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Étrangers dans leur propre pays
Témoignages de jeunes gens qui
n'ont pas la carte d'identité palestinienne
18
septembre 2007
Que sentez vous si on vous prive de votre droit à
la citoyenneté?
Que pensez vous de gens qui n'ont pas la carte d'identité dans
leur propre pays?
Est-ce que les droits de l'homme garantissent ce droit là pour
tout le monde ou pas?
Les palestiniens vivants en Palestine qui n'ont pas une carte
d'identité sont nombreux soit à Gaza soit en Cisjordanie et dans
cet article on essaye un peu de faire le point sur leur souffrance
parce que c'est un problème très grave pour n'importe quel
citoyen dans le monde entier et à notre avis c'est le moindre
droit qu'on peut avoir dans un pays mais comme on dit toujours; en
Palestine il y a toujours des exceptions…
Karmel, Asma, Yasser et Islam sont des exemples concrets des
jeunes palestiniens surtout des étudiants qui vivent dans la
bande de Gaza sans une carte d'identité et qui souffrent beaucoup
de ce problème qui change beaucoup de choses dans leur vie et qui
influence leurs décisions concernant leur avenir.
"L'identité c'est moi, mon existence, c'est ma liberté de
se déplacer et de voyager"
Voici ce que l'identité représente pour Yasser Hegazy, un étudiant
de média en 2eme année d'un père palestinien et une mère
Egyptienne. La famille de Yasser a quitté l'Egypte en 1998 pour
s'installer finalement à Gaza mais c'était pas le cas de Yasser
lui-même qui avait l'intention de revenir en Egypte pour faire
ses études universitaires d'aviation mais il ne savait pas qu'il
va être obligé à changer tous ces plans et à choisir un autre
domaine et bien sur à oublier ses rêves d'être pilote "
mon étude n'est pas mon choix c'est une contrainte que j'essaie
de m'adapter avec ".
A part ça, il a raté plusieurs bourses et participations dans
des festivals et des rencontres internationales qui peuvent lui
donner la chance à connaître de nouveaux gens et de
cultures différentes
"j'avais la chance de voyager en Tunisie pour représenter la
Palestine dans une rencontre pour les jeunes mais j'ai pas pu
partir, la carte d'identité est toujours l'obstacle"
Le plus grave qu'il avait besoin de voyager pour se soigner hors
la Palestine parce qu'il était malade mais ça aussi ne marchait
pas
Et quand on lui a demandé de nous citer la situation qui l'a
beaucoup touchée puisqu'il n'a pas une carte d'identité il nous
a répondu avec beaucoup de tristesse qu'il n'a pas vu sa grande mère
avant sa morte, il était très impressionné en disant que
"ce petit papier m'empêche de voir ma grande mère que je
l'aime beaucoup"
Les parents de Yasser étaient présents dans son témoignage
:"au moins je suis parmi ma famille et mes amis mais maman
n'a pas le droit de voir les siens et avec le temps sa peine
augmente"
Et pour son père il a d'argent chez dans entreprise en Egypte
mais il ne peut pas voyager pour le récupère.
En parlant du papier qu'on lui donnait avec ses semblables comme
une carte temporaire il a dit que ça sert à rien mais en même
temps avec cette carte on m'a donné l'espoir qu'il y a des gens
qui s'intéressent à nous et à notre souffrance.
"J'ai toujours l'espoir que ça va régler un jour mais je
n'ai qu'attendre, je n'ai pas un autre choix. Je suis prisonnier
et je ne peux rien faire"
Et pour le rôle de médias concernant leur problème il a
dit: "je vois que les médias n'abordent pas notre problème
sauf si les responsables acceptent et permettent de le faire et
quand on lui demande qu'est ce qu'il va faire s'il devient un
journaliste connu il a répondu en souriant " j'espère qu'on
trouve la solution avant même d'avoir mon diplôme"
Karmel Salama est une jeune fille née en Algérie, son père
était militant et prisonnier en 1967, après un an il a été libéré
et il a quitté la Palestine sous la contrainte israélienne et
bien sur quand il est rentré avec sa famille en 1998 après une
longue nostalgie pour la patrie il se trouve sans sa carte
d'identité.
Karmel avait 12 ans et après avoir terminé ses études scolaires
elle avait l'envie de partir étudier le média soit en Egypte
soit au Cuba mais c'était le premier choc pour elle
…c'est impossible de voyager et à l'université Al- Aqsa elle a
choisi le même domaine mais elle savait très bien que son envie
de continuer ses études supérieurs va rester comme un rêve loin
d'être réalisé puisqu'elle n'a pas la carte d'identité.
Et comme une jeune fille motivée et active elle était sélectionnée
pour participer dans une rencontre en Italie pour l'échange
culturel entre les jeunes de plusieurs pays européens
"Toute ma vie j'attends une chance comme celle-ci mais
malheureusement je ne peux pas voyager"
Pour elle c'était pas la seule chance parce qu'il y avait un
autre voyage pour faire la connaissance avec les palestiniens qui
vivent dans les camps libanais " j'ai pleuré des nuits et
des jours mais tout simplement je suis impuissante"
Elle ajoute "quand on m'a donné la carte temporaire je ne me
reviens pas surtout qu'on nous dit qu'on va pouvoir voyager une
seule fois par cette carte et je me suis dit une fois mieux que
jamais et ça sera sans doute le premier pas pour avoir la carte réelle
et je commence à imaginer et à rêver mais malheureusement c'était
une grande illusion et ça n'a pas avancé. Franchement avec le
temps et la situation actuelle j'ai perd l'espoir que ce problème
pourra être réglé"
Et pour son avis du média elle dit: " je trouve qu'on parle
de ce problème mais personne n'écoute sinon on ne trouve que des
paroles seulement des paroles.
Si j'ai le pouvoir je vais créer une association qui représente
cette catégorie de la société palestinienne et on va consacrer
les activités pour faire des manifestations et des grèves pour
montrer notre souffrance et faire entendre notre voix aux
responsables et surtout je vais proposer de faire un comité spéciale
pour négocier avec ces responsables" .
Et à la fin, elle invite les citoyens du monde de s'imaginer sans
une carte d'identité et sûrement on va comprendre leur
souffrance.
Dans la partie suivante on demande à deux étudiants au département
de français qui n'ont pas la carte d'identité de répondre à
nos questions
Et voici les réponses de Asma Abu Teer en 3eme année
*Pourquoi tu n'as pas une carte d'identité?
Ma famille était en Algérie et en 1967 et on est venue à
Gaza avec le retour de l'autorité palestinienne en 1994.
*Quelles sont les difficultés que tu trouves avec ta famille à
cause de ce problème?
D'une part, je ne peux pas rentrer en Algérie ni moi ni ma
famille et mon père ne peut pas toucher son salaire de la
retraite.
D'autre part, mes parents voudraient bien faire le pèlerinage
mais ils y sont privés à cause de la carte d'identité.
Moi, je suis privée de mon droit de continuer mes études ou
travailler en dehors de Gaza. Et comme une étudiante de français,
j'ai perdu plusieurs chances de voyager en France pour participer
dans les sorties de mon département et développer mon
niveau en français, ça me désespère beaucoup.
*Tu peux nous décrire tes sentiments en prenant une carte
temporaire?
Au début, j'étais très contente parce qu'elle me donne l'espoir
de sortir et de voyager, mais malheureusement elle n'as pas aucune
importance que circuler dans la bande de Gaza.
*L'identité, qu'est ce qu'elle représente pour toi?
Pour moi, l'identité c'est mon caractère comme une
palestinienne, parce que sans elle je me sens que je n'ai rien de
tout. Quand vous êtes sans identité et sans nationalité, alors,
vous n'existez pas pas.
*Est-ce que tu as l'espoir que ce problème va être régler un
jour ?
Oui, bien sûr il y a toujours un espoir. Peut être si un grand
responsable politique fait des efforts pour résoudre ce problème
dont plusieurs palestiniens souffrent.
Et pour Islam Dheer en 3eme année
*Pourquoi tu n'as pas une carte d'identité?
j'étais en Egypt avec ma famille qui est immigré en 1967
et je suis venu à Gaza en 1998.
*Quels sont les difficultés que tu trouves avec ta famille à
cause de ce problème?
Quand j'étais au lycée je ne pouvais pas continuer mes études
scientifiques parce qu'il n'y a pas de spécialités que j'aimais
étudier à Gaza et je ne pouvais pas sortir en hors de Gaza,
alors, j'ai changé mes études scientifiques aux études littéraires
qui ont plusieurs domaines à Gaza. et à l'université, car je
suis étudiant au département de français, j'ai perdu plusieurs
occasions pour voyager en France. Mais, je ne suis
pas désespéré parce que j'ai un principe que" le coup qui
ne vous tue pas, vous vous renforce".
Deuxièmement, la fille que je vaudrais me marier avec est hors de
Gaza, alors, je ne pouvais pas l'épouser..
*Qu'est ce que tu t'es senti quand on t'a donné la carte
temporaire?
Cette carte n'as pas aucune importance, pour moi elle ne m'aide
pas dans ma vie et elle ne fait rien de tout.
*l'identité, qu'est ce qu'elle représente pour toi?
L'identité, c'est ma vie et mon avenir. J'ai besoin d'elle
maintenant parce que j'aimerais bien continuer mes études
en France. Donc, mon avenir s'attache à l'identité.
*Est ce que tu as l'espoir que ce problème va être régler un
jour ?
Moi, je vis avec l'espoir que je ne peux pas le perdre, car en ce
moment là je vais mourir. Alors, je vivrais de cet espoir en
attendant qu'il se réalise!
Faire arriver les messages de ces jeunes est le moindre genre de
solidarité qu'on peut faire pour qu'ils sachent qu'on est
avec eux… l'identité est leur demande légitime qu'ils ne
renoncent jamais et ils en ont tout le droit…
Après ces témoignages on ne peut que remercier Karmel,
Asma , Islam et Yasser et souhaiter de tout cœur que leur
souffrance termine le plus tôt possible. Batoul
Al- Daghma toola_18@hotmail.com
Nariman Ghanem fager85@hotmail.com
Etudiantes-département de français- université Al-Aqsa-Gaza
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