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Opinion
Les Frères du
Hamas, alliés objectifs du sionisme ?
Ahmed
Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Jeudi 4 avril
2013
Les
sionistes doivent jubiler, tous leurs
amis encore plus, de Barak Obama au
dernier de ses supplétifs européens, les droitsdelhommistes « démocratiseurs »
des Arabes et assimilés n’auront pas
honte d’avoir ignoré la tragédie du
peuple palestinien, les Frères du Hamas
viennent de démontrer au monde entier
qu’ils ne font pas partie de l’Humanité
défendable. Alors que le seul rempart
contre l’oppression et les exactions
restait pour l’essentiel l’opinion
internationale, ils viennent de se payer
le risque de tout mettre à terre. Ghaza
avait-elle besoin que ses écoles et
lycées appliquent le puritanisme pur et
dur, que même la religion n’arrive plus
à justifier, que très peu de chouyoukhs
osent encore prôner ? Les filles seront
confinées entre elles, à partir de l’âge
de 9 ans. Des enfants vont être séparés
par le pouvoir dictatorial d’un
mouvement dont le droit à la liberté a
été défendu par des hommes et des
femmes, telle Rachel Corrie, qui ont
payé de leur vie leur engagement. Il
fallait donc que la chose arrive, comme
si les Palestiniens avaient besoin d’une
stigmatisation supplémentaire. La presse
mondialisée et bienpensante n’a pas raté
l’occasion, du pain béni pour elle qui
ne voit, ni n’entend jamais les cris
d’horreur des enfants de Gaza ou de
Bethléem. Les Frères sont venus au
secours de la propagande qui fait de
l’entité sioniste un îlot de
civilisation au milieu d’un océan de
barbarie, l’Unique démocratie du
Moyen-Orient (UDMO). Les Frères ont
démantelé ce que des humanistes, des
vrais, pas ceux de Freedom House ou de
ces ONG atlantistes, ont patiemment et
douloureusement bâti. Alliés objectifs
des ennemis des peuples, les Frères
invoquent une identité dont ils
détiennent seuls la définition et le
monopole, ils ont le cynisme de dire
«nous sommes un peuple musulman. Nous
faisons ce qui sert notre peuple et sa
culture». Ce faisant, ils ne
laissent pas « leur peuple » décider de
ce qui peut « le servir », lui qui le
sait depuis des dizaines années. Ils le
savent, eux-mêmes, ce que les
Palestiniens veulent à chaque instant
depuis qu’ils ont été relégués au rang
d’infrahumains par le sionisme et ses
parrains impérialistes. Ils le savent
depuis le premier jour où la barbarie
s’est abattue sur eux. Mais, ils n’ont
pas été consultés et devront laisser les
Frères décider à leur place ou se battre
pour ne pas se laisser faire. « Les
enfants seront séparés dès l’âge de neuf
ans et les hommes ne pourront plus
enseigner aux filles » rapporte un
blog du Figaro, de la bouche d’un
responsable du ministère ghazaoui de
l’éducation. Une grande réalisation sur
le chemin de la libération,
devrions-nous penser. L’une des
préoccupations majeures du peuple, l’une
des tâches prioritaires d’une population
censée placer au-dessus de tout
l’objectif de se libérer et de récupérer
sa terre spoliée. La nouvelle fait le
tour de la planète et ce qu’on appelle
le « buzz » sur Internet. Autant de
gagné pour la formidable fabrique de
mensonges qui, pour une rare fois,
pourra se targuer de ne rien inventer
qui confirme la propension liberticide
des musulmans.
Article
publié sur
Les Débats
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