Russie
Allocution du Président Vladimir Poutine
sur l’intégration de la Crimée à la
Fédération de Russie
Photo:
D.R.
Mercredi 18 mars 2014, Kremlin, Moscou.
Traduction :
http://www.sayed7asan.blogspot.fr
(depuis
http://eng.kremlin.ru/news/6889)
Vidéo complète :
https://www.youtube.com/watch?v=XpKZzpzmktY&feature=player_embedded#t=1043
Vladimir Poutine s’est adressé aux
députés de la Douma, aux membres du
Conseil de la Fédération, aux délégués
des régions russes et aux représentants
de la société civile au Kremlin.
Président Vladimir Poutine :
Membres du Conseil de la Fédération,
députés de la Douma, je vous souhaite le
bonjour. Les représentants de la
République de Crimée et de la
municipalité de Sébastopol sont ici
parmi nous. Citoyens de Russie,
habitants de Crimée et de Sébastopol !
(Standing ovation)
Chers amis,
Nous sommes réunis ici aujourd’hui au
sujet d’une question qui est d’une
importance vitale, d’une portée
historique pour nous tous. Un référendum
a été organisé en Crimée le 16 mars,
dans le plein respect des procédures et
des normes démocratiques internationales
en vigueur.
Plus de 82% de l’électorat a pris part
au vote. Plus de 96% d’entre eux se sont
prononcés en faveur de la réunification
avec la Russie. Ces chiffres parlent
d’eux-mêmes. (Applaudissements)
Pour comprendre la raison d’un tel
choix, il suffit de connaître l’histoire
de la Crimée et ce que la Russie et la
Crimée ont toujours signifié l’une pour
l’autre.
Tout en Crimée évoque notre histoire et
notre fierté communes. C’est
l’emplacement de l’ancienne
Chersonèse Taurique, où le
Grand-prince
Vladimir Ier a été
baptisé. Son exploit spirituel, à savoir
l’adoption du christianisme orthodoxe, a
prédéterminé la base globale de la
culture, de la civilisation et des
valeurs humaines qui unissent les
peuples de la Russie, de l’Ukraine et de
la Biélorussie. Les tombes des soldats
russes dont la bravoure a permis
l’intégration de la Crimée à l’Empire
russe se trouvent également en
Crimée. C’est aussi
Sébastopol – une ville légendaire
ayant une histoire exceptionnelle, une
forteresse qui constitue le lieu de
naissance de la
Flotte russe de la mer Noire.
(Applaudissements). La Crimée est
Balaklava et
Kertch,
Malakhov Kurgan et le
mont Sapoun. Chacun de ces lieux est
cher à nos cœurs, symbolisant la gloire
de l’armée russe et sa bravoure
exceptionnelle.
La Crimée est un mélange unique de
cultures et de traditions de différents
peuples. Elle est en cela similaire à la
Russie dans son ensemble, où pas un seul
groupe ethnique n’a été perdu au cours
des siècles. Russes et Ukrainiens,
Tatars de Crimée et personnes d’autres
groupes ethniques ont vécu côte à côte
en Crimée, en conservant leurs propres
identités, leurs traditions, leurs
langues et leurs confessions.
Il faut noter que la population totale
de la péninsule de Crimée est
aujourd’hui de 2,2 millions de
personnes, dont près de 1,5 million sont
Russes, 350 000 sont des Ukrainiens qui
considèrent majoritairement le russe
comme leur langue maternelle, et environ
290 000-300 000 sont des
Tatars de Crimée, qui, comme le
référendum l’a montré, sont eux aussi
favorables à un rapprochement avec la
Russie.
Certes, il fut un temps où
les Tatars de Crimée étaient traités
injustement, tout comme un certain
nombre d’autres peuples de l’URSS. Il
n’y a qu’une seule chose que je puis
dire ici : des millions de personnes de
différentes ethnies ont souffert durant
ces répressions, et principalement
des Russes.
Les Tatars de Crimée retournèrent dans
leur patrie. J’estime qu’il est de notre
devoir de prendre toutes les décisions
politiques et législatives nécessaires
afin de finaliser la réhabilitation des
Tatars de Crimée, de les restaurer dans
leurs droits et de rétablir pleinement
leur renom. (Applaudissements)
Nous avons énormément de respect pour
les membres de tous les groupes
ethniques vivant en Crimée. C’est leur
foyer commun, leur patrie, et il serait
juste – je sais que la population locale
y est favorable – que la Crimée ait
trois langues nationales sur un même
pied d’égalité : le russe, l’ukrainien
et le tatar. (Applaudissements)
Chers collègues,
Dans les cœurs et les esprits des gens,
la Crimée a toujours été une partie
inséparable de la Russie. Cette
conviction profonde est fondée sur la
vérité et la justice et a été transmise
de génération en génération, au fil du
temps, en toutes circonstances, malgré
tous les changements dramatiques que
notre pays a connus tout au long du XXème
siècle.
Après la révolution, les bolcheviks,
pour diverses raisons – que Dieu les
juge – ont ajouté de grandes sections du
Sud historique de la Russie à la
République d’Ukraine. Cela a été fait
sans tenir compte de la composition
ethnique de la population, et
aujourd’hui, ces zones forment le
Sud-Est de l’Ukraine. Puis, en 1954, il
a été décidé que la région de Crimée
serait transférée à l’Ukraine, ainsi que
Sébastopol, en dépit du fait qu’il
s’agissait d’une ville fédérale. Ce fut
là l’initiative personnelle du chef du
Parti communiste Nikita Khrouchtchev.
Déterminer ce qui a motivé sa décision –
un désir de gagner le soutien de
l’establishment politique ukrainien ou
d’expier les répressions de masse des
années 1930 en Ukraine – est la tâche
des historiens.
Ce qui importe maintenant, c’est que
cette décision avait été prise en
violation flagrante des normes
constitutionnelles qui étaient en
vigueur à l’époque même. La décision
avait été prise dans les coulisses.
Naturellement, puisque cela se passait
dans un Etat totalitaire, personne
n’avait pris la peine de demander l’avis
des citoyens de Crimée et de Sébastopol.
Ils ont été mis devant le fait accompli.
Les gens, bien sûr, se sont demandés
pourquoi tout d’un coup la Crimée
devenait une partie de l’Ukraine. Mais
dans l’ensemble – et nous devons le dire
clairement, car nous le savons tous –
cette décision a été considérée comme
une simple formalité parce que le
territoire de Crimée était transféré à
l’intérieur des limites d’un seul et
même État [l’URSS]. À l’époque, il était
impossible d’imaginer que l’Ukraine et
la Russie pouvaient se séparer et
devenir deux États distincts. Cependant,
c’est ce qui s’est produit.
Malheureusement, ce qui semblait
impossible est devenu une réalité.
L’URSS s’est effondrée. Les choses ont
évolué si rapidement que peu de gens ont
réalisé à quel point ces événements et
leurs conséquences allaient prendre des
proportions véritablement dramatiques.
Beaucoup de gens en Russie et en
Ukraine, ainsi que dans d’autres
républiques, espéraient que la
Communauté des États indépendants
qui a été créé à ce moment deviendrait
la nouvelle forme commune de l’Etat. On
leur a dit qu’il y aurait une monnaie
unique, un espace économique unique, des
forces armées conjointes ; mais tout
cela n’a pas dépassé le stade des
promesses vides, alors que le grand pays
avait disparu. Ce n’est que lorsque la
Crimée a fini en tant que partie d’un
autre pays que la Russie s’est rendue
compte qu’elle n’était pas simplement
spoliée, mais bel et bien pillée.
Dans le même temps, nous devons
reconnaître qu’en lançant le mouvement
des souverainetés, la Russie elle-même a
contribué à l’effondrement de l’Union
soviétique. Et lorsque cet effondrement
a été légalisé, tout le monde a oublié
la Crimée et Sébastopol – la base
principale de la Flotte de la mer Noire.
Des millions de personnes se sont
couchées dans un pays et se sont
réveillées dans d’autres, devenant du
jour au lendemain des minorités
ethniques dans les anciennes républiques
de l’Union, tandis que la nation russe
est devenue l’un des plus grands, sinon
le plus grand groupe ethnique au monde à
être divisé par des frontières.
Maintenant, des années plus tard, j’ai
entendu des résidents de Crimée dire
qu’en 1991, ils ont été abandonnés comme
un sac de pommes de terre. Il est
difficile d’être en désaccord avec cette
affirmation. Qu’a fait l’Etat russe ?
Qu’a fait la Russie ? Elle a accepté
humblement la situation. Ce pays
traversait alors des temps si difficiles
qu’il était alors absolument incapable
de protéger ses intérêts. Cependant, les
gens ne pouvaient pas se résigner à
cette injustice historique scandaleuse.
Durant toutes ces années, des citoyens
et de nombreuses personnalités sont
revenus sur cette question, affirmant
que la Crimée est une terre
historiquement russe et que Sébastopol
est une ville russe. Oui, nous le
savions tous dans nos cœurs et dans nos
esprits, mais nous devions agir selon la
réalité existante et construire nos
relations de bon voisinage avec
l’Ukraine indépendante sur une nouvelle
base. Durant toutes ces années, nos
relations avec l’Ukraine, avec le peuple
ukrainien frère ont toujours été et
resteront de toute première importance
pour nous. (Applaudissements)
Aujourd’hui, nous pouvons en parler
ouvertement, et je voudrais partager
avec vous quelques détails concernant
les négociations qui ont eu lieu au
début des années 2000. Le Président de
l’Ukraine d’alors, M.
Koutchma, m’a demandé d’accélérer le
processus de délimitation de la
frontière russo-ukrainienne. À ce
moment, le processus était pratiquement
à l’arrêt. La Russie semblait avoir
reconnu la Crimée comme une partie de
l’Ukraine, mais il n’y avait pas de
négociations sur la délimitation des
frontières. Malgré la complexité de la
situation, j’ai immédiatement donné des
instructions aux organismes
gouvernementaux russes afin d’accélérer
leur travail pour documenter les
frontières, de sorte que tout le monde
ait une compréhension claire du fait
qu’en acceptant de délimiter la
frontière, nous admettions de facto
et de jure que la Crimée était un
territoire ukrainien, mettant ainsi un
terme à cette question.
Nous avons donné satisfaction à
l’Ukraine non seulement en ce qui
concerne la Crimée, mais aussi sur une
question aussi complexe que les
frontières maritimes dans la
mer d’Azov et le
détroit de Kertch. Les
considérations qui motivaient alors nos
actions étaient qu’avoir de bonnes
relations avec l’Ukraine était
primordial pour nous et que cela ne
devait pas être compromis par une
impasse dans des conflits territoriaux.
Toutefois, nous nous attendions à ce que
l’Ukraine reste notre bon voisin, et
nous espérions que les citoyens russes
et russophones d’Ukraine, en particulier
le Sud-Est et la Crimée, vivraient dans
un Etat ami, démocratique et civilisé
qui protégerait leurs droits,
conformément aux normes du droit
international.
Cependant, ce n’est pas la manière dont
les choses ont évolué. Maintes et
maintes fois, des tentatives ont été
faites pour priver les Russes de leur
mémoire historique et même de leur
langue, et pour les soumettre à une
assimilation forcée. En outre, les
Russes, tout comme d’autres citoyens de
l’Ukraine, souffrent de la crise
politique et institutionnelle constante
qui a secoué le pays depuis plus de 20
ans.
Je comprends pourquoi le peuple
ukrainien voulait un changement. Il en a
eu assez des autorités au pouvoir durant
les années de l’indépendance de
l’Ukraine. (Applaudissements) Les
présidents, les Premiers ministres et
les parlementaires changeaient, mais
leur attitude à l’égard du pays et de
ses habitants restait la même. Ils ont
dépouillé le pays, se sont battus entre
eux pour obtenir du pouvoir, des actifs
et des liquidités et ne se sont guère
souciés des gens du quotidien. Ils ne se
sont pas demandés pourquoi des millions
de citoyens ukrainiens ne voyaient
aucune opportunité chez eux et partaient
dans d’autres pays pour travailler comme
journaliers. Je tiens à souligner cela :
ils n’ont pas fui en direction d’une
quelconque Silicon Valley, mais
pour devenir journaliers. L’an dernier
seulement, près de 3 millions de
personnes ont trouvé de tels emplois en
Russie. Selon diverses sources, en 2013,
leurs revenus en Russie ont totalisé
plus de 20 milliards de dollars, ce qui
représente environ 12% du PIB de
l’Ukraine.
Je tiens à répéter que je comprends ceux
qui sont venus sur la place Maïdan avec
des slogans pacifiques contre la
corruption, la mauvaise gestion de
l’Etat et la pauvreté. Le droit à la
manifestation pacifique, à des
procédures démocratiques et à des
élections pacifiques existe dans le seul
but de remplacer les autorités qui ne
donnent pas satisfaction au peuple par
d’autres. Cependant, ceux qui étaient
derrière les derniers événements en
Ukraine avaient un ordre du jour
différent : ils préparaient un nouveau
renversement du gouvernement ; ils
voulaient s’emparer du pouvoir et ne
reculaient devant rien. Ils ont eu
recours à la terreur, à l’assassinat et
aux pogroms. Des nationalistes, des
néo-nazis, des russophobes et des
antisémites ont exécuté ce coup d’Etat.
Ils continuent à donner le ton en
Ukraine jusqu’à ce jour.
Les nouvelles soi-disant autorités ont
commencé par l’introduction d’un projet
de loi de révision de la politique
linguistique, qui était une violation
directe des droits des minorités
ethniques. Cependant, ils ont été
immédiatement « rappelés à l’ordre » par
les bailleurs de fonds étrangers de ces
soi-disant politiciens. Il faut admettre
que les mentors de ces autorités
actuelles sont intelligents et savent
bien à quoi ces tentatives de construire
un Etat purement ukrainien peuvent
conduire. Le projet de loi a été mis de
côté, mais clairement gardé en réserve
pour l’avenir. Aujourd’hui, pratiquement
plus aucune mention n’est faite de cette
tentative, probablement sur la
présomption que les gens ont la mémoire
courte. Néanmoins, nous pouvons tous
clairement percevoir les intentions de
ces héritiers idéologiques de
Bandera, le complice d’Hitler
pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il est également évident qu’il n’y a pas
d’autorité exécutive légitime en Ukraine
à présent, il n’y a personne à qui
parler. De nombreux organismes
gouvernementaux ont été saisis par les
imposteurs, mais ils n’ont aucun
contrôle sur le pays, alors qu’eux-mêmes
– et je tiens à le souligner – sont
souvent contrôlés par des radicaux. Dans
certains cas, vous avez besoin d’un
permis spécial des militants de la place
Maïdan pour rencontrer certains
ministres de l’actuel gouvernement. Ce
n’est pas une plaisanterie : c’est la
réalité.
Ceux qui se sont opposés au coup d’Etat
ont été immédiatement menacés de
répression. Bien entendu, la première
ligne a été la Crimée, la Crimée
russophone. Face à ces événements, les
habitants de Crimée et de Sébastopol se
sont tournés vers la Russie pour qu’elle
les aide à défendre leurs droits et
leurs vies et à empêcher la propagation
des événements qui se déroulaient et
sont toujours en cours à Kiev, Donetsk,
Kharkov et dans d’autres villes
ukrainiennes.
Naturellement, nous ne pouvions pas
laisser cet appel sans réponse ; nous ne
pouvions pas abandonner la Crimée et ses
habitants en détresse. Cela aurait été
une trahison de notre part.
(Applaudissements)
Tout d’abord, nous avons dû les aider à
créer des conditions telles que les
habitants de la Crimée puissent, pour la
première fois dans l’histoire, exprimer
pacifiquement leur libre arbitre quant à
leur propre avenir. Cependant, qu’est-ce
que nous entendons de la part de nos
collègues en Europe occidentale et en
Amérique du Nord ? Ils disent que nous
violons les normes du droit
international. Tout d’abord, c’est une
bonne chose qu’ils se souviennent enfin,
au moins, qu’il existe une telle chose,
à savoir le droit international – mieux
vaut tard que jamais.
(Applaudissements)
Deuxièmement, et plus important encore –
qu’est-ce que nous violons exactement ?
Certes, le président de la Fédération de
Russie a reçu l’autorisation de la
Chambre haute du Parlement d’utiliser
les forces armées en Ukraine. Cependant,
à proprement parler, personne n’a encore
donné suite à cette autorisation. Les
forces armées russes ne sont jamais
entrées en Crimée ; elles étaient déjà
là, conformément à un accord
international. Certes, nous avons
rehaussé nos forces en présence, mais –
c’est quelque chose que je voudrais que
tout le monde entende et sache – nous
n’avons pas dépassé la limite en
personnel pour nos forces armées en
Crimée, qui est fixée à 25 000 hommes,
parce qu’il n’y avait pas besoin de le
faire.
Point suivant. Lorsqu’il a déclaré son
indépendance et a décidé d’organiser un
référendum, le Conseil suprême de Crimée
s’est référé à la Charte des Nations
Unies, qui parle du droit des nations à
l’autodétermination. A ce propos, je
tiens à vous rappeler que lorsque
l’Ukraine a fait sécession de l’URSS,
elle a fait exactement la même chose,
presque mot pour mot. L’Ukraine a
utilisé ce droit, mais les habitants de
la Crimée se le voient dénié. Pourquoi
donc ?
En outre, les autorités de Crimée se
sont référées au précédent bien connu du
Kosovo – un précédent que nos collègues
occidentaux ont créé de leurs propres
mains dans une situation très semblable,
quand ils ont convenu que la séparation
unilatérale du Kosovo d’avec la Serbie,
exactement ce que la Crimée est en train
de faire en ce moment, était légitime et
n’avait pas besoin d’une quelconque
autorisation des autorités centrales du
pays. Conformément à l’article 2 du
chapitre 1 de la Charte des Nations
Unies, la Cour internationale de l’ONU a
approuvé cette approche et a fait le
commentaire suivant dans sa décision du
22 juillet 2010, et je cite: « Aucune
interdiction générale ne peut être
déduite de la pratique du Conseil de
sécurité en ce qui concerne les
déclarations d’indépendance ». Et
encore : « Le droit international
général ne contient aucune interdiction
contre les déclarations
d’indépendance. » Clair comme de l’eau
de roche, comme ils disent.
Je n’aime pas à recourir à des
citations, mais dans ce cas, je ne peux
pas faire autrement. Voici une citation
extraite d’un autre document officiel :
l’exposé écrit des Etats-Unis d’Amérique
du 17 avril 2009, soumis à la même Cour
internationale des Nations Unies dans le
cadre des audiences sur le Kosovo.
Encore une fois, je cite : « Les
déclarations d’indépendance peuvent – et
c’est souvent le cas – violer la
législation nationale. Toutefois, cela
n’en fait pas des violations du droit
international. » Fin de citation. Ils
ont écrit cela, ils l’ont disséminé
partout dans le monde, ils ont obtenu
l’accord de tous, et maintenant, ils
sont scandalisés. Qu’est-ce qui les
outrage ainsi ? (Applaudissements)
En l’occurrence, les actions du
peuple de Crimée sont tout à fait
conformes à ces instruction. Pour une
raison quelconque, des choses que les
Albanais du Kosovo (et nous avons
beaucoup de respect pour eux) ont été
autorisés à faire, les Russes, les
Ukrainiens et les Tatars de Crimée ne
sont pas autorisés à le faire. Encore
une fois, on se demande pourquoi.
Nous ne cessons d’entendre de la part
des États-Unis et de l’Europe
occidentale que le Kosovo est une sorte
de cas particulier. Qu’est-ce qui le
rend si spécial aux yeux de nos
collègues ? Il s’avère que c’est le fait
que le conflit au Kosovo ait donné lieu
à tant de pertes en vies humaines.
Est-ce là un argument juridique ? La
décision de la Cour internationale ne
dit rien à ce sujet. Ce n’est même pas
un « deux poids deux mesures » ; c’est
du cynisme brutal, primitif, colossal.
Il ne faut pas essayer aussi crûment de
tout adapter à ses intérêts
particuliers, caractérisant une même
chose comme « blanche » aujourd’hui et
« noire » demain. Selon cette logique,
nous devrions faire en sorte que tous
les conflits conduisent à des pertes en
vies humaines.
Je vais l’affirmer clairement : si les
forces locales d’auto-défense de Crimée
n’avaient pas pris la situation en main,
il y aurait également pu y avoir des
victimes. Heureusement, cela n’est pas
arrivé. Il n’y a pas eu la moindre
confrontation armée en Crimée et il n’y
a eu aucune victime.
(Applaudissements) D’après vous,
pourquoi les choses se sont-elles
passées ainsi ? La réponse est simple :
parce qu’il est très difficile,
pratiquement impossible de lutter contre
la volonté du peuple. Ici, je tiens à
remercier l’armée ukrainienne – et il
s’agit de 22 000 militaires portant les
armes. Je tiens à remercier les membres
des forces de sécurité ukrainiennes qui
se sont abstenus de répandre le sang et
qui n’en ont pas tâché leurs uniformes.
(Applaudissements)
D’autres réflexions viennent à l’esprit
à cet égard. Ils n’arrêtent pas de
parler de quelque intervention russe en
Crimée, d’une sorte d’agression. Il est
étrange d’entendre cela. Je ne connais
pas un seul cas dans l’histoire où une
telle intervention se soit produite sans
un seul coup de feu et sans faire de
victimes.
Chers collègues,
Comme un miroir, la situation en Ukraine
reflète ce qui se passe et ce qui s’est
passé dans le monde au cours des
dernières décennies. Depuis la
dissolution de la bipolarité sur la
planète, nous n’avons plus de stabilité.
Les principales institutions
internationales ne sont pas renforcées ;
au contraire, dans de nombreux cas,
elles se dégradent gravement. Nos
partenaires occidentaux, menés par les
États-Unis d’Amérique, préfèrent ne pas
être guidés par le droit international
dans leurs politiques concrètes, mais
par la force des armes. Ils en sont
venus à croire en leur exclusivité et à
leur exceptionnalisme, à croire qu’ils
peuvent décider eux-mêmes ce que doivent
être les destinées du monde, à croire
qu’ils sont les seuls à être toujours
dans leur bon droit. Ils agissent à leur
guise : ici et là, ils utilisent la
force contre des États souverains,
créant des coalitions sur la base du
principe « Si vous n’êtes pas avec nous,
vous êtes contre nous. » Afin de donner
un semblant de légitimité à leurs
agressions, ils forcent les
organisations internationales à adopter
les résolutions nécessaires, et si pour
quelque raison cela ne fonctionne pas,
ils ignorent tout simplement le Conseil
de sécurité de l’ONU et même l’ONU dans
son ensemble.
Cela s’est produit en Yougoslavie ; nous
nous souvenons très bien de l’année
1999. Il était difficile de croire, même
en le voyant de mes propres yeux, qu’à
la fin du XXe siècle, l’une
des capitales de l’Europe, Belgrade,
était soumise à une attaque de missiles
pendant plusieurs semaines, avant que
l’intervention réelle n’ait lieu. Y
a-t-il eu une résolution du Conseil de
sécurité de l’ONU sur cette question,
autorisant de telles actions ? Rien de
tel. Puis ils ont frappé l’Afghanistan,
l’Irak, et ils ont franchement violé la
résolution du Conseil de sécurité de
l’ONU sur la Libye, quand, au lieu
d’imposer la zone dite d’exclusion
aérienne au-dessus de ce pays, ils ont
également commencé à le bombarder.
Il y a eu toute une série de révolutions
« colorées » contrôlées depuis
l’extérieur. De toute évidence, les
populations de ces pays, dans lesquels
ces événements ont eu lieu, en avaient
assez de la tyrannie et de la pauvreté,
de leur manque de perspectives ; mais
ces sentiments ont été cyniquement mis à
profit. Des normes qui ne
correspondaient en aucune façon aux
modes de vie, aux traditions ou aux
cultures de ces peuples leur ont été
imposées. En conséquence, au lieu de la
démocratie et de la liberté, il y eut le
chaos, les flambées de violences et une
série de bouleversements dramatiques. Le
« Printemps arabe » s’est transformé en
« Hiver arabe ».
Des événements similaires se sont
déroulés en Ukraine. En 2004, pour faire
passer leur candidat aux élections
présidentielles, ils ont concocté une
sorte de troisième tour qui n’était pas
prévu par la loi. C’était un simulacre
absurde, un détournement grossier de la
constitution. Et maintenant, ils ont
jeté au pouvoir une armée de militants
organisés et bien équipés.
Nous comprenons parfaitement ce qui se
passe ; nous comprenons que ces actions
ont été dirigées contre l’Ukraine et la
Russie et contre l’intégration
eurasienne. Et tout cela alors que la
Russie s’efforçait d’engager un dialogue
avec nos collègues de l’Ouest. Nous
proposons constamment la coopération sur
toutes les questions clés ; nous voulons
renforcer notre niveau de confiance et
nous voulons que nos relations se
fassent sur un pied d’égalité, et soient
ouvertes et équitables. Mais nous
n’avons vu aucune mesure réciproque.
Au contraire, ils nous ont menti à
plusieurs reprises, ils ont pris des
décisions dans notre dos, ils nous ont
placés devant des faits accomplis. Cela
s’est produit avec l’expansion de l’OTAN
vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement
d’infrastructures militaires à nos
frontières. Ils nous répétaient à chaque
fois la même chose: « Eh bien, cela ne
vous concerne pas. » Facile à dire.
Cela s’est produit avec le déploiement
d’un système de défense antimissile. En
dépit de toutes nos appréhensions, le
projet a été mis en place et va de
l’avant. Cela s’est produit avec les
atermoiements sempiternels dans les
négociations sur les questions de visa,
les promesses d’une concurrence loyale
et le libre accès aux marchés mondiaux.
Aujourd’hui, nous sommes menacés de
sanctions, mais nous subissons déjà de
nombreuses limitations qui ont un impact
majeur pour nous, pour notre économie et
pour notre nation. Par exemple, toujours
à l’époque de la guerre froide, les
États-Unis et par la suite d’autres
nations ont dressé une grande liste de
technologies et d’équipements qui ne
pouvaient pas être importés par l’URSS,
créant pour cela le Comité de
coordination pour le contrôle
multilatéral des exportations.
Aujourd’hui, il a officiellement été
dissout, mais seulement formellement, et
en réalité, de nombreuses limitations
sont toujours en vigueur.
En bref, nous avons toutes les raisons
de supposer que l’infâme politique
d’endiguement conduite aux XVIIIe,
XIXe et XXe
siècles se poursuit aujourd’hui. Ils
sont constamment en train d’essayer de
nous confiner dans un coin parce que
nous avons une position indépendante,
parce que nous la maintenons et parce
que nous appelons les choses par leur
nom et ne nous engageons pas dans
l’hypocrisie. Mais il y a une limite à
tout. Et avec l’Ukraine, nos partenaires
occidentaux ont dépassé les bornes, en
jouant les durs et en agissant de façon
irresponsable et non professionnelle.
(Applaudissements)
Après tout, ils étaient pleinement
conscients du fait qu’il y a des
millions de Russes vivant en Ukraine et
en Crimée. Ils doivent avoir vraiment
manqué d’instinct politique et de bon
sens pour ne pas avoir prévu toutes les
conséquences de leurs actes. La Russie
s’est trouvée dans une position d’où
elle ne pouvait pas se retirer. Si vous
compressez le ressort au maximum, il se
détendra avec vigueur. Vous devez
toujours vous souvenir de cela.
Aujourd’hui, il est impératif de mettre
fin à cette hystérie, de réfuter la
rhétorique de la guerre froide et
d’accepter l’évidence : la Russie est un
participant indépendant et actif dans
les affaires internationales ; comme
d’autres pays, elle a ses propres
intérêts nationaux qui doivent être pris
en compte et respectés.
(Applaudissements)
Dans le même temps, nous sommes
reconnaissants envers tous ceux qui ont
compris nos actions en Crimée ; nous
sommes reconnaissants envers le peuple
chinois (Applaudissements), dont
les dirigeants ont toujours considéré la
situation en Ukraine et en Crimée en
tenant compte de tout le contexte
historique et politique, et nous
apprécions grandement la réserve et
l’objectivité de l’Inde.
Aujourd’hui, je voudrais m’adresser au
peuple des États-Unis d’Amérique, ce
peuple qui, depuis la fondation de sa
nation et l’adoption de la Déclaration
d’Indépendance, s’est toujours
enorgueilli de placer la liberté
par-dessus tout. Le désir des habitants
de Crimée de choisir librement leur sort
n’est-il pas basé sur une valeur
similaire ? Je vous prie de nous
comprendre.
Je crois que les Européens, surtout les
Allemands, pourront aussi me comprendre.
Permettez-moi de vous rappeler que dans
le cadre des consultations politiques
sur l’unification de l’Allemagne de
l’Est et de l’Ouest, les experts –
pourtant placés à un très haut niveau de
responsabilités – de certains pays qui
étaient alors et sont maintenant les
alliés de l’Allemagne n’ont pas soutenu
l’idée de l’unification. Notre nation,
cependant, a soutenu sans équivoque le
désir sincère et irrésistible des
Allemands pour une unité nationale. Je
suis convaincu que vous n’avez pas
oublié cela, et je m’attends à ce que
les citoyens d’Allemagne soutiennent
également l’aspiration des Russes, de la
Russie historique, à restaurer l’unité.
(Applaudissements)
Je tiens également à m’adresser au
peuple d’Ukraine. Je souhaite
sincèrement que vous nous compreniez :
nous ne voulons vous nuire en aucune
façon, pas plus que nous ne voulons
blesser vos sentiments nationaux. Nous
avons toujours respecté l’intégrité
territoriale de l’Etat ukrainien,
contrairement – il faut le souligner – à
ceux qui ont sacrifié l’unité de
l’Ukraine à leurs ambitions politiques.
Ils affichent des slogans sur la
grandeur de l’Ukraine, mais ce sont eux
qui ont tout fait pour diviser la
nation. L’impasse civile d’aujourd’hui
repose entièrement sur leur conscience.
Je veux que vous m’écoutiez, mes chers
amis. Ne croyez pas ceux qui veulent que
vous ayez peur de la Russie, et qui
crient que d’autres régions suivront la
Crimée. Nous ne voulons pas diviser
l’Ukraine ; nous n’avons pas besoin de
cela. Quant à la Crimée, elle était et
demeure une terre russe, ukrainienne et
tatare. (Applaudissements)
Je le répète, tout comme elle l’a été
durant des siècles, elle sera un foyer
pour tous les peuples qui y vivent. Ce
qu’elle ne sera et ne fera jamais, c’est
suivre la voie de Bandera ! (Ovation)
La Crimée est notre héritage historique
commun et un facteur très important pour
la stabilité régionale. Et ce territoire
stratégique devrait faire partie d’une
souveraineté forte et stable, qui,
aujourd’hui, ne peut être que russe.
(Ovation) Sinon, mes chers amis (je
m’adresse à la fois à l’Ukraine et à la
Russie), vous et nous – les Russes et
les Ukrainiens – pourrions perdre
complètement la Crimée, et cela pourrait
se produire dans une perspective
historique proche. Je vous prie de
réfléchir à cela.
Permettez-moi de souligner également que
nous avons déjà entendu des déclarations
de Kiev selon lesquelles l’Ukraine
allait bientôt rejoindre l’OTAN.
Qu’est-ce que cela aurait impliqué pour
la Crimée et Sébastopol dans l’avenir ?
Cela aurait signifié que la marine de
l’OTAN serait juste là, dans cette ville
de la gloire militaire de la Russie, et
cela ne créerait non pas une menace
illusoire mais une menace parfaitement
réelle pour l’ensemble du Sud de la
Russie. Ce sont des choses qui auraient
pu devenir réalité sans le choix qu’a
fait le peuple de Crimée, et je tiens à
le remercier pour cela.
(Applaudissements)
Mais permettez-moi également de vous
dire que nous ne sommes pas opposés à la
coopération avec l’OTAN, parce que ce
n’est certainement pas le cas. Malgré
tous les processus internes à l’œuvre
dans cette organisation, l’OTAN demeure
une alliance militaire, et nous sommes
contre le fait qu’une alliance militaire
prenne ses quartiers dans notre
arrière-cour ou dans notre territoire
historique. Je ne peux tout simplement
pas imaginer que nous allions rendre
visite aux marins de l’OTAN à
Sébastopol. Bien sûr, la plupart d’entre
eux sont des gens merveilleux, mais il
serait préférable que ce soit eux qui
nous rendent visite et soient nos hôtes
[à Sébastopol], plutôt que l’inverse.
(Applaudissements)
Permettez-moi de dire très franchement
que ce qui se passe actuellement en
Ukraine nous touche profondément, et
qu’il est douloureux pour nous de voir
la souffrance de la population et son
incertitude sur la façon de s’en sortir
aujourd’hui et sur ce qui l’attend
demain. Nos préoccupations sont
compréhensibles parce que nous ne sommes
pas simplement de proches voisins, mais,
comme je l’ai dit plusieurs fois déjà,
nous sommes un même peuple. Kiev est la
mère des villes russes.
(Applaudissements) La
Rus’ de Kiev ancienne est notre
source commune et nous ne pouvons pas
vivre l’un sans l’autre.
Permettez-moi de dire encore une autre
chose. Des millions de Russes et de
russophones vivent en Ukraine et
continueront à y vivre. La Russie
défendra toujours leurs intérêts par des
moyens politiques, diplomatiques et
juridiques. (Applaudissements)
Mais il devrait être avant tout dans
l’intérêt de l’Ukraine elle-même de
garantir que les droits et les intérêts
de ces personnes soient pleinement
protégés. C’est la garantie de la
stabilité de l’Etat de l’Ukraine et de
son intégrité territoriale.
Nous voulons être amis avec l’Ukraine et
nous voulons que l’Ukraine soit un pays
fort, souverain et autonome. Après tout,
l’Ukraine est l’un de nos principaux
partenaires. Nous avons beaucoup de
projets communs et je crois en leur
succès, malgré les difficultés
actuelles. Plus important encore, nous
voulons que la paix et l’harmonie
règnent en Ukraine, et nous sommes prêts
à travailler avec d’autres pays et à
faire tout notre possible pour faciliter
et soutenir ces objectifs. Mais comme je
l’ai dit, seul le peuple de l’Ukraine
lui-même peut redresser sa propre
maison.
Résidents de Crimée et de la
municipalité de Sébastopol, la Russie
tout entière a admiré votre courage,
votre dignité et votre bravoure.
(Applaudissements) C’est vous qui
avez décidé de l’avenir de la Crimée.
Nous étions plus proches que jamais
durant ces jours, nous soutenant
mutuellement. C’étaient des sentiments
sincères de solidarité. C’est lors de
tournants historiques tels que ceux-ci
qu’une nation démontre sa maturité et sa
force d’esprit. Le peuple russe a
démontré sa maturité et sa force par son
soutien uni en faveur de ses
compatriotes. (Applaudissements)
Sur cette question, la politique
étrangère de la Russie a tiré sa fermeté
de la volonté de millions de personnes
parmi notre peuple, de notre unité
nationale et du soutien des principales
forces politiques et publiques de notre
pays. Je tiens à remercier tout le monde
pour cet esprit patriotique, tout le
monde sans exception. Maintenant, nous
devons continuer dans cette voie et
maintenir ce genre de consolidation afin
de résoudre les tâches auxquelles notre
pays est confronté sur le chemin qu’il a
à parcourir.
Evidemment, nous rencontrerons une
opposition externe, mais c’est une
décision que nous devons prendre pour
nous-mêmes. Sommes-nous prêts à défendre
systématiquement nos intérêts nationaux,
ou bien allons-nous toujours céder, nous
retirer Dieu sait où ? Certains
politiciens occidentaux nous menacent
déjà non seulement de sanctions, mais
aussi de la perspective de problèmes de
plus en plus graves sur le plan
intérieur. Je voudrais savoir ce qu’ils
ont précisément à l’esprit : des actions
par une cinquième colonne, ce groupe
disparate de « traîtres à la nation » ?
Ou bien ont-ils l’espoir de nous mettre
dans une situation sociale et économique
qui se dégrade de manière à provoquer le
mécontentement populaire ? Nous
considérons de telles déclarations comme
irresponsables et clairement agressives
dans leur ton, et nous allons y répondre
en conséquence. Dans le même temps, nous
ne rechercherons jamais la confrontation
avec nos partenaires, que ce soit à
l’Est ou à l’Ouest, mais au contraire,
nous ferons tout notre possible pour
bâtir les relations civilisées et de bon
voisinage que l’on est censé avoir dans
le monde moderne.
Chers collègues,
Je comprends le peuple de Crimée, qui a
posé la question du référendum dans les
termes les plus clairs possibles : la
Crimée devrait-elle être avec l’Ukraine
ou avec la Russie ? Nous pouvons
affirmer avec certitude que les
autorités de Crimée et de Sébastopol,
les autorités législatives, lorsqu’elles
ont formulé la question, ont mis de côté
les intérêts de groupe et les intérêts
politiques, faisant des seuls intérêts
fondamentaux du peuple la pierre
angulaire de leur tâche. Les
circonstances particulières de la Crimée
– historiques, démographiques,
politiques et économiques – auraient
rendu toute autre option proposée, si
tentante qu’elle puisse être à première
vue, seulement temporaire et fragile, et
auraient inévitablement conduit à une
nouvelle aggravation de la situation
locale, ce qui aurait eu des effets
désastreux sur la vie des habitants. Le
peuple de Crimée a donc décidé de poser
la question dans des termes fermes et
sans compromis, sans zones d’ombre. Le
référendum a été équitable et
transparent, et le peuple de Crimée a
exprimé sa volonté de manière claire et
convaincante et a déclaré qu’il veut
être avec la Russie.
(Applaudissements)
La Russie devra maintenant elle aussi
prendre une décision difficile, en
tenant compte des diverses
considérations internes et externes.
Qu’en pense le peuple ici en Russie ?
Ici, comme dans tout pays démocratique,
les gens ont différents points de vue,
mais je tiens à faire remarquer que la
majorité absolue de notre peuple
soutient clairement ce qui se passe.
Les sondages les plus récents de
l’opinion publique menés ici en Russie
montrent que 95 % de notre peuple pense
que la Russie doit protéger les intérêts
des Russes et des membres d’autres
groupes ethniques vivant en Crimée – 95
% de nos concitoyens.
(Applaudissements) Plus de 83 %
pensent que la Russie devrait le faire
même si cela devait compliquer nos
relations avec d’autres pays.
(Applaudissements) Un total de 86 %
de notre peuple considère la Crimée
comme étant toujours un territoire russe
et une partie des terres de notre pays.
(Applaudissements) Et un chiffre
particulièrement important, qui
correspond exactement aux résultats du
référendum de Crimée : près de 92 % de
notre peuple soutient la réunification
de la Crimée avec la Russie.
(Applaudissements)
Ainsi, nous voyons que l’écrasante
majorité du peuple de Crimée et la
majorité absolue du peuple de la
Fédération de Russie sont favorables à
la réunification de la République de
Crimée et de la ville de Sébastopol avec
la Russie. (Standing ovation)
Maintenant, c’est la propre décision
politique de la Russie qui doit
intervenir, et toute décision ici ne
peut être fondée que sur la volonté du
peuple, car le peuple est la source
ultime de toute autorité.
(Applaudissements)
Membres du Conseil de la Fédération,
députés de la Douma nationale, citoyens
de Russie, habitants de Crimée et de
Sébastopol, aujourd’hui, conformément à
la volonté du peuple, je soumets à
l’Assemblée fédérale une demande pour
envisager une loi constitutionnelle sur
la création de deux nouvelles entités
constitutives de la Fédération de Russie
: la République de Crimée et la
municipalité de Sébastopol (Standing
ovation), et pour ratifier le traité
d’admission de Crimée et de Sébastopol à
la Fédération de Russie, qui est déjà
prêt à être signé. Je suis persuadé de
votre soutien. (Standing ovation)
Photos:
D.R.
Sur les relations USA/Russie depuis
la chute du bloc soviétique, voir :
1993-2013 : Les vingt ans de « Pas de
deux » entre la Russie et les Etats-Unis
arrivent-ils à leur fin ?
(http://sayed7asan.blogspot.fr/2014/02/1993-2013-les-vingt-ans-de-pas-de-deux.html)
Le
dossier Russie
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