Opinion
L'émeutier et son
«nationalisme»
Ahmed
Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Dimanche 27 janvier
2013
L’attaque
suivie de la prise d'otages de la base
gazière de Tiguentourine continuera
encore longtemps de susciter le débat.
Sur le plan international cela a
provoqué la première irruption de
l'Armée nationale populaire (ANP) en
tant qu'acteur souverain. Le fait de ne
pas avoir souscrit à la demande
d'allégeance, outrecuidante il faut le
souligner, des grandes puissances qui
espéraient trouver là l'occasion de
s'immiscer militairement en Algérie, est
traduit, au-delà de sa nature militaire,
comme étant un geste politique fort. Sur
le plan médiatique nous avons pu
observer de la part de certains
"intellectuels" le peu de cas qu'ils
font de la menace qui plane sur le pays
et leur empressement à voler au secours
de la propagande occidentale. Les deux
faits étant intimement liés. Il existe
bien une action médiatique concertée qui
rappelle trait pour trait le scénario
qui a précédé les agressions contre la
Libye, puis la Syrie. A chaque "crise"
les supplétifs se mobilisent et
répondent au moindre appel. Déconnectés
de la société dans laquelle ils vivent
et prospèrent, ils n'ont d'yeux que pour
les mirages de là-bas. Parlant du
"peuple", dont ils ne savent rien, ils
n'ont que des poncifs à proposer à qui
veut les entendre, à qui les paye
souvent sous diverses formes, notoriété
ou subsides conséquents. Du "peuple"
dont ils se réclament ils n'ont que
l'appartenance formelle et
administrative. Alors quand ils parlent
de "droits de l'homme", ils n'ont que le
répertoire consacré. Un répertoire
valable en tous temps et tous lieux,
éthéré à souhait, sans consistance pour
l'émeutier qui a senti le danger de
l'ingérence et qui aurait, à ce titre,
sorti son nationalisme "ombrageux".
Ultime reproche à ce qui serait une
aliénation, dont serait victime
l'émeutier qui sait pourtant exactement
où sont ses droits, comment les
défendre, et qui n'a pas cru un instant
que l'OTAN allait démocratiser la Libye,
quand dans le même temps les
"intellectuels" fustigeaient les
"soutiens à la dictature". La conscience
des choses, comme on peut le constater,
ne se trouve pas dans les limbes où se
complaît une intelligentsia qui n'a que
ses sordides intérêts à défendre.
Obnubilés par les plateaux ou les
tribunes offertes, promus le temps d'un
spectacle "spécialistes" de l'Algérie ou
tout simplement interpellés par leur
ambition de se faire voir et
reconnaître, ils n'ont pas hésité à se
mettre au diapason, non pas de la
tragédie vécue par leur pays, mais des
desiderata des Occidentaux et du prisme
qu'ils voulaient imposer dans la lecture
des faits. Le temps ne leur a pas été
donné pour profiter de l'aubaine. Le
"spectacle" s'est terminé en un temps
record et leur utilité a disparu. Contre
toute attente les grandes puissances ont
rejoint, d'une certaine manière, les
nationalistes "ombrageux" en saluant la
fermeté de l'ANP. Les faits sont revenus
au centre de la réalité et "tiré le
tapis" sous les pieds des opportunistes
à la petite semaine. Il reste à se
demander si la leçon va être apprise et
ruminée ou si nous aurons encore droit
une prochaine fois au même cirque.
Article
publié sur
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