Rapport
Abou Khaled, quarante ans de carrière
dans la fabrication de croissants des
mosquées
CPI
Photo:
CPI
Mardi 28 juillet 2015
Le chaudronnier, fabricant
d’objets en cuivre, M. Mohammed Abda,
surnommé Abou Khaled, prend à cœur la
fabrication de croissants des mosquées,
un métier ancestral hérité de son père
et qu’il pratique depuis sa petite
enfance.
Dans la bande de Gaza, Abou
Khaled est le seul capable à produire
ces croissants. Son métier est toute sa
vie, c’est plus qu’un métier. Tous les
jours, depuis plus de quarante ans, il
manie le morceau de cuivre pour le
transformer en beau croissant
embellissant les minarets de la Bande.
Désormais, son fils s’assit à côté de
lui pour apprendre le métier, tout en
sachant qu’il ne l’apprendra que le jour
où il touchera de ses mains le métal et
qu’il commencera à le manier comme son
père.
Les croissants des
mosquées
Dans une ruelle qui rejoint la
rue Al-Fwakhir, une des plus anciennes
rues de la bande de Gaza, se trouve la
chaudronnerie d’Abou Khaled. On doit
descendre quelques escaliers, pour
entrer dans l’atelier, un atelier
gardant tous les aspects d’un temps
révolu.
Son travail a besoin d’une
lumière suffisante, mais le lieu est
sombre ; il se met vers la porte pour
profiter des rayons du soleil.
Dans un coin de l’atelier, Abou
Khaled, 53 ans, a rangé les croissants
des mosquées. Il fait part à la
correspondante de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) que les
croissants ne sont pas tous d’une même
longueur. La hauteur d’un croissant,
avec son socle, dépendra de la nature de
la mosquée ; la hauteur pourra être de
20 mètres, 25 mètres ou même 50 mètres.
En cuivre, Abou Khaled fabrique
également d’autres produits que des
croissants, surtout des ustensiles à
l’ancienne comme la cruche à café, entre
autres.
L’unique atelier
Désormais, cet atelier est
l’unique dans toute la bande de Gaza.
Selon Abou Khaled, ce métier est en
train de s’étendre. Lui a appris le
métier dans son enfance, quand c’était
un petit élève. Il passait ses
après-midis à côté de son père et
essayait de l’imiter dans tous ses
gestes ; son père en avait fait de même
avec son grand-père.
Petit à petit, il a commencé à
perfectionner le métier jusqu’à devenir
indépendant. Il l’est devenu le jour où
son père ne pouvait plus pratiquer ce
travail, un travail ayant besoin de
beaucoup de frappes, d’efforts et de
patience.
Durant plusieurs années, il a
travaillé main dans la main avec son
frère jusqu’au jour où son frère a
choisi un autre métier. Il reste le seul
à le pratiquer ; il doute un peu de voir
son fils lui succéder. Son fils
l’accompagne beaucoup plus avec les yeux
qu’avec les mains.
Abou Khaled résume qu’après
quarante ans dans ce métier, il l’aime
beaucoup, ce métier étant devenu une
partie intégrante de sa vie. Il y
consacre de longues heures sans se
plaindre, en joignant l’utile à
l’agréable.
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