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Adrian Darya sanctionné: vers la guerre ?
ParsToday
Mercredi 4 septembre 2019
Deux semaines après le méga revers US à
contraindre la Grande-Bretagne
à prolonger la saisie de l'ex Grace 1
par Gibraltar interposée et alors que
les États-Unis ont émis un "mandat
d'arrêt " contre le supertanker, ce
dernier fait son bonhomme de chemin
comme si de rien était.
C'est plus
qu'humiliant pour un US Navy qui en
bombant le torse, n'a cessé ces 40
dernières années à faire chanter ses
alliés arabes et leur faire signer des
contrats astronomiques, en agitant
"l’épouvantail iranien". Jeudi les
États-Unis ont lancé, la mort dans
l'âme, leur coalition de guerre placé
sous l'enseigne dit de sécurité
maritime, une coalition qui avec ces
"trois membres" est en soi un désaveu!
Que faire donc pour limiter la casse et
se rattraper aux yeux du monde entier?
Incapable de jeter
leurs commandos à l'assaut d'Adrian
Darya, le département américain du
Trésor a sanctionné, vendredi 30 août,
le pétrolier iranien Adrian Darya,
sanctionnant son capitaine.
Le sous-secrétaire
au Trésor, Sigal Mandelker, "a accusé",
dans un communiqué, le Corps des
gardiens de la Révolution islamique
d'expédier et de transférer de grandes
quantités de pétrole qu'il tentait de
vendre "illicitement". Le Trésor US
menace aussi de sanctionner quiconque
"apporterait son soutien à Adrian Darya
1", sans pour autant oser désigner une
quelconque partie. Vendredi on a
effectivement entendu le nom de la
Turquie puis la Syrie être prononcé.
Cette décision saugrenue intervient
quelques heures après que le secrétaire
d'État, Pompeo a dit disposer
d' informations selon lesquelles les 2
millions de barils de pétrole à bord
d'Adrian Darya se dirigeraient vers la
Syrie. Dans un tweet, l'Américain croit
bon de lancer ceci : « Nous disposons
d'informations selon lesquelles le
pétrolier va vers Tartous. J'espère que
la situation change. C'est une erreur
que de faire confiance à Zarif. »
Mais les États-Unis
parviendront-ils à bloquer le
superpétrolier ou, empêtré qu'ils sont
dans leur obstination, ils finiront
comme toujours par servir la cause
iranienne?
Vendredi, alors que
les trésoriers de Trump travaillaient à
l'inclusion d'Adrain Darya sur la liste
noire comme pour reconnaître leur
incapacité à le saisir militairement, un
Think Tank américain spécialisé dans le
trafic maritime, US Naval Institute
(USNI), a fait publier un article
qui en dit long sur les divisions qui
déchirent l'Amérique face à la
perspective d'une confrontation
militaire navale avec l'Iran.
Le groupe de
réflexion estime que les lois maritimes
ne permettaient pas à Washington
d’arraisonner Adrian Darya: "Le mandat
de saisie lancé par les USA contre le
super tanker iranien rappelle
l'arraisonnement il y a deux mois d'un
tanker nord coréen. Dans l'un comme dans
l'autre cas, les États-Unis n'ont pas le
droit d'agir de la sorte. Puisque les
lois américaines ne s'appliquent que sur
les eaux territoriales américaines".
Sans vouloir le
dire directement, le Think Tank rappelle
le danger qu'il y a si les États-Unis
s'obstinent à aller à rebours du droit
internationale. En effet, la Russie
vient de proposer à l’Iran un nouvel
itinéraire pour transférer du pétrole
vers la Turquie et la Syrie, itinéraire
qui pourrait s'avérer bien problématique
pour le camp atlantiste, largement
impliqué dans un bras de fer avec la
Russie depuis 2014 autour de la Crimée.
Selon le
quotidien The Times, "l’Iran transférait
auparavant ses cargaisons de pétrole
destinées à la Syrie et à la Turquie via
le canal de Suez mais le trajet est
devenu difficile à traverser pour l’Iran
après le retrait des États-Unis de
l’accord nucléaire car les clients du
brut iranien et les pays qui
favorisaient son transfert craignaient
qu’ils ne soient frappés par les
sanctions américaines".
Dans la foulée, le
représentant du Kremlin en Crimée,
Georgy Muradov, a déclaré que le brut
iranien pourrait être désormais transité
via le canal de navigation Don-Volga à
la mer Noire.
« L’Iran et la
Crimée partagent de plus en plus
d’intérêts communs notamment vu les
politiques anti-iraniennes des
États-Unis », a ajouté Georgy Muradov.
Le canal de
navigation Don-Volga est un canal qui
relie la Volga au Don en leurs points
les plus rapprochés. La voie navigable
est longue de 101 km (dont 45 km de
rivières et réservoirs). Il forme avec
la Volga et le Don la voie la plus
directe reliant la mer Caspienne à la
mer d'Azov, et donc la mer Noire et les
océans. « Téhéran n’a pas encore répondu
à l’offre russe mais cet itinéraire
alternatif pourrait offrir une occasion
de valeur à l’industrie pétrolière
iranienne », indique The Times.
Pour les
observateurs politiques, le fait que le
transit du pétrole iranien sort de son
cadre habituel et se fasse via des voies
maritimes, surveillée par la Russie est
la pire des choses qui puisse arriver
aux États-Unis. « il y a là un grand
enjeu que les Américains ne devraient
guère oublier. La politique américaine
tend désormais à nuire à leurs propres
alliés. Si l'Iran accepte le marché, ce
serait aux dépens de l'Égypte et du
Canal de Suez », note un analyste.
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