Actualité
Discrédité,
Hollande trouve du soutien auprès
des ennemis de l'Iran
RIA Novosti
© RIA
Novosti. Sergey Guneev
Mardi 19 novembre 2013
Source:
RIA Novosti
Avant le nouveau cycle de
négociations sur le nucléaire iranien
cette semaine, on se demande si la
position intransigeante de la France ne
va pas faire échouer l’accord des
médiateurs internationaux au dernier
moment, écrit mardi le quotidien
Kommersant.
Paris peut compter sur Israël et
l'ennemi irréconciliable de Téhéran,
l'Arabie Saoudite, qui cherchent eux
aussi à empêcher une entente entre les
six médiateurs internationaux et l'Iran.
Pourquoi la France multiplie-t-elle ses
efforts sur ce dossier?
Pendant sa visite en Israël Hollande
a avancé quatre conditions pour qu'un
accord "intermédiaire" soit signé entre
les six médiateurs : le placement sous
contrôle international de l'ensemble des
sites nucléaires iraniens ; la
limitation de l'enrichissement d'uranium
à 20% ; la réduction des réserves déjà
accumulées ; et la fermeture de la
construction du site nucléaire d’Arak.
L'Iran a immédiatement laissé entendre
qu'en réponse à ces exigences sa
position sera plus ferme pendant les
négociations.
L'activation soudaine de la France
sur le dossier iranien coïncide avec la
chute de la cote de popularité du
président Hollande. Premier dirigeant de
l'histoire française à être publiquement
hué pendant la commémoration de
l'armistice de 1918, Hollande traverse
la période la plus difficile de son
mandat. D'après les derniers sondages,
sa popularité est tombée à 20% chez les
Français - un record pour les dirigeants
de la Ve république. Par ailleurs, les
appels à renvoyer le premier ministre
Jean-Marc Ayrault se font de plus en
plus entendre au sein du PS après que
l'agence de notation Standard & Poor's a
pour la deuxième fois abaissé la note de
la France (de AA+ à AA).
Hollande perd sa popularité et ses
leviers d’influence en France: il
cherche à renverser la situation par des
manœuvres internationales. La position
intransigeante de Paris lors du dernier
cycle de négociations entre Téhéran et
les six médiateurs pour le règlement de
la crise nucléaire iranienne contraste
avec les prévisions optimistes des
ministres des Affaires étrangères de
l'Iran, des USA et de la Russie. En
revanche, la position de la France est
soutenue par Israël, l'Arabie saoudite
et d'autres monarchies du Golfe.
Bien que les Etats-Unis demeurent le
principal fournisseur d'armes dans les
pays du Golfe (Washington a récemment
signé un contrat de 60 milliards de
dollars avec Riyad), les producteurs
français pourraient sérieusement
renforcer leurs positions sur le marché
du Golfe. D'autant qu'il existe un
argument historique à une telle
coopération. Paris livrait déjà des
armes à Bagdad à l'époque de la guerre
entre l'Iran et l'Irak par le biais des
régimes arabes sunnites, qui considèrent
l'Iran comme leur ennemi juré.
Cette position intransigeante sur le
dossier iranien offre au président
Hollande de nouvelles opportunités de
coopération avec Israël qui cherche à
utiliser tous les mécanismes pour
empêcher une entente avec Téhéran. La
visite de Hollande en Israël dimanche
s'achèvera à la veille de la reprise des
négociations des Six.
Le premier ministre israélien
Benjamin Netanyahou s’entretiendra cette
semaine avec le président russe Vladimir
Poutine et le secrétaire d'Etat
américain John Kerry pour évoquer les
paramètres de l'entente nucléaire entre
les Six et Téhéran. En prévision de ces
rencontres le dirigeant israélien a donc
obtenu un soutien psychologique très
important de la part du président
français. Ce dernier a assuré à
Netanyahou que Paris ne cèdera pas sur
la prolifération nucléaire en Iran.
"Tant que nous n'aurons pas la certitude
que l'Iran a renoncé à l'arme nucléaire,
nous maintiendrons toutes nos exigences
et les sanctions".
Toutefois, en dépit de l'activité
internationale tumultueuse de Hollande,
les experts ne pensent pas qu’il
arrivera à renverser sa chute de
popularité en France. "Le président
Hollande a été incapable de régler des
problèmes bien plus graves concernant la
récession, la réforme des retraites, la
hausse des dépenses publiques et le
chômage. Il n'a tenu qu'une seule
promesse de campagne : la légalisation
du mariage gay, rappelle Nadejda
Arbatova de l'Institut d'économie
mondiale et des relations
internationales (IMEMO). Dans ces
conditions, son hyperactivité sur
l'arène extérieure est une tentative
d'apporter du poids à sa politique. Mais
en l'absence de repères précis cette
politique se transforme en passage
désespéré d'un extrême à l'autre."
© 2013
RIA
Novosti
Publié le
19
novembre 2013
Le
dossier Iran
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