Salama
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Photo Al-Ahram
Mercredi 19 novembre 2008
La Cour administrative a rendu un
verdict obligeant les autorités égyptiennes à permettre aux
caravanes de secours organisées par des ONG ou des députés de se
rendre aux territoires occupés. Ce verdict implique, en plus de
la vision juridique existant dans la Constitution et qui stipule
la liberté de déplacement, une condamnation des procédures
d’interdiction qui vont à l’encontre de la politique annoncée de
l’Egypte, refusant que le peuple palestinien soit affamé.
Ce verdict a été prononcé dans un
climat tendu apparu clairement dans les relations entre l’Egypte
et le Hamas. Et ce, à cause de l’échec des efforts de
conciliation adoptés par l’Egypte. En même temps, le navire qui
transportait des députés européens et des activistes soutenant
la cause palestinienne quittait Gaza. Ces activistes, dont des
députés britanniques, un membre au Conseil des Lords et une
ex-ministre au gouvernement de Tony Blair, ont réussi à briser
le blocus israélien imposé à Gaza. Ils ont présenté aux
habitants de la ville assiégée de grandes quantités de
nourriture et de médicaments. Et ont également emmené avec eux
un nombre d’étudiants et de malades qui étaient enfermés à
l’intérieur de la bande à cause de la fermeture du point de
passage de Rafah.
Ce n’est pas la première fois que
des activistes européens expriment de façon concrète leur
compassion envers la situation inhumaine et illégale imposée à
la bande de Gaza. La léthargie et le silence arabes ont de plus
en plus renforcé la situation, même après qu’Israël eut
interrompu l’approvisionnement en combustibles et électricité.
Toutes les pratiques israéliennes sont des violations à la loi
internationale et sont considérées comme des crimes de génocide.
C’est la troisième fois en trois mois que des députés européens
réussissent à briser le blocus, alors que les députés arabes
n’ont pas bougé le doigt.
Les médias arabes, à part
quelques rares exceptions, ont négligé les tentatives
européennes de casser le blocus et ont atténué l’ampleur des
pratiques israéliennes. L’objectif était peut-être de couvrir
les rencontres et les pourparlers qui étaient effectués avec des
responsables israéliens. Et ce en vue de reprendre ce qui était
appelé les promesses d’Annapolis et les illusions d’Olmert qui
lui sont tombées sur la tête après sa démission.
Dans des circonstances pareilles,
il n’était pas bizarre de voir échouer le dialogue palestinien
dans lequel le Hamas s’est retrouvé engagé sous la pression de
nombreuses parties, dont les objectifs sont, de façon directe ou
indirecte, communs. Ces parties sont Israël, l’Autorité
palestinienne, les Etats-Unis et l’Egypte. Même si nous
supposons que ce dialogue aurait pu créer un climat positif
permettant de dépasser les différends palestiniens, son objectif
essentiel est d’obliger le Hamas à renoncer à son pouvoir à
Gaza. Et par conséquent, à entrer dans l’axe des négociations
auquel s’est engagé Abou-Mazen pour garantir le renouvellement
de son mandat et anéantir totalement
la résistance pour qu’elle n’ait plus en main ni missile ni
fusil.
Le problème ne réside donc pas
dans le fait que le Hamas suit un agenda régional (l’Iran), mais
dans le fait que les autres parties suivent un agenda américain
régional qui jusqu’à aujourd’hui a prouvé son inutilité.
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AL-AHRAM
Hebdo
Publié le 19
novembre 2008 avec
l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo

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