Actualité
Mort de Kadhafi : Sarkozy visé par une
plainte
pour crimes de guerre et crimes contre
l'humanité
RT
Nicolas
Sarkozy et Mouammar Kadhafi à Paris en
2007
Lundi 9 octobre 2017
Une quinzaine d'associations africaines
a déposé une plainte auprès de la CPI à
La Haye contre l'ex-président français,
Nicolas Sarkozy. Elles estiment qu'il
est responsable de la mort de Mouammar
Kadhafi et de la déstabilisation de
l'Afrique.
Une quinzaine
d’associations africaines viennent de
déposer une plainte auprès de la Cour
pénale internationale (CPI) contre
l'ancien président de la République
française, Nicolas Sarkozy. Elles
soutiennent que l'ex-chef de l'Etat
serait à l'origine de l'assassinat, en
2011, de Mouammar Kadhafi, l'ancien
président de la Jamahiriya libyenne.
Le Balai Citoyen,
association du Burkina Faso, Y'en a
marre, basée au Sénégal ou encore Le
Peuple n'en veut plus, de Guinée...
quinze associations issues de différents
pays africains ont saisi la CPI le 7
octobre. Elles accusent Nicolas Sarkozy
d'avoir déclenché une opération
militaire française en Libye avec entre
autres objectifs celui de faire
assassiner le colonel Kadhafi. Selon
leur analyse, ce bouleversement
politique, dont elles attribuent à
Nicolas Sarkozy la
responsabilité, serait à la base de la
mort de 50 000 personnes et
de désordres majeurs dans la région.
Le chanteur Tiken
Jah Fakoly en porte-parole
Réunis à Bamako, au
Mali, pour l'occasion du dépôt de la
plainte, le week-end des 7 et 8 octobre,
les représentants de ces associations se
sont regroupés sous le nom de Front
international des sociétés civiles
panafricaines (Fispa) pour donner de la
résonance à leur action en justice. Ils
se sont choisis comme porte-parole le
médiatique chanteur de reggae ivoirien,
Tiken Jah Fakoly.
Lire aussi
:
Pour le général Haftar, les Européens
doivent armer les gardes-frontières
libyens (INTERVIEW VIDEO)
«Nous portons cette
plainte contre Nicolas Sarkozy pour
l'assassinat de Kadhafi parce que cela a
des conséquences dramatiques et néfastes
sur le continent africain, et sur les
populations africaines», explique auprès
de RFI le militant guinéen Elie Kamano,
membre du Fispa. Il ne s'agit donc pas
tant d'une démarche judiciaire que
politique, qu'Elie Kamano n'hésite pas à
qualifier de «combat».
La plainte, déposée
pour crimes de guerre et crimes contre
l'humanité par l'avocat du Fispa, doit
désormais être examinée par la CPI. Si
les membres du Fispa doutent que leur
démarche aboutisse, ils estiment que
cela permettra au moins de clarifier la
situation. «Si la CPI ne réagit pas,
cela veut dire qu'elle choisit ses
clients», résume Tiken Jah Fakoly
interrogé par
RFI.
La France a
participé activement à l'intervention de
l'OTAN en Libye, lancée en mars 2011,
et qui a pris fin le 31 octobre de la
même année, quelques jours après la mort
de Mouammar Kadhafi, le 20 octobre 2011.
Cette intervention militaire était
initialement conçue comme un dispositif
de protection des populations civiles,
mais Vladimir Poutine, ainsi que
d'autres personnalités, avaient estimé
que les frappes sortaient du cadre de la
résolution décidée par le Conseil de
sécurité des Nations unies. L'opération
de l'OTAN avait ainsi été qualifiée de
«croisade» par le président russe.
Après la mort du
colonel Kadhafi à Syrte dans des
circonstances encore non élucidées,
l'effondrement de l'Etat libyen
a donné l'opportunité à Daesh de
s'implanter en Libye. Depuis,
outre les affrontements politiques et la
partition du pays, la présence de
groupes terroristes islamistes s'est
accrue dans le pays.
Lire aussi :
Nicolas Sarkozy sort de son
silence et s'improvise conseiller
d'Emmanuel Macron
Le dossier
Libye
Les dernières mises à jour
|