Rapport
Dans la bande de Gaza assiégée,
les
métiers changent, le blocus s’éternise !
CPI
Photo :
CPI
Lundi 19 mars 2018
Dir al-Balah – CPI
Sur la route
côtière de l’ouest de lah, un
groupe de trois jeunes gens placent
leurs caisses pour vendre leurs fruits,
une manière de faire face aux problèmes
qui frappent la bande de Gaza sous
blocus de plein fouet. Pêcheur, chauffeur,
ingénieur de construction, tels étaient
auparavant les métiers de ces trois
jeunes hommes. Actuellement, ils ne
peuvent pratiquer leurs métiers, ils
interceptent les véhicules empruntant la
route entre le sud et le nord de la
bande de Gaza pour vendre leurs fruits.
Le niveau du
chômage dans la bande de Gaza a dépassé,
l’année dernière 2017, les 50%. Et plus
de deux tiers de la Bande sont descendus
sous le seuil de pauvreté. Le blocus et
les crises successives y sont pour
quelque chose.
Des métiers
changeants !
Le jeune Ahmed al-Jamili,
25 ans, se trouve obligé de changer de
métiers, de travailler n’importe quoi
pour apporter quelque chose à mettre
sous la dent de sa famille, sa femme, sa
fille et le bébé qu’il attend.
Ce jeune accepte
toute occupation, alors qu’il est
pourtant ingénieur du bâtiment. Il a
tout essayé : chauffeur, ouvrier de
construction, garçon de café, ouvrier
dans une fabrique de biscuits.
Aujourd’hui, il ne trouve autre chose
que de vendre des fruits sur la plage.
Il confirme que le
blocus et le chômage ont privé les
jeunes Palestiniens de toute chance de
travailler dans leurs spécialités, sans
pour autant qu’ils baissent les bras.
Il ajoute :
« Si je ne
travaillais pas, je n’aurais rien.
Depuis des années, nous sommes là. Il y
a des jours bons et d’autres moins bons.
Mais je ne baisse jamais les bras. Je
suis obligé de travailler de six heures
du matin jusqu’à la prière du soir. »
Ce point de vente
existe depuis cinq ans, les passants le
connaissent bien. Le jeune Ahmed al-Asttal,
25 ans, y vient avec ses marchandises
tous les matins de sa ville de Khan
Younes.
Ahmed est
agriculteur, et il a hérité ce métier et
sa terre de ses ancêtres. Jadis, il n’y
allait jamais. Aujourd’hui, il n’a
d’autre choix que de venir ici pour
vendre ce qu’il peut.
En parlant à notre
Centre Palestinien d’Information, il
ajoute qu’il est obligé d’y venir et d’y
rester des heures et des heures, défiant
toute l’intempérie. Le seul point
positif est qu’il a déjà sa clientèle.
Son cas n’est pas
isolé, c’est le cas de beaucoup de
jeunes, dit-il.
Le pêcheur
Depuis des années,
le pêcheur Ahmed Klob y vient vendre ses
marchandises, lorsque la mer ne permet
pas de pratiquer son métier. Il a même
suspendu ses études, ne pouvant en
assurer les dépenses.
Les trois vendeurs
sont devenus des amis et des collègues
de travail. Ils se réunissent tous les
matins pour réunir leurs fruits, avant
de venir exposer finalement leurs
produits sur la route côtière.
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