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Al-Ahram Hebdo
Jérusalem arabe
Morsi Attalla

Photo Al-Ahram
Mercredi 3 juin 2009 Je pense que les
procédures israéliennes et les directives annoncées concernant
la ville de Jérusalem menacent clairement et directement tous
les efforts et les tentatives d’instaurer la paix au
Proche-Orient. En effet, le comportement raciste et inhumain de
la part d’Israël a remis en cause toutes les données de la
situation actuelle. Aujourd’hui, toutes les questions qui se
posent ne se concentrent plus sur le destin ou l’avenir du
processus de paix, à la lumière de propositions et d’initiatives
qui ont perdu leur crédibilité. Aujourd’hui, la question porte
sur le destin et l’avenir de Jérusalem, alors que la poursuite
des violations israéliennes ne peut que mener à des résultats
dangereux.
Les forces extrémistes en Israël négligent le
fait que la ville de Jérusalem diffère de toutes les autres
villes du monde par sa particularité spirituelle en tant que
centre patrimonial qui renferme tous les souvenirs des
musulmans, chrétiens et juifs.
C’est dans cette ville que sont nées les
valeurs éthiques et religieuses pour devenir une ville sacrée,
riche par son histoire alors qu’un grand nombre de saints, de
martyrs, de héros et de savants y sont enterrés. C’est dans
cette ville que le Christ a passé une partie de sa vie diffusant
son message, alors que dans chaque recoin de la ville il y a un
souvenir de lui. Et pour les musulmans, cette ville qui renferme
l’Esplanade des mosquées, est la première qibla et le troisième
lieu saint. Et pour ce qui est des juifs, ils voient dans cette
ville le symbole de l’unique période de l’histoire, durant
laquelle ils ont réalisé leur union nationale pendant 70 années
consécutives et où ils ont fondé un Etat juif depuis le roi
David en 1011 avant J.-C. jusqu’en 972 avant J.-C., puis son
fils Salomon a pris le pouvoir de 972 à 933 avant J.-C. La
domination de la ville de Jérusalem par les Israéliens, 15
siècles après sa fondation, n’était qu’une période d’occupation,
de tuerie et de dévastation.
Jérusalem est donc la terre des miracles
religieux pour les chrétiens et les musulmans et pour les Arabes
et les Palestiniens, elle a une grande importance géographique.
Or, aujourd’hui les extrémistes juifs tentent d’en faire un
miracle religieux seulement. Jérusalem ressemble à un musée
éternel visité par les fidèles des 3 religions célestes. C’est
le noyau de la Palestine dont les Israéliens veulent
s’accaparer. Or, tout au long de 4 000 ans et jusqu’à la fin de
la première guerre mondiale, cette ville n’a jamais été une
entité politique et régionale individuelle, alors qu’elle
faisait partie des pays du Levant. C’est donc après la
déclaratio Balfour qu’a commencé le démantèlement du monde arabe
avec l’effondrement de l’Etat ottoman, et cette partie de la
terre a été appelée la Palestine sous le mandat britannique.
Si nous nous basons sur les écrits de
l’historien Hérodote puis des historiens européens qui ont
enregistré les croisades, la Palestine est une terre arabe, au
sein de laquelle se trouve la ville de Jérusalem dont l’arabisme
est prouvé par des documents, par l’architecture des maisons et
des magasins, et par la langue arabe que parlent ses habitants.
L’arabité de Jérusalem ne doit donc faire l’objet d’aucun
marchandage de la part des Israéliens qui pensent que l’excès de
force et la suprématie militaire peuvent leur permettre de
s’accaparer de la ville sainte.
Droits de reproduction et de diffusion
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AL-AHRAM Hebdo
Publié
le 4 juin 2009 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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