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Salah Hamouri, libre après plus d'un an
de détention
Assawra
Salah Hamouri, un
avocat franco-palestinien, fait le V de
la victoire devant chez lui,
dans le
village de Dahyat al-Barid, en
Cisjordanie occupée,
après avoir été
libéré de prison le 30 septembre 2018
(afp)
Lundi 1er octobre 2018
Un avocat
franco-palestinien a été libéré de
prison dimanche après plus d'un an de
détention administrative en Israël et a
rejoint le domicile familial à
Jérusalem-Est, a indiqué son avocat à
l'AFP.
Salah Hamouri, 33 ans, avait été arrêté
à Jérusalem le 23 août 2017. Il a passé
la quasi-totalité de sa détention dans
une prison du Néguev, dans le sud
d'Israël. Les accusations portées contre
lui sont restées confidentielles comme
c'est généralement le cas pour les
détentions administratives.
Ce régime, très critiqué par les
défenseurs des droits de l'Homme, permet
à Israël de priver de liberté des
personnes pendant plusieurs mois
renouvelables indéfiniment sans leur en
notifier les raisons.
Basée sur une mesure d'urgence
introduite en 1945 par les autorités
britanniques qui gouvernaient alors la
Palestine, cette procédure permet selon
Israël de détenir des suspects tout en
rassemblant des preuves, dans le but de
prévenir entretemps des attaques.
"La liberté est un sentiment
indescriptible", a confié à l'AFP Salah
Hamouri après sa libération, affirmant
son innocence. "Il n'y avait aucune
charge contre moi", a-t-il ajouté,
regrettant que la France n'ait pas "fait
assez pour obtenir (s)a libération".
"Le système de détention dans les
prisons israéliennes est souvent dur,
les Israéliens essaient de tout faire
pour emprisonner notre volonté, pour
nous isoler de notre société et de notre
famille", a expliqué le
Franco-palestinien.
Son épouse, résidant en France, a
indiqué à l'AFP qu'elle n'avait pu avoir
aucun contact avec lui pendant sa
détention, les demandes de visa pour
venir en Israël lui ayant été refusées.
Salah Hamouri ne doit participer à
"aucune célébration (notamment de sa
libération) pendant 30 jours", a précisé
à l'AFP son avocat, Me Mahmoud Hassan.
Il lui est également interdit de prendre
part à des activités militantes pendant
cette période, a ajouté Me Hassan en
précisant que son client avait payé une
caution de 3.000 shekels (709 euros).
Contacté par l'AFP, le service de
sécurité intérieure, le Shin Beth, n'a
pas encore réagi aux raisons de sa
détention.
Le président français Emmanuel Macron
avait évoqué à plusieurs reprises le cas
de Salah Hamouri avec le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu,
selon le Quai d'Orsay, demandant que ses
droits soient respectés.
Né à Jérusalem de mère française et de
père palestinien, Salah Hamouri a déjà
été emprisonné à plusieurs reprises,
notamment entre 2005 et 2011 après avoir
été reconnu coupable par un tribunal
israélien de projet d'assassinat du
rabbin Ovadia Yossef, le dirigeant
spirituel et fondateur du parti
ultra-orthodoxe Shass, décédé en 2013.
Il avait alors également été reconnu
coupable d'appartenir au Front populaire
de libération de la Palestine (FPLP),
une organisation nationaliste de gauche
engagée dans la lutte armée contre
Israël, ce qu'il nie selon son épouse.
Le FPLP est un mouvement considéré comme
"terroriste" par Israël, les Etats-Unis
et l'Union européenne.
Il a été libéré en décembre 2011 dans le
cadre d'un échange de prisonniers et a
toujours clamé son innocence.
Selon l'ONG palestinienne Addameer, plus
de 5.500 Palestiniens sont actuellement
détenus dans les prisons israéliennes,
dont environ 450 en détention
administrative.
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