|
Al Manar
L'Iran lance sa première centrale nucléaire malgré les sanctions
Photo : Al-Manar TV
Samedi 21 août 2010
L'Iran a lancé samedi sa première
centrale nucléaire construite par la Russie à Bouchehr (sud), en
dépit des sanctions internationales contre son programme
nucléaire.
Les opérations de chargement du combustible dans le réacteur ont
commencé samedi matin, en présence du vice-président Ali Akbar
Salehi, chef du programme nucléaire iranien, et de Sergueï
Kirienko, chef de l'agence nucléaire russe Rosatom qui a dirigé
la construction de la centrale.
Le début du chargement du réacteur fait désormais officiellement
de la centrale de Bouchehr une installation nucléaire.
M. Salehi a salué "ce jour mémorable", remerciant la Russie pour
avoir "accompagné la nation iranienne" dans la construction de
la centrale, entamée il y a 35 ans par l'Allemagne et qui a
connu entre-temps de nombreuses vicissitudes.
"En dépit de toutes les pressions, sanctions et difficultés
imposées par les pays occidentaux, le démarrage de la centrale
de Bouchehr illustre la poursuite du programme nucléaire
pacifique de l'Iran. C'est un symbole de la résistance de la
nation iranienne et de sa détermination à atteindre ses
objectifs", a-t-il affirmé.
Le lancement de Bouchehr intervient alors que la République
islamique est sous le coup de sanctions internationales,
notamment occidentales, qui l’accusent de vouloir se doter de
l’arme atomique , malgré ses dénégations.
La Russie a obtenu de l'ONU que Bouchehr échappe à l'embargo
international contre tout transfert d'équipements ou
technologies nucléaires vers l'Iran en s'engageant notamment à
fournir pendant dix ans le combustible nécessaire à son
fonctionnement et à le récupérer après usage pour réduire les
risques de prolifération. La centrale va par ailleurs demeurer
plusieurs années sous le contrôle conjoint de techniciens russes
et iraniens.
Bouchehr "est totalement protégée de tout risque de
prolifération", a affirmé le ministre russe des Affaires
étrangères Sergueï Lavrov.
M. Kirienko a affirmé de son côté samedi "le droit à l'énergie
nucléaire pacifique" de l'Iran. Il a également relevé le
caractère "international" de la centrale, "placée sous le
contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA)" et à l'équipement de laquelle ont participé "plus de dix
pays pays, incluant des pays européens et asiatiques" qu'il n'a
pas nommés.
Le chargement entamé samedi des 163 barres de combustible livré
par Moscou dans le cœur du réacteur devrait s'achever vers le 5
septembre. Il faudra ensuite environ deux mois pour que la
centrale de 1.000 mégawatts (MW) puisse être raccordée au réseau
électrique fin octobre ou début novembre, selon l'Organisation
iranienne de l'énergie atomique (OIEA).
Les besoins futurs de la centrale en combustible ont toutefois à
nouveau été évoqués vendredi par M. Salehi pour justifier la
poursuite de l'enrichissement d'uranium par l'Iran, qui inquiète
particulièrement les Occidentaux et dont le Conseil de sécurité
de l'ONU réclame en vain la suspension depuis 2006.
"L'enrichissement (d'uranium) pour produire du combustible pour
la centrale de Bouchehr et d'autres installations continuera",
a-t-il dit à l'agence officielle Irna. Téhéran affirme vouloir
produire à terme 20.000 MW d'électricité d'origine nucléaire.
"Nous comptons utiliser la centrale de Bouchehr 40 ans.
Supposons que nous achetons du combustible durant dix ans à la
Russie. Qu'allons nous faire pour les années suivantes?", a
expliqué M. Salehi, en réponse aux déclarations occidentales
estimant que la livraison du combustible par Moscou rendait
l'enrichissement sans objet.
Toutes les
dépêches
Dossier Iran
Les dernières mises à
jour
Droits d’auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 21 août 2010
|