Rapport
La
perpétuité pour Makhlouf et
la souffrance quotidienne pour sa
famille
CPI
Photo: CPI
Vendredi 25 octobre 2013
Naplouse – CPI
« Chaque nouveau jour, je me réveille
et les douleurs se réveillent avec moi ;
dès que j’ouvre les yeux, je me rappelle
les souffrances dans lesquelles vit mon
mari, depuis sa condamnation à la
perpétuité par les occupants sionistes.
Je sens le Monde tout petit. Le Monde
nous étouffe, moi et mes deux enfants.
Les deux petits grandissent avec un
vocabulaire particulier, prison,
perpétuité, visite, remplaçant le
vocabulaire de la joie, du jeu, de
l’enfance ».
Ainsi a parlé Mme Amel Abdallah, dite
Om Ahmed, la femme du captif Bassel
Attef Mohammed Makhlouf, 36 ans, du
village de Saïda, de la sous-préfecture
de Tulkarem. Elle ne pouvait cacher son
amertume. Les mots trahissaient la
tristesse et les conditions d’une
famille sans père enterré vivant dans
les prisons de l’occupation sioniste.
Quel cauchemar
Om Ahmed confie au centre Ahrar pour
les études des captifs et des droits de
l’homme qu’elle et ses enfants vivent
dans un état psychologique très
difficile, dans l’attente, dans l’espoir
de voir un miracle s’accomplir, de voir
leur père à la maison, parmi sa femme et
ses enfants, parmi sa famille.
Le père a été arrêté en 2002, l’année
où les forces sionistes d'occupation
avaient envahi et attaqué tous les
départements, villes et villages
palestiniens, faisant ainsi des
centaines de martyrs, de blessés, de
sans-abri, de prisonniers, relate Om
Ahmed.
Le 15 février 2002, l’invasion
sioniste était à son comble le jour où
les soldats de l’occupation sioniste ont
donné l’assaut à la maison mitoyenne de
celle du captif. Par malheur, il s’y
trouvait. Ils l’ont pris, ainsi qu’un
jeune recherché par eux.
« Il ont pris mon mari. Mes enfants
étaient très petits. L’aînée Ayeh
n’avait que deux ans, le cadet qu’un.
Mon mari a été enlevé comme un malfrat,
comme un criminel », se plaint Om Ahmed.
Ils l’ont traîné vers le centre
d’interrogation de Batah Takfa où il est
resté pendant 68 jours, sans permettre
de le contacter, même pas par un appel
téléphonique. Un moyen de faire pression
sur les détenus palestiniens et pour
persécuter leurs familles.
Fouad Al-Khafach, directeur du centre
Ahrar pour les études des captifs et des
droits de l’homme, dit que les occupants
sionistes ont accusé Bassel d’avoir
participé à une opération de résistance,
dans la région de Baqa Al-Gharbiyya, au
début de l’Intifada, avec Saraya Al-Quds,
bras armé du mouvement du Djihad
Islamique. C’est pour cette raison
qu’ils l’ont condamné à la perpétuité.
Patience et endurance
La famille du captif Makhlouf, sa
femme, ses deux enfants, ses frères, ont
vécu des moments des plus difficiles de
leur vie, après l’annonce de la
condamnation. Ce n’étaient que
l’endurance, la patience, le calme qui
ont pu atténuer leur chagrin.
Sa femme note que les occupants
sionistes non seulement condamnent à de
très longues durées d’emprisonnement,
mais ils ont aussi différents moyens
pour mettre en supplice le captif et sa
famille. A titre d’exemple, Om Ahmed n’a
pu avoir une autorisation de visite
qu’une seule fois ; les enfants ont
cependant le droit de voir leur père
deux fois par mois.
Un changement indéniable
Les enfants ont beaucoup changé
depuis l’arrestation de leur père qu’ils
aiment tant. Au début, ils posaient
toujours la même question fatidique :
quand sortira notre père ?
Après tant d’années, ils savent que
leur père est enfermé pour longtemps.
Mais ils savent aussi qu’ils le feront
sortir un jour ou l’autre, à l’instar de
beaucoup de leurs semblables.
Les
rapports du CPI
Les
opinions du CPI
Les dernières mises à jour
|