Opinion
Les « Juifs de
France »
Ahmed Halfaoui

© Ahmed
Halfaoui
Dimanche 4 novembre
2012
Il n'y a
pas eu d'incident diplomatique là où il
aurait pu en avoir plusieurs. Le Premier
ministre israélien n'a pas raté une
occasion pour écorcher la souveraineté
de la France. En face, il y avait un
François Hollande, la queue entre les
jambes, un garnement pris en faute, qui
faisait tout ce qu'il pouvait pour
éviter de se faire tirer, trop fort, les
oreilles. Benyamin Netanyahu, quant à
lui, faisait très fort dans la
réprimande dans son rôle d'inspecteur de
l'état des lieux. L'Etat français est
déclaré incompétent dans les questions
de sécurité de ses citoyens et le
reconnaît, en acceptant les
remontrances. Avant cela, il a admis que
les Français de confession juive étaient
des étrangers, sans leur demander leur
avis. Ce qui a facilité le travail du
dirigeant sioniste qui ne s'est pas gêné
du tout pour leur demander de quitter la
France, leur pays. Le président
français, coincé par son acte
d'allégeance fondamental au sionisme, ne
pouvait que murmurer ceci : «… La place
des Juifs de France, s'ils en décident,
c'est d'être en France, de travailler en
France, de vivre en France, à condition
qu'ils soient pleinement en sécurité».
Une façon de les distinguer de leurs
compatriotes, d'opérer une ségrégation
au sein de la citoyenneté française et
de faire un procès d'intention à des
Français, dicté par l'adhésion sans
faille au projet sioniste. Heureusement
qu'une résistance à cette entreprise
existe. L'Union juive française pour la
paix (UJFP), sachant à l'avance que le
président français allait se coucher,
avait fait un communiqué dans lequel
elle dit, en substance : «Nous ne
pouvons accepter qu'un Premier ministre
étranger choisisse les victimes
françaises à qui il rend hommage et
qu'il fasse des Français Juifs les
otages de sa politique guerrière.» Une
déclaration à laquelle ont été obligés
des citoyens, par une politique
ignominieuse qui veut les traiter en
otage d'une stratégie dont les
conséquences sur la cohésion de la
formation sociale française risquent
d'être des plus lourdes. Si elles ne
sont pas déjà à l'œuvre. Car n'est-ce
pas «confirmer» l'amalgame juif=sioniste
que d'offrir les victimes de Toulouse au
martyrologe sioniste ? C'est ce qu'a
fait François Hollande, qui a beau jeu
ensuite de bafouiller sur ce qu'il
appelle «Juifs de France» versus les
Français tout court. Des «Juifs de
France» qui peuvent «décider» de rester,
«à condition qu'ils soient pleinement en
sécurité», à l'inverse de leurs
compatriotes qui n'ont pas ce type de
choix. A ce niveau de responsabilité, on
mesure ses mots et ses phrases.
Celles-ci seront appréciées à l'aune de
l'autorité de leur auteur. En miroir et
en rappel destiné aux ségrégationnistes
d'aujourd'hui, voilà ce qu'on peut lire
sous la plume du gourou de la barbarie
nazie : «Au cours des siècles ils (les
Juifs) s'étaient européanisés
extérieurement et ils ressemblaient aux
autres hommes ; je les tenais même pour
des Allemands…leur religion étrangère me
semblait la seule différence qui existât
entre eux et nous.» On sait ce qui s'en
suivit en termes de crimes contre
l'humanité, à partir justement de ce que
le sionisme et ses affidés sont en train
de consolider dans les consciences,
comme image de femmes et d'hommes
«différents» de leurs semblables. On
criera bien tard au fascisme, lorsque la
bête se sera bien abreuvée chez Hollande
et consorts.
Article publié sur
Les Débats
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