Vidéo
Hassan Nasrallah :
Le destin du Moyen-Orient se joue en
Syrie 2/2
Axe de la résistance
Dimanche 29 décembre 2013
Discours de Hassan Nasrallah le 20
décembre 2013
- Les 1000 "faux"
martyrs du Hezbollah en Syrie.
- Le Hezbollah ne
se retirera pas de Syrie même si on lui
offrait le gouvernement.
- Désespérée par
son échec, l'Arabie Saoudite enflamme la
Syrie et le Liban.
Discours du
Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed
Hasan Nasrallah, à l’occasion des
funérailles du Hajj Hasan Laqqis (cadre
militaire du Hezbollah assassiné par
Israël), le 20 décembre 2012
Extrait sur la
Syrie
Traduction :
http://axedelaresistance.com
[…]
Moi-même et les
frères, nous avons déjà suffisamment
expliqué les raisons de notre présence
en Syrie : pourquoi nous sommes
intervenus, quand est-ce que nous sommes
intervenus, qui est intervenu avant
nous, comme quoi nous étions les
derniers à être intervenus, quelle est
la nature de la bataille là-bas, comment
les données de terrain ont changé,
quelle était la situation en Syrie dans
un premier temps, et plus tard comment
les choses ont évolué… En fait, même les
insurgés, les révolutionnaires, les
opposants – appelez-les comme vous
voulez – disent eux-mêmes que leur
mouvement a été volé (détourné). Ce
n’est pas moi qui le dit, c’est eux. Le
mouvement initial a été détourné.
Devons-nous donc discuter de ce qui
s’est passé depuis le début ? Eh bien
d’accord, nous considèrerons les choses
telles qu’elles étaient au départ et
débattrons pour savoir qui avait raison
et qui avait tort. Mais laissons cela de
côté (pour le moment) parce que nous
sommes les enfants de l’instant présent.
Maintenant, qu’est-ce qui se passe
actuellement en Syrie ? Comment
évaluez-vous ce qui se passe
actuellement en Syrie ?
Que personne ne
fasse de la « prose arabe » (de la
littérature). Soyons concrets. Parlons
de la réalité du terrain. Que personne
ne parle d’illusions. Parlons des faits,
de la réalité du terrain et des données
réelles. J’espère que lorsque nous
débattons de la question syrienne, nous
ne reviendrons pas systématiquement au
tout début des événements. Ô mes frères
! Le maximum qu’on puisse faire en
évaluant ce qui s’est passé au début des
événements est de dire qu’untel ou untel
avait tort. Eh bien, (vous dites que)
nous avions tort : supposons que nous
ayons eu tort (dans les premiers
moments). Mais quelle est la situation
aujourd’hui ? Maintenant, c’est vous qui
avez tort. N’est-ce pas ? Eh bien, au
début, vous aviez raison et nous avions
tort. Mais maintenant c’est nous qui
avons raison et vous qui avez tort.
Parlons donc de la situation actuelle.
Quant à rendre des comptes sur ce qui
s’est passé au début, de qui avait
raison et de qui avait tort – qu’il
s’agisse de nous ou de vous – dans ce
monde ou dans l’autre, c’est Dieu qui
fera les comptes. Mais à cet instant
présent, considérons les données
actuelles internes en Syrie, les données
actuelles régionales au sujet de la
Syrie, les slogans de guerre contre la
Syrie qui ont été révélés, les
nationalités qui sont devenues
manifestes en Syrie, les objectifs qui
n’ont pas besoin de preuves, les
conduites, les actions (des uns et des
autres) et les menaces que représente la
situation interne en Syrie.
Il y a quelque
chose de trompeur dans les termes
utilisés actuellement au Liban,
lorsqu’il est question de menace pour
les minorités. Non, cette tendance
takfirie ne constitue pas une menace
pour les minorités (seulement), elle
constitue une menace pour tout ce qui
est différent d’elle. Soyez bien
attentifs, ils ne sont pas une menace
seulement pour ceux qui sont différents
d’eux sur le plan idéologique. Une
personne peut avoir la même idéologie
qu’eux, être un takfiri comme eux et
appartenir à Al-Qaïda comme eux, mais
être dans une autre organisation (et
donc être menacé par eux). N’avez-vous
pas entendu parler des combats entre
l’Etat Islamique d’Irak et du Levant et
le Front Al-Nosra ? Pourtant, les deux
organisations sont takfiries, toutes
deux appartiennent à Al-Qaïda, toutes
deux font allégeance à un même chef,
Ayman Al Zawahiri. Toutes deux
appartiennent à une même école et à un
même fondateur, toutes deux ont les
mêmes usages et les mêmes objectifs. Le
Front Al-Nosra vient d’apporter quelques
modifications à ses discours, mais cela
est lié à Genève II, etc. Eh bien,
n’entendez-vous pas, ne voyez-vous pas
comment ils se traitent mutuellement ?
Comment ils s’entretuent, capturent
leurs femmes respectives, répandent le
sang des uns et des autres, se volent
mutuellement leurs richesses et leurs
biens…
Je ne parle pas là
de minorités. Je ne parle pas du reste
des sunnites qui constituent le corps
principal de cette nation (islamique).
Je parle de ceux qui appartiennent à une
même pensée, obéissent à un même chef,
sont dans une même école et sous une
même allégeance – selon leurs propres
termes. Ils ont le même projet et les
mêmes objectifs. Voilà ce qu’ils font.
Est-ce que vous avez besoin de preuves ?
Nul besoin de preuves. Ils se filment et
diffusent tout sur Internet, mes chers
amis. Vraiment, est-ce que tu es allé
voir tout ça de tes propres yeux ? Non,
wallah je les ai pas vus en vrai, mais
j’ai vu tout ça à la télévision. A-t-on
besoin d’autres preuves ?
A la lumière des
données actuelles, il est clair que ce
qui se passe aujourd’hui en Syrie
constitue une menace pour le peuple
syrien, pour la majorité du peuple en
Syrie. A ceux qui nous disent « vous
tuez le peuple, vous combattez le
peuple », (je demande) : qui est en
train de tuer le peuple ? Qui est en
train de combattre le peuple ? (Ce qui
se passe en Syrie) constitue une menace
pour tout le Liban, toute la région,
pour la cause palestinienne et pour les
sunnites, de même que pour toutes les
autres sectes religieuses, les
minorités, et les autres confessions.
Toutes, les unes autant que les autres.
(Par exemple), dans
l’opération récente contre le village
(syrien) d’Adra, les médias ont rapporté
que (les takfiris) ont tué des Alaouites
et des Chrétiens, mais ils ont également
tué des sunnites. Ils ont également tué
des sunnites. Ce qui se déroule en Syrie
ce serait des crimes sectaires ? Non !
La grande majorité des soldats de
l’armée syrienne qui ont combattu, qui
sont tombés martyrs, qui sont tués,
décapités, et dont la poitrine est
dépecée appartiennent à l’honorable
confession sunnite. Ainsi, la question
n’est pas sectaire ou confessionnelle.
La réalité est qu’il y a un projet, une
mentalité takfirie qui s’attaque à tous
ceux qui sont différents d’elle. Que
personne ne nous induise dans cette
erreur (sectaire) et ne fasse une fausse
évaluation de la situation. Je décris
fidèlement la réalité.
Eh bien, telle est
la situation… Je vais parler en toute
franchise et y revenir en conclusion. Je
veux dire que cette question, à savoir
notre présence en Syrie, indépendamment
de l’étendue de notre présence et des
exagérations à ce sujet – j’ai déjà
évoqué cela en détail dans le dernier
entretien – le 03/12/2013 – et donc je
ne vais pas y revenir – cette question
fait actuellement l’objet d’un
traitement politico-médiatique
particulier, à savoir une incitation
systématique, chaque jour et chaque
heure. Dans tous les discours, il semble
que tout ce qui se passe au Liban est dû
à notre présence en Syrie. En logique,
on dit qu’ils considèrent comme une
cause ce qui n’est pas la cause, et
comme une raison ce qui n’est pas la
raison. Tout ce qui se passe maintenant
au Liban serait causé par la présence du
Hezbollah en Syrie. Pourquoi n’y a-t-il
pas de gouvernement ? C’est parce que le
Hezbollah est intervenu en Syrie !
Pourquoi n’avons-nous pas de loi
électorale ? C’est parce que le
Hezbollah est en Syrie ! Pourquoi la
situation économique est-elle ainsi ?
Parce que le Hezbollah est en Syrie !
Pourquoi le tunnel sur la route d’Abu
Hayra qui mène à l’aéroport est-il
inondé ? C’est parce que le Hezbollah
est en Syrie ! Eh bien, pourquoi y
a-t-il tel et tel et tel problèmes ?
Parce que le Hezbollah…
Bien sûr, cela ne
fait aucun sens et voilà la preuve :
avant que le Hezbollah n’intervienne en
Syrie… Parlons en toute logique.
Ecartons la prétendue raison pour voir
ce qui se passait avant. Eh bien avant
que le Hezbollah n’intervienne en Syrie,
est-ce que nous avions un gouvernement ?
Avions-nous une loi électorale ? Les
élections parlementaires s’étaient-elles
tenues ? La sécurité régnait-elle ? La
coexistence au Liban était-elle parfaite
? Le dialogue civilisé était-il de
rigueur ? Personne n’attaquait personne
? Personne ne tuait personne ? Il n’y
avait pas de takfiris ? Il n’y avait pas
de voitures piégées ? Il n’y avait pas
d’agressions contre l’armée libanaise ?
Il n’y avait aucun problème, n’est-ce
pas ? Le Liban était dans des conditions
paradisiaques inégalables avant que le
Hezbollah n’intervienne en Syrie. Et ce
n’est qu’après que le Hezbollah est allé
en Syrie que tout cela est advenu, et
voilà où nous en sommes. (Ces propos)
sont une mystification. Est-ce que si à
présent le Hezbollah revenait de Syrie,
tout serait réglé ? Qui prétend cela ?
Qui prétend cela ? Ce n’est pas vrai.
Il est clair que le
but de toute cette pression est de créer
un état de confusion au sein du
Hezbollah. Mais je veux vous dire ceci :
« Les gars, vous perdez votre temps,
vous gaspillez votre argent pour rien,
vous éprouvez les nerfs de vos partisans
pour rien, vous gaspillez votre souffle
pour rien, vous n’allez rien gagner,
rien du tout. »
Lorsque nous étions
engagés dans la Résistance (au Liban),
les trois quarts du monde extérieur nous
insultaient. (Ils disaient que) nous
sommes des terroristes, une organisation
terroriste, nous avons été inscrits sur
la liste des organisations terroristes,
nous avons été combattus, assiégés,
quiconque entretenait des relations avec
nous était jeté en prison. Mais tout
cela n’a rien changé à notre position et
à notre conviction.
Et maintenant, je
leur dis : Quoi que vous puissiez
raconter, quoi que vous puissiez dire,
quelle que soit la pression que vous
exercerez, quelles que soient vos
manigances... Cela ne changera jamais
notre position en ce qui concerne la
Syrie. Parce que la question de la
Syrie, de notre point de vue, est une
bataille existentielle et pas une
bataille de privilèges. Ce n’est pas,
comme on dit, une condition (esthétique)
de perfection, mais la condition même de
notre existence. Et ce n’est pas une
bataille existentielle (seulement) pour
nous, pour le Hezbollah, c’est une
bataille existentielle pour le Liban,
pour la Syrie, pour la Palestine, pour
la cause palestinienne, et pour tout le
projet de Résistance dans la région.
Et c’est pourquoi
cette conviction, cette volonté sont
absolument inébranlables. Ce n’est
certainement pas parce qu’il y a des
gens qui ne font rien d’autre du matin
au soir que nous insulter, nous
insulter, nous insulter... Je demande
toujours à certains de nos frères :
« Pourquoi vous les écoutez » ? S’il y a
quelque chose de nouveau, alors bien sûr
nous devons écouter. Mais y a-t-il une
obligation religieuse d’écouter leurs
(sempiternelles) insultes jour et nuit ?
Il n’y a aucune obligation à cela.
Tout cela est vain et ne changera rien.
Notre décision est finale, décisive,
absolue. Cela ne fera aucune différence
– rien ne sera avancé ou retardé.
Dernièrement, ils
ont inventé l’histoire des mille
martyrs. J’ai déjà dit qu’il n’y a pas
de tels chiffres. Ni moi ni personne au
Hezbollah ne sommes tenus de fournir des
chiffres à quiconque. Si quelqu’un les
veut, il n’a qu’à y aller lui-même et
compter. Ce n’est pas notre
responsabilité.
Eh bien, ils se disent que puisque le
Hezbollah récuse nos chiffres, on va lui
forcer la main et imposer nos chiffres.
Et ils ont monté la campagne des mille
martyrs. Ils ont mis des photos de
personnes vivantes et en bonne santé
(les présentant comme des martyrs). Ils
ont inséré des photos de martyrs qui
sont tombés dans les combats contre
Israël. Maintenant, la campagne est
terminée, car ils n’ont pas pu trouver
mille martyrs. Ce nombre est
fantaisiste.
Mais regardez…
Entre parenthèses, c’est vrai que
j’aborde ce sujet avec un peu d’humour,
mais c’est une chose très grave et très
préjudiciable. Eh bien, que tu aies un
différend avec quelqu’un, soit, tu peux
l’attaquer verbalement et il t’attaque
verbalement, tu te moques de lui et il
se moque de toi, peut-être même que tu
l’insultes et il t’insulte... Mais on
n’en vient jamais à s’en prendre à
l’honneur des gens (les parents,
l’épouse…). En général, nous autres
orientaux, nous sommes comme ça. Les
Arabes, musulmans ou chrétiens, nous
sommes tous comme ça. On ne s’attaque
pas à l’honneur. Qu’est-ce que l’honneur
a à voir là-dedans ? Sachez que nos
martyrs sont notre honneur. C’est
compris ? Nos martyrs sont notre
honneur. Celui qui s’en prend à eux s’en
prend à notre honneur. Que personne ne
joue à ce jeu avec nous. Ne touchez pas
aux martyrs.
Vous êtes encore en
vie et nous sommes encore en vie. Vous
avez une langue pour vous exprimer et
nous avons aussi une langue pour nous
exprimer. Ne touchez pas aux martyrs.
Ils ont leur honneur et leur
respectabilité. Il est étrange qu’ils
exigent que nous respections leurs
martyrs, ce que nous faisons, alors
qu’ils ne sont pas prêts à respecter nos
martyrs, ni les sentiments des familles
de nos martyrs.
Quoi qu’il en soit,
je vous dis que (votre campagne
politico-médiatique) ne peut ni avancer
ni retarder quoi que ce soit, même pas
sur un point que je tiens à évoquer même
si je ne pense pas que ce soit un propos
sérieux. Mais (j’en parle) juste au cas
où quelqu’un penserait à cela à un
moment ou à un autre : il y a quelques
jours, j’ai entendu un des députés du 14
mars (le bloc pro-américain, opposé à
celui du Hezbollah) dire : « Que le
Hezbollah se retire de la Syrie et on le
laissera former le gouvernement qu’il
veut. » J’ai vu cette déclaration, mais
je n’en connais pas les détails. Donc je
ne sais pas s’il y a des conditions
supplémentaires. C’est la déclaration
qui a attiré mon attention.
Eh bien, notre
présence en Syrie vous paraît-elle si
importante ? Vous sentez-vous à ce point
concernés ? Et alors les gars, si 200,
500, 1000, 2000, ou 3000 d’entre nous
sont tués, quel mal cela vous fait-il ?
Votre cœur brûle-t-il vraiment pour
nous ? Sans blague. Je parle en langage
populaire, je parlerai politique
ensuite. Votre cœur brûle-t-il pour
nous ? Ou est-ce que vous vous
réjouissez en disant que nous avons 200,
300, ou 500 martyrs et que le nombre
approche rapidement les 1000 ? Pendant
trois jours de suite, vous avez fait
défiler ça en bas des écrans (de vos
chaînes TV), vous vous en réjouissiez ?
Ou est-ce que votre cœur brûlait pour
nous ? Si c’est une manifestation
d’empathie, soyez-en remerciés. Si c’est
de la provocation, vous perdez votre
temps.
Quoi qu’il en soit,
(ce député) dit que si le Hezbollah se
retire de la Syrie, il pourra former le
gouvernement qu’il veut. Vous vous
faites des illusions, vraiment. Pour
nous, la question syrienne n’a rien à
voir avec le pouvoir au Liban, le
gouvernement du Liban, ou des privilèges
au Liban. La question est bien plus
vaste, bien plus profonde, bien plus
importante et bien plus critique que
cela. Et pour ce jeu du pouvoir (au
Liban), je rappelle à leurs aînés (leurs
jeunes ne le savent peut-être pas et en
seront surpris). Je leur rappelle qu’en
2005, on nous a proposé la pleine
autorité sur le pays en échange de
compromis sur la Résistance, et nous
avons refusé tout compromis. C’est parce
que lorsqu’une cause majeure est en jeu,
la question du pouvoir devient un
détail. Nous n’avons jamais cherché à
obtenir le pouvoir, jamais. Le pouvoir
n’est rien pour nous. Et c’est pourquoi
lorsqu’il y a une bataille
existentielle, une bataille pour le
destin de la nation (islamique), le
destin de la région, le destin des lieux
saints, que personne ne vienne jouer
avec nous le jeu des petits enfants, à
savoir le jeu du pouvoir, des
portefeuilles ministériels, du
gouvernement et que sais-je encore.
Tel est le cadre
dans lequel s’inscrit notre présence en
Syrie. C’est un cadre stratégique
majeur. Ce n’est pas une histoire de
rivalités internes, on ne se bat pas en
Syrie pour que vous ne nous vainquiez
pas au Liban, non. On se bat en Syrie
parce que le sort de la Syrie, du Liban,
de la Palestine et de l’ensemble de la
région est en jeu, ainsi que le sort des
lieux saints de cette nation. Nous
sommes prêts à discuter de cette vision,
nous n’avons jamais refusé le dialogue.
Lorsque cette question a été présentée
dans l’initiative du Président (du
Parlement) Nabih Berri comme l’un des
points à évoquer à la table du dialogue,
nous avons accepté parce que nous sommes
prêts au débat. Venez donc, confrontons
nos points de vue sur ce qui se passe en
Syrie, voyons quelle est la position
juste.
C’est pourquoi
j’espère que vous n’allez pas allumer ce
flambeau mais nous l’épargner et le
mettre de côté. Vous avez beaucoup
d’autres questions à aborder : vous avez
les armes de la Résistance, n’est-ce
pas, vous pouvez en parler en
permanence. Mais je vous assure que ce
sujet ne vous mènera nulle part.
Cette atmosphère
qui pèse sur le pays, ces incitations,
ces discours et clameurs élevés qui ne
laissent place à aucune opportunité, je
suis désolé de vous dire cela à travers
l’écran de télévision – à vous et à tous
les Libanais qui m’écoutent – mais je
veux exprimer des craintes sérieuses. Il
apparaît que dans un certain endroit,
non pas du (vaste) monde mais de la
région… Il apparaît que dans un certain
endroit de la région, il y a des gens
qui sont arrivés à un stade, du fait de
leur colère, de leur rancune, de leur
échec et de leurs actes qui se sont
retournés contre eux, (où ils) veulent
amener le pays à l’explosion. Je suis à
la fois inquiet et désolé de devoir vous
dire cela. C’est pourquoi nous devons
être prudents, et c’est pourquoi j’ai
dit qu’il faut cesser toute attaque
(même verbale) contre l’armée
(l’institution qui assure la cohésion du
pays).
Nous devons être
prudents parce qu’il pourrait y avoir
quelque chose de nouveau dans la région,
à savoir que certaines personnes ne
voient plus aucun avenir devant eux. Ils
pouvaient encore avoir une mince
perspective avec l’espoir de remporter
la victoire en Syrie. Eh bien épargnez
le Liban, soyez patients en ce qui
concerne le Liban, mettez l’armée
libanaise de côté. Si vous voulez
exprimer votre colère, alors faites-le
en vous en prenant au Hezbollah, aux
alliés du Hezbollah et que sais-je
encore.
Mais ces craintes
et ces inquiétudes sont dues au fait
qu’un certain régime… Dois-je vous dire
la première lettre de son nom (l’Arabie
Saoudite) ? Il a perdu toutes ses
aspirations, il n’a plus aucun horizon,
plus aucune possibilité de succès ou de
victoire. Il n’y a plus aucun espoir
(Amal = « Espoir » en arabe) pour eux
bien sûr, quant à nous le Mouvement Amal
(allié du Hezbollah) existe toujours, il
est dans nos yeux et nos cœurs. Ils ont
perdu tout espoir. Et ils entraînent
donc les choses vers le chaos (car ils
n’ont plus rien à perdre), et donc que
le Liban soit ravagé, que tous les pays
arabes tombent en ruines, ils n’ont
aucun problème à cela. Ils sont dans
leurs palais à manger, boire, jouir
d’une vie de luxe, voyager, prendre
l’air, nager, aller sur leurs yachts.
Quelle différence cela fait pour eux
qu’il y ait des millions de personnes
déplacées vivant dans des camps, ravagés
par les inondations, mourant de faim et
de froid ? Qu’est-ce que cela change
pour eux ? Qu’un, deux ou trois pays
soient détruits, quel est le problème
(pour eux) ?
Aujourd’hui, je
veux tirer la sonnette d’alarme. Il y a
quelque chose de nouveau qui exige de la
part des responsables libanais, des
dirigeants politiques, et également des
médias qui jouent un rôle très
important… Il y a une situation
nouvelle, un danger nouveau qui doivent
être pris en compte et exigent de chacun
d’entre nous beaucoup de précision et de
prudence dans la manière de faire face à
ce nouveau stade. Cela exige de
l’endurance et de la patience. Il ne
faut pas suivre quiconque nous entraîne
vers l’explosion. Par conséquent, nous
devons tous assumer nos responsabilités.
[…]
Le dossier Hezbollah
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