Rapport
Les maladies rongent les camps de réfugiés
palestiniens du Liban
CPI
Photo: CPI
Mercredi 16 octobre 2013
Beyrouth – CPI
L’institut Chahid
pour les droits de l’homme vient de
publier une étude détaillée sur
l’expansion aléatoire des camps de
réfugiés palestiniens du Liban. L’étude
a pris le camp de Bordj Al-Chimali, de
la ville de Tyr, au sud du Liban, en
exemple. En fait, les conditions et les
caractéristiques sociales et politiques
de tous les camps se ressemblent à
beaucoup d’égards.
Plusieurs motifs sont
derrière cette expansion aléatoire,
mentionne l’étude. L’interdiction aux
Palestiniens, par la loi de 2001,
d’acheter un appartement hors du camp,
en est un.
L’interdiction de
toute expansion horizontale en est un
autre. Les habitants ne peuvent faire
que des constructions verticales. Les
bâtiments se hissent sans aucun respect
aux normes techniques, note l’étude.
Puis le manque de
toute autorité compétente, sociale,
réglementaire et sécuritaire, en est un
troisième.
Dangers et
maladies
La construction
aléatoire n’est pas sans danger. Les
bâtiments sont compacts ; pas d’espace
entre eux. Ceci est la cause de beaucoup
de conflits sociaux. Et l’entassement
des gens dans un espace limité n’offre
pas un bon climat aux étudiants.
Cet entassement
provoque des conflits à l’intérieur même
de la famille. Le simple transport de
meubles représente un problème en soi.
Le décès en est un autre.
Les produits de
construction ne pouvant être acheminés
dans les ruelles tentaculaires du camp,
ils sont portés par des gens d’un bout à
un autre. Cette complication augmente
considérablement le coût de la
construction, un problème économique
supplémentaire.
Les problèmes du camp
ne se limitent à ces points.
L’entassement de trop de gens dans cet
espace limité accroît les charges
imposées sur les infrastructures du
camp, les réseaux d’eau, les réseaux
d’électricité, ce qui les usent
rapidement et poussent vert le haut
leurs coûts d’entretien.
La santé est une
autre victime de cette expansion
aléatoire, de cet entassement, de la
quasi-absence du soleil. L’allergie,
l’asthme, le rhumatisme, les maladies de
la peau et des os, parmi beaucoup
d’autres, y trouvent une atmosphère
propice à la propagation.
Qui sont les
responsables ?
Mohammed Al-Chouli,
responsable de communications de
l’institut Chahid, confie à notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) que
cette étude jette la lumière sur une
vraie catastrophe humaine et sociale qui
frappe les camps des réfugiés
palestiniens, catastrophe causée par
leurs superficies limitées et la
multiplication naturelle et systématique
de leurs habitants.
Les responsables
politiques et sociaux des camps, dont
l’UNRWA, se trouvent incapables de faire
quelque chose pour leur élargissement.
Les lois libanaises limitent leur
mouvement.
Al-Chouli souligne
qu’il ne sera utile de faire une étude
pour chaque camp, car ce qui se passe
dans le camp exemple se passe partout,
et probablement pire.
A noter que plus de
474 mille personnes sont inscrites sur
les listes de l’UNRWA du Liban. Elles ne
profitent pas de leurs droits civils et
sociaux. La moitié survit dans douze
camps répandus dans les cinq
départements du Liban.
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