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Syrie : la France a livré en secret des
armes
aux miliciens malgré un embargo
Al Manar
Photo:
D.R.
Mercredi 6 mai 2015
La France a livré en secret des armes
offensives aux miliciens syriens en 2012
en dépit d'un embargo européen en
vigueur depuis 2011, assure un ouvrage
intitulé "Dans les coulisses de la
diplomatie française" à paraître le 13
mai.
"Nous avons commencé quand nous avons eu
la certitude qu'elles iraient dans des
mains sûres. Pour les armes létales, ce
sont nos services qui ont procédé aux
livraisons", a déclaré le président
français François Hollande à l'auteur de
l'ouvrage (éditions L'Archipel), Xavier
Panon, lors d'un entretien en mai 2014.
Selon ce journaliste, spécialiste des
questions diplomatiques et militaires,
la France a remis aux rebelles syriens
en guerre contre le pouvoir syrien des
canons de 20 mm, des mitrailleuses de
12,7 mm, des lance-roquettes et des
missiles antichars.
Les livraisons entamées au deuxième
semestre 2012 ont été irrégulières et
visaient plus à aider la rébellion que
d'avoir un impact décisif en changeant
le cours de la guerre, selon l'auteur.
Grand nombre des armements livrés à
la milice pro occidentale de l'Armée
syrienne libre ont été retrouvés entre
le mains des miliciens takfiristes
jihadistes d'al-Qaïda, dont le front al-Nosra.
A l'époque, un embargo européen sur
les armes était en vigueur
depuis
juin 2011. Il a été levé le 29 mai 2013.
Jusqu'à présent, la France n'avait admis
officiellement que des livraisons
d'armes dites non létales (n'ayant pas
vocation à tuer) aux rebelles, des
gilets pare-balles ou des lunettes de
visée nocturne.
Pour ces livraisons secrètes, "nous
avons dû nous entourer d'un maximum de
garanties", a indiqué à l'auteur sous
couvert d'anonymat un témoin, en
évoquant l'effacement de toute trace
d'origine des armes et la mise en place
d'une chaîne politico-militaire donnant
"toute assurance de contrôle et de
destination finale sûre".
De Nicolas Sarkozy (2007-2012) à
François Hollande, entré en fonctions en
2012, l'ouvrage revient sur une série
d'avancées et de reculades diplomatico-militaires,
alimentées par des citations des acteurs
impliqués dans la vie diplomatique et
militaire française (outre le chef de
l'Etat, des ministres, des
conseillers...).
Parmi les épisodes abordés, figure celui
évoquant la préparation avortée à la fin
de l'été 2013 de frappes aériennes
contre le régime syrien.
L'ouvrage évoque certaines cibles alors
retenues - le "service de renseignement
de l'armée de l'Air syrienne qui
contrôle le système chimique" - et
souligne, en citant un conseiller, que
l'action aérienne dont n'ont finalement
pas voulu les Etats-Unis, avait un
double objectif: changer la "donne
politique" en Syrie et déstabiliser la
Russie, soutien de Damas, pour qu'elle
change son approche du conflit.
Avec AFP
Le
dossier Syrie
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