Rapport
La zone de Bénat Bir,
un nouveau témoin du vol de terrains
palestiniens
CPI
Photo: CPI
Jeudi 12 février 2015
Silfit – CPI
Des bulldozers géants
réveillent tous les matins les habitants
du village de Kefr Ad-Dik, à l’est de
Silfit. Ces engins démesurés, venant de
ces quatre colonies sionistes qui
l’entourent, rasent leurs terrains
agricoles.
En effet, les colons
sionistes, les vols de terrains de ce
village pratiqués jusqu’à maintenant ne
leur suffisent pas. Ils adoptent une
nouvelle ruse ; ils déclarent Bénat Bir
zone naturelle protégée, comme ils
l’avaient fait pour la zone de Wadi Qana.
Ils la déclarent zone protégée, pour
l’annexer ultérieurement.
Refus
populaire
Les habitants et les
agriculteurs du village de Kefr Ad-Dik
refusent catégoriquement la décision des
autorités de l’occupation sioniste de
faire de Bénat Bir une zone naturelle
protégée.
Jamal Ad-Dik, maire
de la municipalité de Kefr Ad-Dik, a
appelé les institutions juridiques
locales et internationales à réagir pour
stopper cette décision et empêcher les
occupants sionistes d’annexer plus de
terrains du village de Kefr Ad-Dik. En
fait, 90% de ses terrains sont désormais
soit confisqués, soit sous le danger de
confiscation, soit dévorés par des
routes déviatrices, soit devenus zones
protégées ou des colonies, confirme
monsieur le maire.
Il informe le
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) que les
autorités de l’occupation sioniste
visent la région de Bénat Bir, dans le
but d’élargir leurs colonies. Ils font
tout pour soustraire les Palestiniens de
leurs terrains agricoles, pour mettre la
main dessus, pour les annexer.
Le maire explique que
les agriculteurs palestiniens possèdent
des documents confirmant qu’ils sont les
vrais propriétaires de ces terrains et
qu’il ne faut pas déclarer le lieu comme
zone protégée au service des colons.
Pour sa part, l’homme
âgé Mahmoud Ad-Dik dit, le cœur serré,
qu’il ne reste plus de terrains bons
pour l’agriculture et pour le pâturage,
à part cette zone de Bénat Bir. Et si
elle a été confisquée, sous un
quelconque prétexte, il ne restera rien
pour les villageois.
L’élargissement du village
C’est la ruine de
Bénat Bir qui donne son nom à cette
zone. Le village n’a pas que cette zone
pour s’élargir.
Mohammed Zyad,
ingénieur de la mairie du village de
Kefr Ad-Dik, confirme que dans le cas où
ladite zone est déclarée zone naturelle
protégée, le village perdra les
meilleurs de ses terrains. Il ne pourra
plus s’élargir, surtout qu’il est
entouré par une zone industrielle et
trois colonies sionistes.
Zyad affirme au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) que les
occupants sionistes ont déjà ordonné à
plusieurs personnes de démolir leurs
maisons, sous prétexte qu’elles se
trouvent vers une route coloniale.
Pour sa part,
l’agriculteur Ahmed Ad-Dik dit qu’il
possède un hectare de terrain dans la
zone de Bénat Bir. Si l’occupation
sioniste la déclare zone protégée, il
perdra tout, la terre, ses arbres
fruitiers et ses oliviers.
Victime de
la colonisation
Des données de
l’institut Aridj pour les recherches sur
les terrains disent que Kefr Ad-Dik est
un village des plus touchés par la
colonisation. La plupart de ses terrains
sont confisqués au profit de
l’élargissement colonial.
Le chercheur Khaled
Maali souligne que les autorités de
l’occupation sioniste et les colons
cherchent des subterfuges pour
contourner le droit international et
mettre la main sur plus de terrains
palestiniens. C’est dans ce dessein
qu’ils déclarent Bénat Bir zone
protégée.
Maali dit au
correspondant du Centre Palestinien
d’Information (CPI) que quatre colonies
entourent le village de Kefr Ad-Dik. Il
s’agit de Lichem, installée en 2013,
Bédoïl, en 1984, la zone industrielle de
Béoïl, construite en 1991, la colonie
d’Ali Zahaf, installée en 1982, et la
colonie de Brokhin, en 1999.
Maali confirme enfin
que les actes de l’occupation sont
nulles, étant basés sur un acte déjà
illégal : l’occupation. La décision
déclarant Bénat Bir comme zone naturelle
protégée sera ainsi frappée de nullité,
conclut-il enfin.
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