Opinion
Si tu n'as pas
honte, fais ce que tu veux
Ahmed Halfaoui

© Ahmed
Halfaoui
Mercredi 28 août 2013
Un proverbe arabe dit ceci : « si tu
n’as pas honte, fais ce que tu veux ».
Sa pertinence est confirmée à maintes
reprises par le comportement du
gouvernement des Etats-Unis et de leurs
vassaux européens. Le monde entier se
souvient des contorsions de Colin Powell
à l’ONU, le 5 Février 2003, devant les
caméras. Il « prouvait », schémas à
l’appui, la détention par l’Irak d’armes
de destruction massive, donc du « Failing
to disarm » (échec au désarmement).
Nous savons la suite et les Irakiens se
rappelleront longtemps de l’exposé
power-point, considéré par certains
observateurs de « chef d’œuvre du
genre ». Des années auparavant, à la fin
décembre 1989, à Timisoara en Roumanie,
des cadavres sont exhibés dont les
images font le tour de la Terre, en
suscitant l’indignation contre le
« régime de Nicolae Ceausescu », auteur
du massacre supposé. En fait, ces corps
avaient été déterrés dans un cimetière
de pauvres. Dans le même temps venait
d’être inauguré l’entrée des télévisions
dans la guerre, du côté de la
« démocratie » contre les
« dictatures ». Le secrétaire d’Etat
Powell va avouer avoir menti et
regretter sa démonstration, plus tard,
quand l’Irak a été livré au chaos et que
les morts par centaines de milliers se
sont amoncelés et continuent de
s’amonceler. Son aveu et sont regret
sont passés inaperçus de même que la
vague de dégoût qui a envahi l’opinion
étatsunienne et internationale. Le même
cirque est repris contre la Libye où
Mouammar Kadhafi aurait ordonné de
massacrer par milliers ses concitoyens.
Ce sont des associations des « droits de
l’homme », qui ont dénoncé le « crime ».
Là-aussi, plus tard, quand la Libye fut
offerte dépecée au règne de hordes
armées, les témoignages se sont avérés
mensongers. Ce qui a été admis, entre
autres, par un « Observatoire libyen des
droits de l’homme », qui arguait de la
nécessité de la propagande. Peu importe
les conséquences, puisque le pays
constitue désormais un des fruits du
« printemps », si cher aux maîtres de la
« démocratie de marché ». La technique
semble avoir encore de beaux jours
devant elle. Le « régime syrien » a
dépassé la « ligne rouge ». Un
« régime » qui avait déclaré détenir des
armes chimiques qu’il n’utiliserait qu’à
l’occasion d’une invasion étrangère et
qui est accusé, sur la base de photos
prises par l »opposition », d’avoir
utilisé un gaz mortel contre sa propre
population. Aucune preuve n’est
formellement établie, mais la machine
médiatique de la bête est à l’œuvre. Le
« doute n’est plus permis ». Cette
fois-ci, aucun officiel n’a osé produire
des planches en illustration de la
chose. Le souvenir de Powell doit y être
pour beaucoup. Mais les déclarations et
les allusions sont de mises, sur la
probabilité ou les fortes présomptions
ou la quasi-validité des informations.
Du haut de son hégémonie, le président
Barak Obama, suggère et n’affirme rien,
ce sont ses satellites qui sont chargés
de la sale besogne, celle de battre les
tambours et d’entonner les chants de
guerre. Coïncidence ou pas, Israël vient
de « reconnaître » avoir utilisé du
phosphore blanc contre les enfants de
Ghaza. La nouvelle est resté sans écho.
Article publié sur
Les Débats
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