Actualite
Les soldats de l’hôpital de Jisr al-Choghour
évacués,
Assad leur rend hommage
Al Manar
Samedi 23 mai 2015
Le président syrien Bachar al-Assad a
rendu hommage aux soldats syriens qui
ont été évacués, après un siège de 27
jours dans l’hôpital de Jisr al-Choghour,
au nord-ouest de la Syrie.
L'aide turque
La ville de Jisr al-Choughour, dans
la province d'Idleb, située à 129 km de
la Turquie, était tombée le 25 avril aux
mains de la branche d'al-Qaïda en Syrie,
le front Al-Nosra, et de ses alliés
rebelles, grâce à un soutien turc avéré,
après de brefs combats et un retrait de
l'armée, à l'exception de l'hôpital
qu'ils
assiégeaient.
Quelque 5.000 miliciens étrangers ont
traversé la frontière turque quelques
jours avant le lancement de la bataille
pour occuper cette ville, ont révélé des
sources journalistiques, dont la chaine
de télévision al-Alam.
Depuis la chute de la ville, son
hôpital a fait l'objet de centaines de
tirs de missiles et de roquettes, sans
compter les attentats aux voitures
piegées dont le dernier avait eu lieu le
10 mai. La survie des soldats syriens
qui y étaient confinés relève du
miracle.
L'histoire de l'évacuation
Les autorités syriennes ont indiqué
que les soldats encerclés avaient pu
s'échapper de l'hôpital, transportant
avec eux les blessés et les corps de
ceux qui avaient été tués, rejoignant
leur compagnons d'armée" à l'extérieur
de Jisr al-Choughour.
Selon Sana, les 150 soldats et leurs
familles qui y étaient retranchés ont pu
être libérés sous une couverture
aérienne et d’artillerie. Les avions
syriens ont effectué 60 raids dans
l’entourage de l’hôpital alors que
l’artillerie a tiré quelques
250 obus, rapporte l’Observatoire syrien
des droits de l'homme (OSDH), instance
médiatique del'opposition syrienne pro
occidentale.
Une source militaire syrienne, citée par
le journal libanais assafir, a indiqué
que « l’unité de l’artillerie chargée de
défendre l’hôpital a réalisé une
manœuvre tactique (...) pour finalement
parvenir à briser le siège avec succès
», en bombardant intensément leurs axes
pour des fins de diversion.
Selon
le journal al-Akhbar, « de longues
heures se sont écoulées avant l’arrivée
des premiers soldats épartis en trois
groupes qui avaient entamé leur
évacuation vendredi matin, vers le
premier cercle de protection où les
attendaient des soldats syriens, des
hôpitaux de fortune ».
Des accrochages ont eu lieu entre les
autres militaires réguliers et les
terroristes, au cours desquels certains
ont été tués et blessés, et d’autres
faits prisonniers, dont le capitaine
Yaakoub Khoury.
Le troisième groupe est arrivé en fin
de journée. « Certains ont été sont
arrivés après avoir rampé pendant une
longueur de 600 mètres », rapporte
al-Akhbar.
Hommage par téléphone
"Vous représentez par votre héroïsme les
soldats de l'armée syrienne. Vous avez
résisté car vous ne connaissez ni
l'échec ni la capitulation", a dit M.
Assad dans un appel téléphonique
vendredi soir au chef du groupe de
soldats assiégés, le colonel Sabha, cité
par Sana.
"Votre vie et celle de tous les soldats
de l'armée et des forces de défense
nationale est la plus importante pour
nous qui tentons toujours de la
protéger", a-t-il poursuivi.
L'hôpital tombe
L'hôpital
est finalement tombé vendredi aux mains
des rebelles.
Le front al-Nosra et Cie ont fêté cette
conquête, évoquant des tués, des blessés
et des prisonniers dans les rangs des
soldats syriens, sans pour autant
montrer des photos, comme ils ont
l’habitude de faire.
« Evasion des soldats de l’armée
nassirite (alaouite) de l’hôpital jisr
al-Choghour et les moudjahidines les
traquent », est-il légendé sur l’une de
leurs photos.
Jaïch al-Fateh avait menacé de faire
exploser le tunnel qu’il a édifié en
dessous du bâtiment de l’hôpital.
Certains de ses éléments étaient
parvenus à investir le bâtiment
hospitalier à travers lui.
L’armée libérée
Selon l’expert militaire libanais
Mohammad Farid Issa, consulté par
Assafir, avec la libération des soldats
syriens de l’hôpital, « l’armée
syrienne va pouvoir se libérer de la
prudence » qu’elle observait dans
sa contre-attaque.
« Leur présence constituait un
obstacle ». a-t-il expliqué, estimant
que les jours prochains devraient être
marqués par une hausse des raids aériens
et des bombardement de l’artillerie
lourde. Issa a néanmoins exclu une
opération militaire d’envergure avant la
fin de la bataille du Qalamoune.
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