Les tirs de mortier
qui ont lieu depuis le 18 février dans
l'est de Damas témoignent de la
réactivation d'al-Nosra et de groupes
armés islamistes anti-Damas mais les
médias occidentaux préfèrent se
concentrer sur les répliques de l'armée
syrienne.
La bataille autour
du récit du conflit syrien
reprend de plus belle en même temps que
les milices djihadistes tentent de
réactiver le conflit après
les défaites de Daesh en 2017,
notamment dans la région de la Ghouta, à
l'est de l'agglomération de Damas.
Les médias
occidentaux brossent ainsi le tableau de
«quartiers assiégés par le
régime». «Pour la quatrième journée
consécutive, les avions du régime ont
largué bombes et barils d'explosifs sur
le fief rebelle de la Ghouta orientale
près de Damas tuant au moins 24 civils,
malgré les protestations internationales
pour stopper le bain de sang», rapporte
ainsi l'AFP ce 21 février.
«Depuis le début
dimanche d'une nouvelle campagne
aérienne contre cette enclave où sont
assiégés quelque 400 000
habitants», affirme encore l'agence
reprenant le chiffre de la population
totale de la vaste région de la Ghouta,
qui comprend des zones urbaines et de
vastes terrains agricoles. «296 civils,
dont 71 enfants et 42 femmes, ont été
tués et quelque 1 400 blessés», poursuit
l'agence qui prend ses informations,
encore et toujours, auprès du
controversé Observatoire syrien des
droits de l'homme (OSDH), basé à
Londres, et qui lui-même reprend des
informations... données sur le terrain
par les rebelles ou encore
l'organisation humanitaire également
très controversée des Casques blancs.
Tirs «rebelles»
de mortiers sur des quartiers
résidentiels, Damas réplique
Pourtant cette
version des combats semble omettre
quelques éléments de
compréhension d'événements plus
complexes. Contactée par RT France, la
journaliste de la télévision publique
syrienne
Rabab al-Dahak, décrit une situation
un peu moins manichéenne. «La journée a
été sanglante à Damas : neuf civils ont
été tués et 43 autres blessés par les
roquettes et les obus de mortier tirés
par les groupes armés [rebelles]
positionnés dans la Ghouta-Est»,
a-t-elle témoigné le 20 février,
interrogée par RT France.
«Des dizaines de
roquettes se sont abattues sur les
places principales de la ville [...]
ainsi que sur les quartiers. La banlieue
de Damas a également été prise pour
cible [...] des colonnes de fumées ont
été vues en plusieurs
endroits», affirme encore la
journaliste, rapportant que des obus
tirés par les rebelles avait également
atterri sur des territoires agricoles de
la Ghouta.
Front al-Nosra,
Armée de l'islam et Ahrar al-Cham al-Islamyya
«L'offensive de
grande envergure [de l'armée syrienne] a
été lancée [le 18 février] pour mettre
fin aux actes d'hostilité [des rebelles]
depuis la Ghouta-Est», a-t-elle
confirmé, désignant les groupes
djihadistes à l'œuvre, selon elle : le
Fatah al-Cham (alias Front al-Nosra), la
Fayaq al-Rahmane («Légion du Tout
miséricordieux), L'Armée de l'islam et
le groupe rebelle salafiste Ahrar
al-Cham al-Islamyya.
Nos partenaires
occidentaux préfèrent faire du bruit
sans donner les raisons de ce qui se
passe aujourd'hui
S'exprimant lors
d'une conférence
les 19 et 20 février du Club Valdaï
consacrée au Moyen-Orient, le ministre
russe des affaires étrangère Sergueï
Lavrov a dénoncé la narration très
partielle et partiale, selon lui, des
belligérants occidentaux.
«[Les Occidentaux]
se focalisent sur la situation
humanitaire à Idlib et dans la Ghouta
orientale. Et en même temps, ils cachent
le fait que les actions de l'armée
syrienne visent le Front al-Nosra
[renommé en 2016 Fatah al-Cham]», a-t-il
affirmé. «[Ceux-ci] effectuent des tirs
depuis la Ghouta orientale sur des
quartiers résidentiels de Damas, y
compris l'ambassade russe». «Néanmoins,
nos partenaires occidentaux préfèrent
faire du bruit autour de ces deux
régions sans donner les raisons de ce
qui se passe aujourd'hui», a-t-il encore
martelé, pointant du doigt l'offensive
de Fatah al-Cham et des autres groupes
islamistes.
Moscou réclame
une réunion d'urgence
Le 21 février,
l'ambassadeur de la Russie à l'ONU
Vassily Nebenzia a réclamé une réunion
d'urgence du Conseil de sécurité pour
aborder la situation de la Ghouta.
«Cela est
nécessaire [...] pour s'assurer que
toutes les parties puissent présenter
leur vision, leur analyse de cette
situation et présenter des voies pour
sortir de cette situation», a-t-il
déclaré devant les 15 membres du
Conseil.
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