Opinion
L'os syrien risque
d'être très dur
Ahmed Halfaoui

© Ahmed
Halfaoui
Samedi 31 août 2013
Le « printemps » n’a pas fonctionné en
Syrie et les « révolutionnaires » sont,
non seulement, démasqués par le peuple
syrien mais aussi par l’opinion
internationale, en plus du fait qu’ils
subissent le pire des revers. Il n’en
fallait pas plus pour que le président
des Etats-Unis, Barak Obama, prix Nobel
de la paix de son état, se soit mis,
rappelons la chose, à tracer une « ligne
rouge » concernant « une utilisation
d’armes chimiques » par l’armée
syrienne. En temps voulu, quand les
défaites des bandes armées, djihadistes
et ASL confondus, ont inversé le rapport
de force sur le terrain, le « régime de
Bachar El Assad » n’a pas trouvé
meilleur moment pour offrir à l’OTAN le
prétexte inestimable d’opérer un
massacre au gaz sarin. Il faut dire que
du côté des Syriens on n’est pas très
futés, au point de se fourvoyer dans le
piège tendu. C’est ce que veulent nous
faire croire les Occidentaux et leur
diabolique machine médiatique. Quelques
images, des sources de la rébellion, et
les tambours de guerre se sont mis à
résonner, avant même que les « preuves »
soient établies. Le vassal le plus
empressé de la Maison-Blanche se met en
branle pour « punir ». François Hollande
n’a pas pesé ses mots : «le massacre
chimique de Damas ne peut rester sans
réponse, et la France est prête à punir
ceux qui ont pris la décision infâme de
gazer des innocents». C’était à
l’ouverture de la XXIe conférence
annuelle des ambassadeurs de France à
l'Élysée. L’autre guerrier est le
premier ministre britannique, qui se
fait un peu refroidir par son parlement.
Tandis qu’Obama, qui a les vraies
responsabilités, est en train de
négocier à l’intérieur du pouvoir
étatsunien, mais aussi avec les
puissants de ce monde, les Russes et les
Chinois. D’ailleurs c’est de lui que va
venir le bémol, que ses satellites
empressés sont obligés d’adopter.
Désormais on attendra les résultats de
la mission d’enquêteurs des Nations
unies. Même s’il était question de ne
pas en tenir compte et que la conviction
était faite. Ce « report » de
l’entreprise guerrière a de bons côtés,
il permet un débat parfois croustillant
sur les bords, comme ce député du
Labour, Gerald Kaufman, (très
pro-palestinien souligne la presse), qui
rappelle que « Israël a recours au
phosphore blanc, mais n’est pas inquiété
pour cela, parce qu’il est du “bon
côté” ». Il ajoute malicieusement :
«admettons que nous sommes
sélectifs. ». Ailleurs il y a ces
rappels des mensonges éhontés sur les
armes de destruction massives de Saddam
Hussein. Sans compter les interrogations
sur la notion de « punir », dans son
comment ou sur les ripostes prévisibles
de la Syrie, d’abord, du Hezbollah, de
l’Iran. Sur la réaction russe. Enfin sur
la capacité de l’OTAN à faire mieux que
de répandre le chaos, puisqu’elle ne
gagne plus aucune guerre depuis
longtemps. Et puis les peuples de la
région ne sont plus ce qu’ils étaient.
L’Egypte est contre l’agression
impérialiste et le mouvement Tamarod
appelle à la fermeture du canal de Suez.
Nous pouvons imaginer que tout ne se
passera pas aussi facilement qu’en
Libye.
Article publié sur
Les Débats
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