Rapport
Hadja Naïma défit les agressions
sionistes
et les épreuves de la vie
CPI
Photo: CPI
Lundi 12 décembre 2016
Gaza – CPI
Dès le petit matin, dès l’aube, Mme
Hadja Naïma Abou Issa commence son
travail en s’occupant de ses volailles
et ses moutons. Elle s’est habituée au
son de ses coqs et des avions de
reconnaissance de l’occupation sioniste
qui survolent tout le temps le ciel du
village Johr ad-Dik, à l’est de la bande
de Gaza.
Depuis 20 ans, Hadja Naïma s’occupe de
sa famille, une famille de vingt et une
personnes. Son mari n’est plus en
capacité de travailler, depuis un
moment, depuis son accident de
circulation qui lui a causé une
paraplégie invalidante. C’est elle qui
s’occupe depuis cette date-là de ses
volailles, de ses moutons, de sa terre
frontalière et de sa famille.
Madame Naïma, 58 ans, durant la guerre
sioniste imposée contre Gaza en 2014, a
perdu un garçon et sa maison, et un
autre garçon a été blessé, lorsqu’un
avion militaire a bombardé leur maison.
Agriculture frontalière
Le correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information lui a rendu
visite. Elle venait de donner à manger à
ses moutons et à ses lapins.
Elle lui a parlé de sa situation :
« Nous sommes des agriculteurs, depuis
quarante ans. Moins d’un kilomètre
sépare notre terre des frontières. Elle
a été rasée. Nous l’avons retravaillée
après les guerres, à trois reprises. La
dernière guerre a totalement anéanti
notre puits, notre unique espoir. »
Le paradoxe, c’est que la terre de Hadja
Naïma produisait l’olive et le citron ;
cette saison, elle s’est trouvée obligée
d’en acheter pour leur consommation.
Naïma n’a désormais que quelques arbres
à côté de sa maison dont le produit ne
suffit guère à nourrir ses enfants et
ses petits-enfants.
« C’est la première fois de ma vie que
j’achète des olives, de l’huile et des
agrumes. Chaque fois que j’arrive à ma
terre frontalière, je me sens
malheureuse de voir notre puits détruit.
Malgré ça, je travaille ma terre et la
prépare pour la saison de blé »,
continue-t-elle.
Une nouvelle vie
Chaque matin, avec l’appel à la prière
du matin, Naïma et son fils Majid
commencent leur journée en préparant la
nourriture des moutons et des lapins, en
remplissant les ustensiles d’eau.
Elle tourne entre les chambres en
feuille de fer, devenues les maisons de
ses garçons, pour rejoindre l’étable de
ses animaux.
Elle donne quelques détails sur son
passé :
« J’ai fui la guerre, je suis tombée
malade et j’ai subi une opération
chirurgicale au niveau de mes intestins.
A mon retour de l’hôpital, je n’ai pas
trouvé ma maison, ni mes moutons, ni mes
lapins. Les bombardiers sionistes
avaient tout détruit. »
Après avoir reçu dix moutons, une
donation de l’institut de Coopération,
Madame Naïma a pu redonner la vie à sa
ferme. Les lapins commencent aussi leur
reproduction.
Naïma est une femme forte :
« Auparavant, c’était un paradis, ma
terre. Je l’ai perdue, j’ai aussi perdu
mon fils Hossam et ma maison. Mon fils
Hocham est toujours choqué de ce qui
s’était passé. Mais moi, je me suis levé
la tête contre tout, j’ai réussi à
redonner la vie à ma production de
moutons et de lapins. Je dirige les
affaires de vingt et une personnes. »
Tous ces problèmes n’empêchent pas Naïma
de rêver, de rêver de reconstruire sa
maison et les maisons de ses enfants,
d’élargir sa ferme, d’avoir une vie
meilleure.
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