Avec le seizième sommet du Mouvement
des pays Non-alignés tenu à Téhéran au
cours de la semaine dernière, on est
loin du sommet précédent présidé en 2009
à Sharm el-Sheikh par l’Egypte de
Moubarak. A l’époque on disait qu’un tel
rassemblement de pays -pour la plupart
pauvres et en perte de poids politique
après l’effondrement de l’Union
soviétique et le monopole de la décision
mondiale par les Etats-Unis- ne peut
faire grande chose à un moment où la
destinée du monde dépendait de puissants
blocs politiques et économiques comme le
G8 ou le G20…
Tout au plus, les Non-alignés qui
n’étaient plus dirigés par des chefs de
la taille de Nasser, de Nehru ou de
Soekarno, pouvaient, et c’était le cas à
Sharm el-Sheikh, végéter sur les marges
des questions politiques et économiques
qui préoccupent l’Occident, comme la
crise financière, l’immigration
clandestine ou -pour faire écho à la
rhétorique occidentale à propos du
terrorisme- les tensions entre l’Inde et
le Pakistan suite aux attentats de
Bombai.

On est loin également du temps où les
superpuissances occidentales et leurs
alliés régionaux rêvaient d’isoler
l’Iran. Les 120 pays qui ont envoyé
leurs présidents ou autres hauts
responsables pour participer au 16ème
sommet des Non-Alignés l’attestent sans
aucune ombre de doute. On pourrait même
dire qu’une ère nouvelle a débuté où
l’isolement commence à être le lot des
forces de l’arrogance et de l’agression.
Un autre succès est enregistré par
l’Iran se représente par l’échec
pitoyable des efforts déployés par l’axe
israélo-américain en vue d’empêcher,
moyennant pressions et séductions, la
tenue du sommet ou d’y réduire le nombre
des participants.
Le vote à l’unanimité du document
final du sommet reflète quant à lui une
possibilité d’unir une bonne partie des
pays de la planète autour d’un projet
visant à rendre plus viable un monde
trop mis à mal par les politiques
injustes et irresponsables que lui
appliquent les Etats-Unis et leurs
alliés.
Plus que jamais le monde, à commencer
par ses pays dits avancés, s’enfonce
dans des crises de plus en plus
étouffantes et ouvertes à la ruine
universelle qui, suite à la cupidité, à
l’irresponsabilité et aux pulsions
fascisantes, frappe déjà des milliards
d’êtres humains.
Il suffit de signaler les crises
financières et économiques, la crise
climatique, la crise morale, la
dépendance totale de toute une
civilisation vis-à-vis d’une énergie en
rapide épuisement mais elle-même
destructrice du milieu naturel, le
tarissement de ressources élémentaires
comme l’air, l’eau et la nourriture,
pour se rendre compte que l’humanité
doit se réveiller et couper cours à cet
horrible processus de dissolution qui
frappe le monde du vingt-et-unième
siècle.
Seuls ou côte à côte avec les pays
émergeants, les Non-alignés, pour la
plupart, des pays fortement éprouvés
ayant porté pour des siècles le lourd
fardeau de la colonisation extérieure et
de l’oppression intérieure, peuvent-ils
contribuer à une action en vue de sauver
le monde et redresser sa marche vers
plus de dignité humaine ?
Avant la Révolution islamique, l’Iran
n’était en rien différent en 1979 de la
plupart des pays Non-Alignés. Sa
situation fût déplorable sous le Chah de
tous les points de vue : Dépendance
totale des politiques américaines et
israéliennes avec toutes les
conséquences dramatiques de cette
dépendance sur les plans économiques,
sociaux et culturels.
Grâce
à la révolution fondée sur l’Islam
authentique, et malgré les pressions,
les sanctions, les guerres injustes et
les perpétuelles intimidations, l’Iran a
réalisé des bonds formidables sur tous
les plans du développement. Il occupe
maintenant une place incontournable à
l’échelle régionale et même
internationale, et il défend les
intérêts de son peuple et des peuples
déshérités et opprimés partout dans le
monde.
On n’a pas manqué à l’occasion du
sommet de Téhéran d’entendre des voix
minimiser le rôle que l’Iran peut jouer
dans l’assistance à apporter à des
dizaines de pays non alignés qui vivent
dans des situations pénibles. Il est
vrai que l’Iran n’a pas les moyens de
subvenir aux besoins de ces pays. Mais
il possède assez de moyens qui suffisent
à leur apporter des aides modestes mais
fructueuses en comparaison avec les
aides et emprunts alloués par les
institutions financières mondiales et
les pays riches mais qui sont destinés à
être engloutis par le gaspillage et la
corruption et, du même coup, à écraser
les peuples sous le poids de plus en
plus lourd du néfaste endettement.
Beaucoup plus précieux encore est le
modèle islamique iranien de
développement. Ce modèle constitue la
meilleure publicité dans la mesure où il
propose l’exemple à suivre pour les
peuples épris de la véritable liberté et
d’une vie plus responsable et plus
honnête.
Il est certain que, durant les trois
années à venir de sa présidence du
Mouvement des Non-alignés, l’Iran
n’épargnera aucun effort pour rendre le
Mouvement plus présent sur la scène
internationale et plus à même de
défendre les intérêts de ses peuples.
Reste aux peuples eux-mêmes de dire leur
dernier mot.