Actualité
Le président al-Assad
affirme à la télévision tchèque que la
date de la participation russe à la
lutte antiterroriste en Syrie est la
plus importante dans l’histoire de la
crise
Sana
Photo:
Sana
Mercredi 2 décembre 2015
Damas / Le président Bachar al-Assad
a affirmé que la date de la
participation russe à la lutte
antiterroriste en Syrie et de l’annonce
de la création d’un Front antiterroriste
est la plus importante dans l’histoire
de la crise en Syrie. « C’est
l’événement pratique le plus important
contre le terrorisme, tandis que ce qui
s’était passé à Paris après
les attentats terroristes avait pour
objectif, au niveau politique, d’apaiser
les sentiments des Français, mais il
n’était pas une riposte sérieuse»,
a-t-il fait savoir, précisant que les
Russes prennent au sérieux la lutte
antiterroriste.
Dans une interview accordée à la
Télévision tchèque, le président al-Assad
a précisé que la Russie appuie le
gouvernement syrien parce que ce dernier
soutient le droit international et la
stabilité dans la région et le monde
entier, tandis que les Etats-Unis
œuvrent toujours pour dominer le monde.
« La guerre est entre le gouvernement
soutenu par la majorité du peuple syrien
et des mercenaires soutenus par des
parties étrangères», a-t-il précisé.
Le président al-Assad a souligné le
besoin d’une coopération à l’intérieur
du pays pour la lutte contre le
terrorisme.
Il a indiqué qu’il n’est pas possible
de combattre le terrorisme alors qu’un
appui direct est apporté aux
terroristes. « On ne peut pas être le
voleur et le policier en même temps. II
faut choisir la partie à se tenir à ses
côtés », a ajouté le président al-Assad.
Le président al-Assad a accusé
Erdogan de dresser des obstacles devant
tout succès, vu qu’il a perdu son calme
devant l’intervention russe qui a changé
l’équilibre des forces sur le terrain.
« Si vous voulez combattre et vaincre
les réseaux terroristes, vous devez
bloquer tous les approvisionnements en
armes et fonds accordés aux terroristes
et arrêter leur afflux en Syrie via la
Turquie et avec l’appui des Saoudiens et
des Qataris. C’est le premier pas à
prendre parallèlement avec la lutte
contre ces réseaux », a-t-il ajouté.
A une question sur la présence de
groupes d’opposition armés en Syrie, le
président al-Assad a indiqué qu’on ne
peut pas parler d’une opposition, au
sens politique, alors que celle-ci porte
l’arme. « Quand on parle d’insurgés ou
de combattants qui portent les fusils et
d’autres armes pour attaquer le peuple
ou l’armée syrienne et détruire les
biens publics et privés, c’est un
terrorisme qui n’a pas d’autre sens », a
martelé le président al-Assad qui a
affirmé qu’il n’accepte pas l’expression
d’opposition combattante, l’opposition
militaire ou “l’opposition modérée” qui
porte l’arme.
« L’opposition est un mouvement
politique national et non pas une
opposition qui a été formée en France,
au Qatar, en Arabie Saoudite, aux
Etats-Unis ou au Royaume-Uni.
L’opposition est celle formée en Syrie
où il n’existe pas d’opposition syrienne
réelle », a indiqué le président al-Assad
qui a précisé que le fait de vaincre le
terrorisme abolit tout obstacle devant
le processus politique.
Le président al-Assad a fait allusion
aux opérations de réconciliation avec
les personnes qui se rendent avec leurs
armes aux services compétents. « Mais en
parlant de Daech, du Front Nosra et
d’autres réseaux affiliés à Al-Qaïda, on
trouve que ces parties ne sont pas
prêtes à déposer les armes et négocier
avec le gouvernement. Leur idéologie est
contre le gouvernement et contre l’Etat
tout entier… Ils ne reconnaissent ni les
frontières ni les autres qui ne les
ressemblent. Donc, il est impossible de
parvenir à une réconciliation avec ces
parties ».
A une question sur la migration de
milliers de Syriens vers l’Europe, le
président al-Assad s’est déclaré très
triste devant cette question, précisant
que toute personne syrienne constitue
une ressource humaine, mais en fin de
compte on doit traiter avec les raisons,
à savoir les attaques directes, menées
par les terroristes contre les Syriens
ou contre les infrastructures, et
l’embargo européen imposé au peuple
syrien.
Le président al-Assad a, en outre,
affirmé que la laïcité est la chose la
plus précieuse qu’il essaie de protéger.
« La Syrie est un melting-pot de groupes
ethniques et confessionnels », a-t-il
affirmé, précisant que la laïcité en
Syrie est tout à fait différente de ce
que comprend l’Occident ou la France,
c’est la liberté des religions, des
confessions et des ethnies .
Abordant les relations entre la Syrie
et la République Tchèque, le président
al-Assad a indiqué qu’on n’avait pas de
bonnes relations avec la République
Tchèque avant la crise, mais qu’il
existait certains différends,
contrairement aux relations de la Syrie
avec la plupart des pays européens qui
étaient meilleures. « Pendant la crise,
alors que certains pays européens
avaient mené une campagne tendancieuse
contre la Syrie, la République Tchèque a
maintenu son équilibre, cela ne signifie
pas que la République Tchèque soutient
le gouvernement ou le président syrien,
mais elle joue un rôle normal que tout
pays doit jouer à travers le maintien
des relations même avec les adversaires,
ce qui a suscité le grand respect de la
Syrie envers la République Tchèque », a
précisé le président al-Assad .
Répondant à une question sur les
possibilités de voir un accord de paix
signé à Prague, comme l’avait suggéré en
septembre à New York le président
tchèque, Miloš Zeman, le président al-Assad
a répondu :”Normalement, si vous posez
la question aux Syriens, ils vous diront
qu’ils ne veulent pas de conférence de
paix par exemple en France, car la
France soutient le terrorisme et la
guerre et non pas la paix et comme vous
mentionnez Prague, ce serait
généralement accepté, en raison de la
position équilibrée de votre pays”, a
ajouté le président al-Assad.
A la question de savoir s’il
imaginerait être en dehors du bureau
présidentiel ou peut-être en dehors de
la Syrie, le président al-Assad a
affirmé qu’il ne pense pas un jour au
poste, mais la question dépend de ce que
veulent les Syriens. « En cas de guerre,
il faut accomplir votre devoir de
protéger votre pays, sinon vous seriez
un traître, ce qui est inacceptable ni
pour moi ni pour les Syriens qui ont
seul le droit de décider de leur
représentant. Je serai heureux de les
représenter, mais s’ils ne veulent pas
ma présence, je serai également heureux
de me mettre à l’écart de la
présidentielle, ça ne me pose aucun
problème », a affirmé le président al-Assad.
A une question, qualifiée par le
journaliste tchèque de «la plus
difficile », sur le temps où la paix
serait réinstaurée en Syrie, le
président al-Assad a répondu : « Quand
la France, le Royaume-Uni, les
Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, le Qatar
et d’autres pays cessent de soutenir les
terroristes, à ce moment-là la situation
changera le lendemain et la paix globale
serait rétablie en Syrie. C’est sûr »,
a-t-il affirmé.
Le président al-Assad a enfin exprimé
son optimisme quant à la réalisation de
la victoire par la Syrie. « Si nous, en
tant que Syriens, nous ne disposions pas
d’espoir, nous ne mènerons pas cette
guerre», a-t-il conclu.
R.B./ A. Chatta
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|