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Le président al-Assad
affirme que la situation en Syrie s’est
améliorée après la participation de
l’armée de l’air russe à la lutte
anti-terroriste
Sana
Photo:
Sana
Dimanche 22 novembre 2015
Damas / Le président Bachar al-Assad
a affirmé que la situation en Syrie
s’est améliorée après la participation
de l’armée de l’air russe dans la lutte
anti-terroriste.
«Récemment et après la participation
de l’armée de l’air russe à la lutte
anti-terroriste, la situation s’est
améliorée et l’armée syrienne a
progressé dans de nombreuses zones sur
le territoire syrien», a assuré le
président al-Assad lors de l’interview
qu’il a accordée à chaîne chinoise
Phœnix TV.
Le président al-Assad a ajouté
qu’après le 1er mois de la participation
russe, les groupes terroristes avaient
reculé et pris la fuite par milliers
vers la Turquie puis vers d’autres pays.
«La lutte anti-terroriste ne peut pas
être réalisée par le biais des raids
aériens seulement, mais il faut avoir
des soldats sur le terrain», a dit le
président al-Assad qui a précisé à cet
effet que les russes dépendent des
forces terrestres syriennes et coopèrent
avec elles.
Questionné sur une coordination entre
les forces américaines et le
gouvernement syrien, le président al-Assad
a nié toute forme de coordination ou de
contact entre les deux parties.
Quant aux dernières manœuvres
communes entre les chasseurs américaines
et russes, le président al-Assad a
indiqué que ces manœuvres avaient pour
but d’éviter toute collision entre eux
car ils opèrent parfois dans la même
zone.
Répondant à une autre question sur
l’opposition modérée en Syrie, le
président al-Assad a fait noter qu’il
n’y a pas en réalité des groupes
d’opposition qui sont tangibles, faisant
noter qu’un groupe d’opposition ne se
représente pas par les combattants ni
par les personnes qui portent des armes
automatiques ou toute autre arme, mais
il est une terme politique.
«Si on parle des parties liées aux
extrémistes, la plupart de ces groupes
sont affilés à al-Qaïda, soit via Daech
ou via Nosra, mais si on parle de
l’opposition politique, certaines
parties de cette opposition sont à
l’intérieur de la Syrie et d’autres sont
hors de la Syrie. Une partie d’elle
fournit un soutien politique aux
terroristes alors q’un autre ne le fait
pas mais elle s’oppose aux terroristes
et soutient le gouvernement malgré son
appartenance à l’opposition», a fait
valoir le président al-Assad.
Questionné sur le fait que l’activité
militaire russe se réalise en
coopération avec certains groupes de
l’opposition, le président al-Assad a
indiqué que les russes travaillent avec
certaines personnes armées, ainsi que le
gouvernement syrien.
«On a besoin de la réconciliation en
Syrie et si on veut réaliser cette
réconciliation, il faut alors parler à
certaines personnes qui portent l’arme,
car c’est le moyen le plus efficace pour
améliorer la situation et établir la
paix dans l’avenir», a dit le président
al-Assad.
Passant à la création de Daech, le
président al-Assad a souligné qu’il a
été créé en Irak en 2006 sous le nom de
«L’Etat Islamique en Irak», et ce sous
la supervision, dite l’occupation
américaine, ajoutant que Daech et Nosra
sont issus d’al-Qaïda en Afghanistan.
«L’idéologie de Daech est wahhabite,
et la famille gouvernante en Arabie
Saoudite soutiennent, formellement et
publiquement, les établissements
wahhabites, alors il y a beaucoup de
personnalités wahhabites qui peuvent
envoyer des fonds à ce réseau. Quant au
point de vue logistique, tout soutien
fourni à Daech, en sources humaines, en
fonds ou par la vente du pétrole,
passent via la Turquie et en coopération
avec les Saoudiens et les Qataris», a
révélé le président al-Assad qui a
affirmé que sans cette espace
logistique, Daech n’aurait pas survécu
car il n’a pas un incubateur populaire
en Syrie.
« Daech est un corps étrange dans
notre pays, mais il avait pu contrôler
certaines zones via le terreur, la
répression et la meurtre.
En réalité, sa force vient de la
Turquie et d’un appui personnel d’Erdogan
et de Davutoglu», a précisé le président
al-Assad.
Répondant à une question sur les
parties qui achètent le pétrole de Daech,
le président al-Assad a dit que cela se
réalise essentiellement via la Turquie.
«L’argent vient du Qatar, de l’Arabie
Saoudite et du gouvernement turc
lui-même pour transporter le pétrole de
la Syrie vers la Turquie car la plupart
des champs pétroliers se trouvent près
de la Turquie et l’Irak, alors Daech
vent le pétrole via la Turquie car il ne
peut pas le faire via l’Irak qui lutte
contre lui.
Questionné sur la possibilité que la
Syrie se réconcilie avec la Turquie et
l’Arabie Saoudite dans l’avenir, le
président al-Assad a dit que l’objectif
essentiel pour les politiciens, l’Etat
et le gouvernement en Syrie est de
travailler au profit du peuple. Alors
ils répondront positivement à toute
nouvelle proposition si ces pays sont
prêts à cesser leur appui aux
terroristes, ajoutant que le peuple, ses
intérêts et ses sentiments détermineront
la forme de ces relations car cette
question concerne enfin le peuple et non
pas le gouvernement.
Quant à sa vision de l’avenir
politique de la Syrie, le président al-Assad
a indiqué que si on parle de l’avenir de
la Syrie on doit parler essentiellement
du régime politique.
«Le plus important est que la
Constitution, le régime et le pays tout
entier soit laïcs en général. La laïcité
n’est pas contre la religion mais elle
signifie la liberté des religions. C’est
le régime qui peut contenir toutes les
religions, les confessions et les
ethnies sous une seule parapluie, à
savoir la Syrie », a fait noter le
président al-Assad.
Le président al-Assad a ajouté que
l’intérêt serait accordé essentiellement
à l’économie et à la reconstruction.
Questionné s’il va se présenter à
toutes éventuelles élections, le
président al-Assad a dit qu’il est
prématuré de parler de cette question
qui dépend du peuple syrien.
Passant à la durée de la crise en
Syrie, le président al-Assad a assuré
qu’elle dépend de tout accord entre les
Syriens.
«Il fait tenir un dialogue
inter-syrien, et on travaille avec la
Russie pour tenir un nouveau dialogue
entre les Syriens, qui peut se tenir à
Moscou sous le titre de Moscou 3», a dit
al-Assad.
Quant au calendrier fixe, le
président al-Assad a assuré qu’aucun pas
politique tangible ne peut être pris
avant l’éradication du terrorisme, qui
est le plus grand obstacle.
«Les pas tangibles suivront la
défaite des terroristes et la reprise
par le gouvernement du contrôle de la
plus grande partie des zones que
contrôlent les terroristes », a dit le
président al-Assad qui a poursuivi que
l’autre facette politique de la crise
est l’examen de la Constitution qui
définira le régime politique et l’avenir
de la Syrie, qui, avec les élections
syriennes, fera partie du dialogue
inter-syrien.
«Il n’a y pas un calendrier pour
l’éradication du terrorisme. C’est une
guerre et personne ne peut la prévenir.
La chose dépend du progrès qui sera
réalisé et du soutien fourni par
d’autres pays aux terroristes, car sans
ce soutien la situation aurait été
changée dans moins d’un an», a fait
savoir le président al-Assad qui s’en
est pris aux pays qui soutiennent le
terrorisme pour perdurer la crise.
«Si on parle de la durée du processus
politique après la défaite des
terroristes, on peut parler de deux ans
au maximum »,a dit le président al-Assad.
Le président al-Assad a apprécié les
positions de la Chine qui avaient
utilisé le véto quatre fois durant la
crise pour soutenir le gouvernement et
le peuple syriens et la loi et la charte
de l’ONU, et rendu hommage aux grandes
valeurs dont possède le peuple chinois.
En ce qui concerne la reconstruction,
le président al-Assad a souligné qu’elle
a vraiment commencé et que le
gouvernement tente à signer des contrats
à ce sujet, notamment avec les pays
amis.
Quant aux dégâts qu’avait subis
l’économie syrienne, le président al-Assad
a fait valoir qu’ils sont estimés à des
milliards de dollar, vu que 10% des
écoles ont été détruites, ainsi que 30%
des hôpitaux publics, à côté de
l’infrastructure, dont l’électricité,
affirmant que la reconstruction est le
secteur le plus important pour toute
économie notamment après la guerre.
Passant aux dégâts qui ont touché le
patrimoine culturel, le président al-Assad
a indiqué que le patrimoine de la Syrie
est mondial.
«Des sites antiques classés à la
liste du patrimoine mondial ont été
détruites et des antiquités ont été
volées pour les vendre sur les marchés
internationaux », a précisé al-Assad qui
a souligné que la Syrie travaillera avec
les pays amis et les organisations
internationales, dont l’UNESCO, pour les
récupérer.
Au sujet des réfugiés, le président
al-Assad a indiqué que ceux-ci ont été
obligés de quitter la Syrie pour deux
raisons: les menaces dangereuses des
terroristes et le blocus imposé par
l’Occident à la Syrie, précisant que le
petit enfant syrien qui s’était noyé sur
le littoral turc et beaucoup d’autres
enfants ont trouvé la mort à cause des
politique occidentales envers le monde
et en particulier envers la Syrie.
Répondant à la question s’il est
aujourd’hui plus fort qu’avant cinq ans,
le président al-Assad a affirmé qu’il
peut sentir la force, en tant que
président et responsable, quand le
peuple est fort.
«La Syrie combat des terroristes
venant de plus de 100 pays du monde et
soutenus par les plus puissants et
riches pays du monde, mais ceux-ci n’ont
pas pu vaincre les Syriens», a martelé
le président al-Assad qui a fait savoir
que le peuple syrien est fort et devient
plus en plus fort face au terrorisme.
«Je crois en le peuple syrien et je
crois que je travaille pour mon pays et
mon peuple. L’occident aurait voulu
donner l’image que le problème en Syrie
réside dans le président qui veut rester
au pouvoir et tuer son peuple qui ne le
veut pas, mais ce n’est pas la vérité.
Si je suis encore au pouvoir après cinq
ans de la crise, c’est par ce que la
moitié du peuple me soutient», a fait
valoir le président al-Assad.
«Le problème de l’occident est qu’il
ne comprend pas le peuple syrien ni la
région et c’est pourquoi que ses comptes
étaient fausses dès le début», a dit al-Assad.
Questionné de choisir entre le
médecin et le président de la République
Arabe Syrienne, le président al-Assad a
dit : «Être un président signifie
travailler dans le secteur public et
aider le plus grand nombre de Syriens et
c’est plus important pour moi de mon
métier de médecin, car j’aime bien aider
la plus grande couche de la société.
Il a, enfin, appelé, à réaliser
l’équilibre dans le monde, à soutenir
les valeurs et la charte de l’ONU et à
ajuster la détérioration morale dans les
politiques occidentaux.
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