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The Guardian

Les perspectives d’Armageddon
Abbas Edalat et Mehrnaz Shahabi

http://www.guardian.co.uk/commentisfree/story/0,,2143030,00.html

La logique qui défend les atrocités nucléaires du passé est actuellement utilisée pour soutenir une frappe contre l’Iran.

Le mardi 7 août 2007

Il est terrifiant, bien que non surprenant, de lire le meneur d’idées néoconservateur Oliver Kamm (écrivain et chroniqueur britannique, il est partisan de l’interventionnisme étranger. Ndt.) soutenant sur ces pages (dans un article daté du 6 août intitulé ‘Terrible, mais pas un crime’) que les bombes atomiques qui avaient ravagé Hiroshima et Nagasaki il y a 62 ans, ont sauvé des vies et mis un terme à des souffrances. Le thème sous-jacent est évident. Le même camp dont l’approbation vigoureux avait mené à la catastrophe en cours en Irak, est maintenant en train de fixer l’Iran avec un regard belliciste. La même logique absurde et dangereuse qui défend les atrocités nucléaires de 1945 peut maintenant être utilisée pour soutenir l’utilisation préventive des armes nucléaires contre l’Iran – dont la menace à son tour rend l’idée d’une attaque conventionnelle plus acceptable. Maintenant, plus que jamais, nous devons être clairs dans notre position morale : Comme Mohamed Elbaradei, le chef de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, avait dit, la simple possession des armes nucléaires aujourd’hui devrait être considérée avec la même condamnation et l’horreur que nous regardons l’esclavage et le génocide dans notre monde moderne et civilisé.

Étonnamment, la catastrophe en Irak a échoué de refroidir la clique belligérante à la Maison Blanche. Il est improbable que l’arrivée hier d’une équipe de l’AIEA à Téhéran dissuade les partisans d’une frappe, nucléaire ou conventionnelle. Un tel assaut serait une violation flagrante du traité de non–prolifération nucléaire, mais ça ne serait pas la première fois que les Etats-Unis dédaignent l’accord de 1968.

Le traité oblige les états nucléaires de poursuivre des négociations de bonne foi pour l’arrêt de la course vers les armes nucléaires et puis vers le désarmement. Il garantit de l’aide aux états non-nucléaires pour accéder au savoir-faire et à la technologie nucléaire pacifique.

Les cinq premiers états nucléaires sont tous en violation du traité pour avoir échoué de prendre des mesures effectives envers le désarmement. Les USA ont systématiquement enfreint le traité dans les années 1980 et 1990 en exerçant, avec succès, des pressions sur les états et les entreprises occidentaux, tout comme la Chine et la Russie, pour ne pas entamer des collaborations nucléaires avec l’Iran – qui en tant que signataire du traité fut autorisé depuis 1970 à recevoir matériel, technologie et information pour l’usage pacifique de la puissance nucléaire. Ceci a finalement conduit l’Iran, après le bombardement par Israël en 1981 de la centrale nucléaire irakienne Osirak, vers le marché noir pour poursuivre son programme nucléaire. La dissimulation partielle consécutive des activités nucléaires de l’Iran a levé des suspicions occidentales concernant ses ambitions nucléaires, mais il est rare que la présentation des médias fasse référence au contexte dans lequel ait pris place le recours au marché noir. Il est aussi rare de voir mentionné le fait que l’AEIA n’a pas trouvé de preuve d’un programme d’armes après plus de 2200 heures d’inspections fortuites des sites nucléaires iraniens.

En contraste marqué des suspicions occidentales de l’Iran, le vrai programme nucléaire en Israël a été avidement sponsorisé par les gouvernements de la France, la grande Bretagne et les USA. Ils ont activement soutenu le développement israélien d’un arsenal estimé à plus de 200 ogives. C’est un programme d’armes que Tel Aviv est déterminé à envelopper dans le secret. Mordechai Vanunu a exécuté une sentence de 18 ans de prison, dont 12 ans en détention solitaire, pour avoir parlé en public en 1986 de la possession d’armes nucléaire par Israël. Le mois dernier, il a été condamné à six mois supplémentaires de prison pour avoir parlé à des étrangers.

Même si l’Iran discute des nouvelles inspections avec l’AEIA, le risque d’une attaque militaire à ses sites nucléaires demeure élevé. La menace israélienne de déployer des armes de destruction de bunkers nucléaires afin de détruire le potentiel d’armes iranien, est en ligne avec la stratégie de 2006 de sécurité nationale des USA, et de la doctrine du Pentagone pour les opérations nucléaires communes qui justifient l’usage des armes nucléaires tactiques conte des états à armes non-nucléaires comme une « force de dissuasion ».  Le comble de l’ironie est que le principal violeur du traité, les USA, et la seule et non-signataire puissance nucléaire de la région, Israël, considèrent les frappes nucléaires sous prétexte de la limitation nucléaire.

L’année dernière, on a interrogé John McCain, un candidat républicain à la candidature présidentielle et un défenseur de la nécessité de garder l’option militaire contre l’Iran sur la table, sur ce que pourraient être les conséquences d’une attaque contre l’Iran. Sa réponse était seulement un mot : « Armageddon ». Après trois guerres ravageuses menées par les USA, la Grande Bretagne et Israël depuis le 9/11, la perspective d’une guerre catastrophique contre l’Iran plane sur la région.

Tandis que le monde se souvient de Hiroshima et Nagasaki, une déclaration internationale approuvée par une douzaine d’organisations principales pour la paix, anti-nucléaire et communautaires en Grande Bretagne, les USA et Israël, tout comme cinq prix Nobel, appelle pour un Moyen Orient sans armes de destruction massive. Israël pourrait apporter un grand service à la région en annonçant immédiatement qu’il pour le démantèlement de son arsenal nucléaire.

 

Abbas Edalat est professeur de Sciences Informatiques et de Mathématiques à l’Imperial College de Londres et fondateur de la Campagne contre les Sanctions et l’Intervention Militaire en Iran ; Mehrnaz Shahabi est le rédacteur en chef de la campagne www.campaigniran.org



Source et traduction : I. A.


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