Actualité
Poutine: grande
conférence de presse annuelle (Synthèse)
RIA Novosti
© RIA
Novosti. Mikhail Metsel
Jeudi 19 décembre 2013
Source:
RIA Novosti
Le président
russe Vladimir Poutine a donné jeudi à
Moscou sa traditionnelle conférence de
presse annuelle qui a duré quatre
heures. Le chef de l'Etat a abordé un
large éventail de sujets, de la crise
politique en Ukraine à la protection des
valeurs éthiques traditionnelles en
passant par le déploiement de missiles
Iskander à Kaliningrad, l'exploitation
des ressources de l'Arctique ou encore
la lutte contre la corruption.
Ukraine
La situation en Ukraine fait la une des
médias internationaux depuis plusieurs
semaines. Ce n'est pas sans raison que
ce thème a été évoqué en priorité lors
de la conférence de presse du président
russe.
Selon lui, la crise en Ukraine n'est pas
liée à l'intégration européenne du pays,
mais à la lutte politique intérieure.
"La non-signature du document [accord
d'association, ndlr] avec l'Union
européenne n'est qu'un prétexte, rien
qu'un prétexte", a souligné M. Poutine.
Il estime les accords conclus mardi
entre Moscou et Kiev visent à soutenir
le peuple ukrainien. L'un de ces
documents prévoit une réduction
substantielle des prix du gaz russe qui
passeront de 406 à 268,5 dollars les
1.000 m3.
"Nous avons pris cette décision à la
lumière de nos relations particulières
avec l'Ukraine et dans l'intérêt du
peuple ukrainien et non des autorités en
place".
En direct avec Vladimir Poutine
(2001-2013). Statistiques
Russie
Les résultats économiques de l'année qui
s'en va ont été évoqués par le président
à titre de préambule à sa conférence de
presse.
Cette année, "la croissance du PIB réel
par rapport à l'année précédente sera de
1,4-1,5%. L'inflation se chiffrera à
6,1%, soit une légère baisse par rapport
à l'année dernière avec 6,6%. Dans
l'ensemble, ce n'est pas mal", a
constaté M. Poutine, soulignant que le
secteur agroalimentaire russe
enregistrerait une croissance de 6,8%
sur l'année 2013.
Dans le même temps, les salaires réels
des Russes ont augmenté cette année de
5,5% et le revenu réel disponible de
3,6%, a indiqué le chef de l'Etat.
Evoquant le potentiel du gouvernement
russe, M. Poutine estime qu'il est
encore loin d'être épuisé.
"J'ai dit que je jugeais satisfaisant le
travail du gouvernement. Et je pense
qu'un chassé-croisé ministériel serait
la pire des choses", a affirmé le
président.
Il a dans le même temps souligné la
nécessité d'intensifier la lutte contre
la corruption et rappelé le mesures
récemment adoptées en la matière, dont
la déclaration obligatoire des revenus
et l'interdiction pour les agents de
l'Etat de posséder des comptes et des
biens immobiliers à l'étranger.
Valeurs
morales
Les autorités russes ne critiquent pas
les valeurs occidentales, mais cherchent
à protéger leur société contre le
comportement agressif observé chez
certains groupes sociaux en Occident, a
déclaré le président russe Vladimir
Poutine lors de sa grande conférence de
presse annuelle.
"Ce qui compte pour moi ce n'est pas le
fait de critiquer les valeurs
occidentales, mais l'importance de
protéger notre société contre des
pseudo-valeurs que nos citoyens ont du
mal à accepter", a expliqué le
président. Selon lui, "la question n'est
pas de critiquer qui que ce soit, mais
de nous protéger contre le comportement
assez agressif de certains groupes
sociaux qui […] imposent de manière
agressive leur point de vue aux citoyens
d'autres pays".
"C'est une approche conservatrice, mais
il s'agit d'un conservatisme qui
n'empêche pas le progrès vers l'avant et
vers le haut", a conclu Vladimir
Poutine.
Arctique
Personne n'empêchera Moscou d'exploiter
le plateau continental en Arctique, mais
la Russie est prête à apporter des
corrections à son travail pour préserver
l'environnement.
"Je voudrais être clair - nous sommes
ouverts au dialogue. Si c'est nécessaire
et si nous entendons des arguments
convaincants, nous pouvons modifier
sensiblement nos projets en dépit des
frais élevés", a indiqué M. Poutine,
commentant la situation autour du bateau
de Greenpeace, Arctic Sunrise.
Le président a en outre estimé que les
militants de Greenpeace qui ont escaladé
une plate-forme pétrolière russe en
Arctique avant d'être arrêtés par des
gardes-frontières, avaient pour mission
de torpiller les activités pétrolières
russes sur le plateau continental à la
demande de tierces parties.
"Pourquoi est-ce qu'on fait des choses
pareilles? Soit pour exercer une
pression sur une société pour qu'on vous
paie, soit pour empêcher de prospecter
le plateau continental sur l'ordre de
quelqu'un. Il s'agit d'une affaire
sérieuse pour nous, et nous ne ferons
aucune concession en la matière", a
indiqué le chef du Kremlin.
Missiles à
Kaliningrad
La Russie n'a pas encore pris la
décision de déployer des missiles
Iskander dans la région de Kaliningrad,
enclavée entre la Lituanie et la
Pologne, a affirmé M. Poutine.
"Nous n'avons pas encore décidé [de
déployer ces missiles], gardez votre
calme. Les Iskander ne sont pas notre
seul moyen de défense et de réaction aux
menaces qui nous entourent", a déclaré
le chef de l'Etat russe.
Services
secrets: des règles morales nécessaires
Interrogé sur son attitude envers les
révélations de l'ex-consultant de
l'Agence nationale de sécurité des
Etats-Unis Edward Snowden, le président
russe a fait savoir que les services
secrets pratiquaient la surveillance
électronique "en premier lieu pour
combattre le terrorisme".
"Il n'en reste pas moins que leurs
activités doivent obéir à des règles
plus ou moins compréhensibles et, bien
entendu, à des accords, y compris
d'ordre moral", a précisé M. Poutine.
Interrogé sur le problème nucléaire
iranien, le président russe a souligné
que les propos fermes récemment tenus
par le président Barack Obama à
l'adresse de Téhéran ne signifiaient pas
que Washington avait abandonné la
position définie par la communauté
internationale.
"Je ne pense pas que les récentes
déclarations du président des Etats-Unis
signifient que les Américains aient
abandonné la ligne définie
conjointement", a indiqué M. Poutine.
"Il ne faut pas oublier que
l'administration [des Etats-Unis] subit
la pression de différentes forces au
sein de l'establishment américain, y
compris la pression d'une partie
considérable du Congrès. Cette partie
s'aligne à son tour sur Israël", a
précisé le président russe.
Eventuel
successeur au Kremlin
Le président russe a refusé jeudi de
nommer son successeur éventuel, estimant
qu'il était encore trop tôt pour en
parler.
"Je n'ai rien dit d'un successeur parce
qu'il n'y a pas de raison d'en parler",
a déclaré le chef de l'Etat, soulignant
qu'il y avait en Russie beaucoup de
personnalités politiques très
expérimentées.
Pour couronner sa grande conférence de
presse annuelle, le président a annoncé
sa décision de gracier l'ex-PDG du
groupe pétrolier russe Ioukos Mikhaïl
Khodorkovski détenu depuis 2003 pour
escroquerie, fraude fiscale et
blanchiment d'argent. Cette décision
fait suite à la demande de grâce déposée
par M. Khodorkovski dont la mère est
gravement malade.
© 2013
RIA
Novosti
Publié le
19 décembre 2013
Le
dossier Russie
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