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Le pire échec israélien en Syrie
ParsToday
Dimanche 28 janvier 2018
Alors que le Premier ministre israélien
s'apprête à se rendre à Moscou où il
devra plaider une nouvelle fois sa cause
anti-iranienne auprès de Poutine et lui
demander de lâcher l'alliance Damas-Axe
de la Résistance, l'ambassadeur
israélien à l'ONU, Danny Danon, a fait
"une révélation" :
D’habitude peu prolifique, Dani Danon a
cru bon de "déchirer le voile sur la
présence militaire iranienne en Syrie"
et de tirer la sonnette d'alarme non
seulement à l'adresse des alliés
américains, européens et arabes
d'Israël, mais aussi à l'endroit du
monde entier : À en croire l'Intéressé,
l'Iran disposerait de quelque "82.000"
effectifs armés en Syrie au nombre
desquels figureraient "des Syriens, des
Afghans, des Irakiens, des Pakistanais
et bien évidement les combattants du
Hezbollah".
Toujours selon
Danon, la RI aurait dépensé ou
dépenserait quelques "35 milliards de
dollars" en formation, en armement des
"milices à sa solde" pour "transformer
la Syrie "en plus grande base militaire
de tout le Moyen-Orient", une base qui
serait dirigée contre Israël.
Danon dit par
ailleurs avoir fondé son argument sur
des "rapports fournis par le
Renseignement israélien" qu'il prétend
être l'un des "plus efficaces de la
région et du monde". Pour Danon, il va
sans dire que "le régime iranien" a la
claire intention de "mettre en danger la
sécurité de la région et au-delà celle
de l'Occident et du monde libre" et que
par conséquent, il faudrait tout faire
pour contrer "l'Iran".
À quoi joue Israël ?
Ce n'est pas la
première fois que le camp anti-syrien
procède à des "révélations" sur la
présence des forces pro-iraniennes en
Syrie. Seul ennui : ces différents
rapports sont loin d'être concordants.
Un premier rapport est sorti en 2011
dans les colonnes de The Guardien qui
dévoilait à l'époque "l'appui
électronique et technique et en
renseignement" de Téhéran au "régime
syrien" voire "la contribution iranienne
à la mise sur pied d'une cyberarmée
syrienne". En 2012, la révélation est
venue de The Economist qui affirmait
disposer des informations selon
lesquelles "l'Iran aurait débloqué 9
milliards de dollars à l'adresse de
Damas" pour amortir les pressions sur
Assad. Depuis cette date, les journaux
occidentaux vont de révélation en
révélation, mais les chiffres sont d'un
écart ahurissant : si en 2013, selon The
Independant, l'Iran détenait "4000
forces" en Syrie, ce pays a été
quasiment envahi par un contingent
iranien de plus de 20.000 effectifs,
dès 2015 ! Cette même année encore,
alors que l'Iran était toujours frappé
de plein fouet par des sanctions
occidentales, il aurait injecté
quelque "15 milliards de dollars" à
l'économie syrienne, à en croire le
journal. "War Monitor" est allé même
plus loin en estimant à 40.000 le nombre
de forces iraniennes présentes en 2017
en Syrie !
Que conclure de ces
rapports non concordants qui semblent
provenir tous des sources de
renseignement israéliennes ? D'abord le
fait que le Mossad n'a aucune idée du
nombre des forces iraniennes ou comme il
le prétend " pro-iranienne" présentes en
Syrie, ni non plus, du montant de l'aide
allouée par Téhéran à la Syrie. Il est
vrai que depuis le début de la guerre
syrienne, le Renseignement israélien
s'est distingué par des erreurs de
calcul totalement inhabituelles. Aucune
des prévisions du Mossad ni du
Renseignement de l'armée sioniste ne
s'est réalisée : le départ d'Assad,
l'érosion du Hezbollah, le repli des
alliés iraniens et russes de Damas,
l'annexion du Golan par Israël, l'effet
persuasif des frappes aériennes ou
balistiques israéliennes contre la
Syrie…. Quand Israël affirme se sentir
menacé par la présence iranienne, peu
importe le nombre des "forces à la solde
de Téhéran" qui sont présentes en Syrie.
En ce sens, le coup de bluff de Danon
semble destiner d'abord à masquer la
colossale défaite du renseignement
israélien en Syrie où Israël n'a jamais
su ni prévenir ni contrôler le cours des
événements. En second lieu, c'est un
moyen pour attiser les ardeurs anti-iraniens
des alliés arabes de Tel-Aviv qui
semblent avoir mieux agi en termes de
renseignement que Tel-Aviv. Vient en
dernier lieu, le rôle indirect que joue
le régime sioniste dans le nouveau train
de pressions que Washington vient de
déclencher contre l'Iran et qui vise à
limiter le champ d'action iranien. Mais
une chose est sûre : il est bien trop
tard pour qu'Israël puisse reconquérir
le terrain perdu en Syrie.
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