Rapport
Le camp d’Al-Fowwar,
une charnière de l’Intifada d’Al-Quds
CPI
Photo:
CPI
Samedi 19 décembre 2015
Al-Khalil – CPI
Les ruelles et les maisons du camp de
réfugiés palestiniens d’Al-Fawwar
abritent quelque dix mille personnes,
les douleurs de la Nakba (la tragédie de
1948) et les esprits des martyrs. Ses
habitants ont été chassés de leur terre
par la force, laissant derrière eux des
plaines riches en épis de blé, figuiers,
oliviers, vignes, pour venir survivre
dans un camp qui ne les protège ni du
froid, ni du chaud.
Ils ont quitté leurs villages, les
villages d’Al-Falouja, d’Iraq Al-Manchyya,
d’Al-Dwayma, de Bein Jibrine, de Dir
Nakkhas, de Zakariyya, de Tel As-Safi,
entre autres, en 1948. Ils se sont
installés vers le village de Dora, vers
la source d’Aïn Al-Fawwar. A côté de
cette source, commence l’histoire d’un
peuple qui continue à rêver du retour à
leur terre.
Ils continuent de rêver. Cependant,
ils ne pleurent pas sur leur sort. Ils
préparent les nouvelles générations à
résister contre l’occupation sioniste.
Le camp donne des martyrs, l’un après
l’autre. Les entrées et les ruelles sont
arrosées par le sang de ces martyrs, du
sang qui prépare le chemin de la
libération et du retour.
Un lieu stratégique
Le camp de réfugiés palestiniens
d’Al-Fawwar se trouve au sud du
département d’Al-Khalil, sur un terrain
de 87 hectares. Les maisons simples et
précaires se trouvent sur 28 hectares,
une superficie qui ne change pas et doit
abriter quelque dix mille personnes, en
augmentation incessante.
Le camp est éloigné d’une centaine de
mètres seulement d’un carrefour
principal. Plusieurs routes passent par
ce carrefour. Une route mène aux
villages d’Al-Dahiryya et d’As-Samou,
puis à la ville As-Sabaa. Une autre
route mène aussi, du côté est, aux
villages d’Ar-Rayhiyya et Yatta. De son
côté ouest, elle mène à la ville de Dora
et ses villages. Du côté nord, elle mène
vers la ville d’Al-Khalil.
La route déviatrice 60 passe aussi
par ce carrefour. Les colons sionistes
l’empruntent dans leurs déplacements
vers les colonies de la montagne
d’Al-Khalil ; pour cette raison, les
occupants sionistes ont installé sur le
carrefour une tour militaire. Et sur
l’entrée du camp, un portail en fer
s’ouvre et se ferme à la bonne volonté
de l’armée de l’occupation sioniste.
Un camp héroïque
La violence est la politique
pratiquée par les occupants sionistes
contre les habitants du camp. Ils
encerclent le camp et arrêtent et
assassinent ses jeunes, dit le militant
Ibrahim Al-Titi. Cette politique a fait
du camp un point fort de la résistance
contre l’occupation.
Le camp a donné un grand nombre de
martyrs. Ce nombre reflète son héroïsme
qui se dresse contre les invasions et
l’arrogance de l’occupation, dit-il.
Le camp des martyrs
Les fils de ce camp, à l’instar des
autres camps palestiniens, se
précipitent pour lutter contre
l’occupation sioniste. Ils savent que la
victoire ne vient pas toute seule, sans
lutte. Plusieurs résistants ont épuisé
l’occupation avec leurs opérations
héroïques. Ils y ont laissé leur vie.
Ibrahim Hassan As-Sarajina et Madji Abou
Warda en sont de bons exemples.
Le camp de réfugiés palestiniens
d’Al-Fawwar, vers la route déviatrice
60, est devenu un point d’affrontements.
Les jeunes en sortent pour attaquer les
véhicules sionistes, même en laissant
leur vie.
Finalement, le livre d’or de ce camp
comporte beaucoup de martyrs qui font sa
fierté. Les plus connus sont Samer Al-Khadour,
Mahmoud Al-Titi, Ibrahim Al-Maqousi,
Ahmed Nassar, Islam Hosniya, Saïd Al-Haliqawi,
Sami An-Najjar, Chadi Al-Wadi, Moudjahid
Abou Awwad et le plus récent Mohammed
Al-Chawbaki.
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