Rapport du CPI
Les ouvriers de la
Cisjordanie :
un parcours de combattant au goût de
détention et de mort
CPI
Photo: CPI
Mercredi 15 mai 2013
Ramallah – CPI
Au mois de mai, le
monde entier célèbre la fête du travail,
mais que peut célébrer l’ouvrier
palestinien ? L’ouvrier palestinien n’a
en fait que l’humiliation, l’agression
physique, l’arrestation. L’humiliation
sur les barrages de l’occupation
sioniste est devenue son sort quotidien.
Sa santé est devenue la proie de toute
maladie, de tout handicap.
On parle surtout de
l’ouvrier de la Cisjordanie qui
travaille dans les territoires occupés
en 1948, confirment les syndicats. Pour
trouver quelque chose à mettre sous la
dent de ses enfants, il devra entamer le
parcours du combattant afin d’arriver à
son lieu de travail, défiant les
occupants sionistes, leurs soldats,
leurs chiens, leurs caméras. Et dès
qu’il essaie de dépasser le mur de
séparation discriminatoire séparant les
territoires de la Cisjordanie de ceux de
la ville d'Al-Quds (Jérusalem) et des
territoires occupés en 1948, des balles
réelles l’attendent.
Autorisation sans
effet
Même les porteurs
d’une autorisation spécifique ne sont
pas tranquilles, dit l’ouvrier Sobhi
Khamis, de la ville de Ramallah. Il
porte une autorisation, mais les
soldates et les soldats, sur le point de
passage de Qalandia, n’épargnent aucune
insulte, aucune offense, aucune injure :
« Ils nous qualifient d’animaux, nous
mettent à nu sous prétexte de fouille.
Les policiers peuvent déchirer notre
autorisation, nous détenir pour des
heures et des heures, nous frapper.
C’est selon leur humeur ».
Pour sa part,
l’ouvrier Hocham Rami, de la ville de
Naplouse, dit que les occupants
sionistes profitent d’eux. Des milliers
d’ouvriers palestiniens travaillent à
l’intérieur des territoires occupés en
1948, sans aucune assurance juridique et
sanitaire. Les patrons sionistes en
profitent pour augmenter leur profit.
Ils font fi de leur santé. Beaucoup ont
eu des maladies graves et chroniques.
Beaucoup ont eu le cancer. Beaucoup sont
morts, en silence.
Chaher Saad,
secrétaire général de l’Union des
travailleurs palestiniens, remarque que
ces pressions sionistes poussent
beaucoup d’ouvriers à aller chercher du
travail à l’étranger, à l’extérieur de
la Palestine.
Et l’autorité dans
tout cela ?
Certains ouvriers se
plaignent de l’autorité de Ramallah. Ils
disent que même l’autorité, sensée les
protéger, profitent d’eux. Jalal Baraka,
de la ville de Naplouse, dit que
certains bureaux de l’autorité imposent
des taxes sur les autorisations données
aux ouvriers afin qu’ils puissent aller
travailler dans les territoires occupés
en 1948.
Autorisation
commerciale !
Il y a en fin des
autorisations dites commerciales. Pour
les avoir, l’ouvrier doit tout d’abord
payer une somme de quarante dinars
jordanien à la chambre de commerce. Puis
il devra aussi montrer des factures
d’achats de certains commerçants ou de
certains patrons, dit Jalal Baraka.
Le problème, ajoute
Jalal Baraka, de la ville de Naplouse,
est que ces autorisations commerciales
ne sont pas officielles. Les inspecteurs
du bureau israélien du travail peuvent
le livrer à leur police. Et la police
peut le mettre en prison : « Et cela
m’est arrivé l’année dernière », a-t-il
ajouté.
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