Rapport du CPI
La Nakba : retour
aux villages d'origine et non aux camps
CPI
Photo: CPI
Jeudi 16 mai 2013
Jénine – CPI
Bien qu’il soit
encore enfant et qu’il n’ait pas vécu la
Nakba
(la catastrophe de 1948), qu’il n’ait
jamais vu le village de sa famille Zarïne, l’enfant Mohammed Hawachine, âgé
seulement de onze ans, participe avec
fougue aux préparations de la triste
commémoration de la
Nakba.
Et quand on lui pose
la question sur son village, il y répond
sans hésitation : « Zarïne », duquel sa
famille avait été chassée en 1948. Il
croit fermement qu’il y retournera un
jour.
Avec ses dessins, il
veut exprimer son droit au retour qu’il
considère comme un droit sacré, comme un
droit qui prendra très certainement
forme un jour, comme un droit
indiscutable.
C’est son
grand-père, avant de nous quitter, qui
lui parlait de son village de Zarïne, de
la terre, de la belle vie avant la
Nakba.
Le retour, un
droit inoubliable
« Notre génération
n’oublie jamais ce qui s’est passé. Nous
travaillons pour réaliser le rêve du
retour, un rêve que nos pères ne sont
pas arrivés à réaliser. Notre cause est
juste », ajoute-t-il.
La fillette Nasrine
Al-Chalabi est sur la même longueur
d’onde. Le village d’Ajzem, à Haïfa,
elle n’est pas prête de l’oublier : «
Ils croient que nous oublierons. Jamais.
Nous sommes de plus en plus attachés à
notre terre. Nous sommes la génération
du retour ».
Parler de son village
d’origine met le plus les occupants
sionistes en colère, dit Mohammed Abou
Zina, du camp de Jénine : « Une fois, un
officier israélien m’avait demandé mon
origine. Lorsque je lui ai répondu que
je suis de Haïfa, il m’a interrompu :
Non, tu es du camp de Jénine ».
Ils ne sont pas
contents du fait qu’après
soixante-quatre ans, nos lieux d’origine
ne sont pas effacés de nos mémoires,
dit-il. Ils parlent de cela, eux qui
évoquent un « droit historique » daté de
trois mille ans ! »
Ce qui est bien,
c’est que la nouvelle génération veut
coûte que coûte protéger son identité,
défendre le droit au retour, donner de
l’espoir à la cause palestinienne.
Ainsi, tout accord n’assurant le droit
au retour ne passera pas, dit-il.
Le camp n’est jamais
neutre. Le camp respire. Le camp est
vivant, ajoute-t-il.
De génération en
génération
La première
génération s’est donnée pour mission de
transmettre l’histoire de la
Nakba
(la catastrophe de 1948) aux générations
suivantes, afin qu’elles travaillent
pour servir le droit au retour.
La septuagénaire
Hadja Amina Sabh, du camp d’Al-Fariaa,
raconte aux enfants du camp les détails
de son départ de son village d’origine
Ar-Rayhaniyya, du sous-département de
Haïfa.
Elle raconte comment
les bandits sionistes les ont attaqués,
les jours où le blé avait la hauteur
d’un homme. Ils se sont déplacés d’un
lieu à un autre. Même dans le nouveau
lieu, les avions sionistes les ont
bombardés et les ont chassés.
Les fillettes
entourent Hadja. Elles se montrent
fières de venir de localités volées par
les occupants sionistes. « Jaffa est le
paradis », dit la petite Chaïma Al-Chafii.
« Elle est superbe », dit une autre
enfant, Chahad Saleh. « C’est une mariée
», dit Chahad Fahmawi.
Hadja Sabh est sûre
que cette nouvelle génération n’oubliera
jamais ses lieux d’origine : elle y
reste attachée, bien qu’elle ne les ait
jamais vus.
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