Opinion
Les stupéfiants :
Une arme étasunienne de
destruction massive et "rentable" !
Akil Cheikh Hussein
Jeudi 2 mai
2013
Rien ne
peut égaler l'hypocrisie dans la guerre
contre le terrorisme comme l'hypocrisie
dans la guerre contre les stupéfiants.
Les Etats-Unis prétendent combattre le
terrorisme alors que depuis la guerre
afghani-soviétique jusqu'aux attaques du
11/9/2001 dirigées contre New York et
Washington et les guerres qu'ont fait
éclater les révolutions dites du
Printemps arabe, tout prouve que le
terrorisme est une industrie étasunienne
créée et mise au service des politiques
de l'invasion et de l'hégémonie.
Si
l'Afghanistan, premier pays visé par
l'agression étasunienne en riposte aux
très suspects attentats du 11/9, est
considéré par Washington comme l'un des
principaux foyers du terrorisme, il est
vrai qu'il constitue également avec
d'autres pays comme la Colombie un
principal foyer de la culture, du
traitement et de l'exportation des
stupéfiants.
Et comme
il est d'ores et déjà établi que les
revenus des stupéfiants afghans sont
plus importants que ceux du pétrole
iraquien, il est alors possible de dire,
avec maints observateurs, que les
guerres pour l'hégémonie qui servent de
couverture à la culture, au traitement
et à l'exportation des stupéfiants en
Afghanistan et en Colombie ne sont pas
moins graves que celles qui visent à
mettre la main sur les champs de pétrole
et de gaz ou sur les pipe-lines qui les
acheminent vers les pays consommateurs.
D'innombrables complicités entre les
parties en guerre en Afghanistan, et à
leur tête les armées étasunienne et
atlantiques, empêchent en Afghanistan,
l'éradication de la culture de l'opium
et sa transformation en héroïne.
Résultats : La production de ce produit
a été multipliée par 44 depuis
l'occupation étasunienne de ce pays et
dans le cadre des pseudo-programmes mis
au point par l'occupation dans le but de
la prétendue lutte contre ce fléau.
Parmi les
buts escomptés par les décideurs
étasuniens, ceux qui sont à long terme
sont en rapport avec les plans qui
visent à corrompre les humains sur la
voie de leur destruction massive
ouvertement prônée par beaucoup de
grands politiciens aux Etats-Unis.
D'autres se situent dans l'immédiat et
sont dictés par des intérêts économiques
étroitement liés aux plans politiques
dans la conjoncture actuelle : Les
revenus des stupéfiants afghans sont de
l'ordre de 140 milliards de dollars par
an. Un peu moins que la moitié des
revenus du pétrole saoudien (288
milliards de dollars en 2012) et
beaucoup plus que ceux du pétrole et du
Gaz qataris (100 milliards de dollars).
La part
des Afghans se restreint à 0,2 % de
cette somme, c'est-à-dire à 300 millions
de dollars que partagent des hommes
influents et corrompus dans le
gouvernement afghan avec les
intermédiaires, les agriculteurs, les
propriétaires des espaces cultivés et
les groupes armés. Le reste, à savoir
139 milliards 700 millions de dollars
trouvent leur chemin vers les caisses
des banques occidentales et des
monarchies du Golfe qui se chargent du
blanchiment de cet argent.
D'où, on comprend les allégations qui
ont affirmé récemment que l'argent des
stupéfiants afghans contribue activement
au financement des groupes terroristes
en Syrie et ailleurs.
Et
comme une grande partie des stupéfiants
afghans est consommée en Russie (et, à
un degré moindre, en Chine) causant la
mort chaque année d'environ 40 mille
russes, certains responsables
considèrent à Moscou que ces stupéfiants
constituent une nouvelle armes de
destruction massive dirigée contre leur
pays. La crispation bat donc son plein à
ce sujet entre
les
Etats-Unis et la Russie. Cette dernière
demande de soumettre ce dossier au
Conseil de sécurité et exige la
destruction des espaces cultivées ainsi
que des centaines de laboratoires qui
traitent ces produits sur le sol afghan.
De son côté, Washington louvoie et
évoque des difficultés qui empêcheraient
une telle intervention, alors que ses
bombardiers détruisent facilement tout
en Afghanistan à l'exception des
plantations d'opium. Le paradoxe
significatif est que les Etats-Unis font
la sourde oreille à la demande russe
tout en continuant à répéter que les
stupéfiants participent au financement
du terrorisme et tout en prétendant
qu'ils luttent contre ces deux fléaux.
Ce
que les Russes ne disent pas est que
cette nouvelle arme de destruction
massive est également dirigée contre les
Etats-Unis eux-mêmes. Les 37 mille
personnes détruites annuellement aux
Etats-Unis par les drogues qui circulent
principalement vers les Etats-Unis à
partir de la Colombie dans des avions et
des sous-marins en dépit de la haute
performance des moyens de contrôles
étasuniens, sont les derniers à susciter
les inquiétudes des responsables à
Washington. Le bruit de la lutte
étasunienne contre les stupéfiants en
Colombie et d'autres pays d'Amérique
latine ne sert qu'à couvrir les efforts
déployés par le Pentagone et la CIA en
vue de récupérer l'influence perdue et
d'installer des bases militaires au sud
du Continent.
En ce qui
va au-delà des victimes directes des
stupéfiants, la principale victime
ciblée par la promotion à l'étasunienne
de ce fléau se représente par des
centaines de millions d'agriculteurs
contraints -suite au dumping et aux
processus de restructurations imposés au
Tiers-monde par les institutions
monétaires mondiales- à abandonner
l'agriculture des denrées de première
nécessité et à s'adonner à la culture
des stupéfiants. Cette culture est la
seule autorisée par ces institutions
pour son double rôle dans
l'enrichissement des banquiers et dans
le fait de pousser la majeure partie des
humains vers la destruction massive.
Source :
moqawama.org
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