Opinion
Obama, plus
israélien que les Israéliens
Akil Cheikh Hussein
Vendredi 29 mars
2013 Le
président Obama sait bien qu’il ne peut
pas dormir sur ses deux oreilles tant
que sa popularité restera si basse parmi
les juifs israéliens et américains. Cela
doit être la raison pour laquelle il a
consacré à «Israël» la première visite à
l’étranger de son second mandat.
Une visite, semble-t-il, qu’Obama lui a
fixé un objectif clair qui -tant qu’il
ne pourra pas trouver un ancien lien de
parenté avec les Juifs Falashas-
consiste à convaincre les Juifs qu’il
est un Juif comme eux. Où, vu
l’impossibilité d’une telle entreprise,
les convaincre qu’il est prêt à leur
être obéissant au doigt et à l’œil.
Il n’est pas le premier à avoir signalé
la grande ressemblance entre l’histoire
d’«Israël » et celle des Etats-Unis, ces
deux histoires qui se résument en deux
mots : Invasion et extermination. Mais
Obama y voit des choses qui ne sont
jamais venues à l’esprit des Juifs les
plus fanatiques.
Les envahisseurs européens qui ont
colonisé le continent américain
récemment découvert après avoir
exterminé ses habitants aborigènes, tout
comme les Juifs qui ont colonisé la
Palestine et qui cherchent à exterminer
ses habitants et ses voisins, Obama les
qualifie de «patriotes déterminés à être
un peuple libre sur notre terre, des
pionniers qui ont forgé une nation, des
héros qui se sont sacrifiés pour
préserver notre liberté, et des
immigrants de tous les coins du monde
qui renouvellent sans cesse nos sociétés
diverses» !
Comme la pratique de l’indécence est
sans limites, Obama a fait participer
les gens de sa race, les Noirs
américains à cette fusion
judéo-américaine. La mort de plus de
cent million d’Africains -lors de leur
capture, de leur transport dans des
conditions extrêmement dures depuis
l’Afrique pour travailler comme esclaves
dans les fermes des colons blancs en
Amérique- est aux yeux d’Obama une
«EMIGRATION» qui est « l’expression la
plus essentielle de l’affranchissement
de l’esclavage pour la liberté !».
Après l’indécence, c’est au tour de
l’adulation. Il s’est dit fier de voir
«la pâque juive» se transformer dans la
Maison blanche en une tradition à partir
de laquelle ses deux filles apprennent
les Traditions. Il s’adresse aux Juifs
en leur qualité de «Fils et Filles
d’Abraham et de Saraï». Et, par
conséquent, il évoque le lien du peuple
juif avec la Terre (la Palestine) depuis
trois mille ans. Il se rend sur les deux
tombes de Théodore Herzl et d’Yitzhak
Rabin. Il répète des expressions en
hébreu…
Il fait rappeler l’alliance «éternelle»
entre «Israël» et les Etats-Unis qui
l’ont reconnu seulement 11 minutes après
l’annonce de sa création en 1948. Dans
le même cadre, il insiste sur
l’inconditionnel engagement américain à
préserver sa sécurité.
Pour ce qui est de la cause
palestinienne, il ne voit dans son
horizon des solutions autres que les
fameuses négociations, sans s’arrêter
devant la question de la colonisation et
sans manquer de culot en demandant aux
Palestiniens de reconnaître la judaïté
de l’Etat, ce qui équivaut à leur
demander de reconnaître l’illégitimité
de leur existence en Palestine ne leur
laissant ainsi qu’une seule et unique
légitimité : Aller chercher une patrie
alternative en Jordanie, en Sinaï
(Certaines sources commencent maintenant
à parler du Sinaï en tant que partie
intégrante de la Palestine), ou se
laisser dissoudre dans d’autres pays.
Sans toujours oublier de prier les
Israéliens d’avoir pitié des
Palestiniens en leur disant :
«Mettez-vous à leur place !».
Tout
cela après avoir signalé au début de sa
visite qu’il n’était pas venu pour
traiter du «processus de paix» laissant
ainsi entendre que ce processus est en
marche à travers la colonisation, la
judaïsation, les assassinats,
l’incarcération administrative et les
autres formes de répression.
Certains disent que sa visite est de
nature touristique. La preuve : Il a
visité nombre de sites touristiques et
archéologiques en Palestine et en
Jordanie. C’est vrai, mais c’était après
avoir décidé des questions importantes.
On a entendu dire ces derniers temps que
l’administration américaine a renoncé à
sa revendication concernant le départ du
président Assad et a accepté que
l’opposition se mette avec lui sur la
table des négociations. Mais, dans le
plan d’action qu’il a dressé avec
Netanyahu, il insiste sur la nécessité
du départ du président Assad. Et pendant
que des milliers de «jihadistes»
pénètrent en Syrie, il a profité de
l’usage d’armes chimiques de la part de
l’opposition pour lancer des menaces
qu’il fonde sur l’accusation de la Syrie
de l’usage de ces armes. Quant à son
secrétaire d’Etat, John, Kerry, il part
pour Bagdad pour intimider les Iraquiens
accusés de continuer de permettre aux
avions iraniens de transporter des armes
destinées à l’armée syrienne.
Tout cela réconforte Netanyahu, mais il
reste insuffisant. Il veut que les
Etats-Unis frappent l’Iran. Les
Américains aimeraient bien pouvoir le
faire. L’inconvénient est que les
flottes et les bases américaines dans la
région sont plus accessibles aux
missiles iraniens que «Haïfa» et
«Tel-Aviv».
Source : moqawama.org
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