Rapport
Les couvre-chefs en laine filée par
des
mains en or avec des fuseaux en bois
CPI

Photo :
CPI
Vendredi 12 janvier 2018
Gaza – CPI
Avant même la Nakba
(la catastrophe de 1948), une famille
entretenait déjà un lien particulier
avec les fils en couleurs et les
couvre-chefs en laine. Hadj Mohamed as-Saïdi
en a fait son métier. As-Saïdi passe la
plupart de son temps dans son monde qui
lui est particulier. Il a appris le
métier de ses parents, avant de quitter
son village de Yabna, l’année de la
Nakba, en 1948.
De nos jours, l’âge
d’as-Saïdi approche les cents ans. Il
n’a plus d’amis hormis son fuseau en
bois et ses fils de couleur. Ses fils,
il les arrange dans des lignes en
zigzag, pour leur donner la vie, avant
de les transformer en couvre-chefs.
Les bonnets en
laine
Dans une pièce avec
une faible luminosité, le plafond étant
trop bas et l’électricité souvent coupé,
as-Saïdi fait tourner son fuseau avec
beaucoup d’habilité, l’expérience
oblige. Il range ses fils, première
étape pour fabriquer ses bonnets.
Il parle de sa
fabrique à notre Centre Palestinien
d’Information :
« J’ai commencé
cette fabrication à l’âge de 26 ans ;
maintenant, j’ai 96 ans. Les fils de
laine et un fuseau me suffisent pour
fabriquer ces bonnets pour ceux qui le
demandent. J’ai des clients venant de
partout de la bande de Gaza. Chaque jour
j’en fabrique un. »
Avec ses moyens
simples, as-Saïdi fabrique ses bonnets
depuis soixante-dix ans. Des milliers de
ces couvre-chefs, il en a produit de
couleurs et des détails différents.
« C’est ma mère qui
m’avait appris ce métier, dans notre
village de Yabna. A l’époque, la laine
était naturelle, prise de moutons et de
chèvres », dit-il.
As-Saïdi est fier
de ses couvre-chefs :
« Lorsque je vois
un bonnet, fabriqué par moi, même depuis
des années, je le reconnais. »
Un métier de
famille
Dans une boîte en
carton, le hadj as-Saïdi range
soigneusement ses bonnets de laine, et
commence à en tisser un autre et une
nouvelle chanson.
La seule chose qui
dérange as-Saïdi, c’est le marchandage
de certains clients qui n’apprécient pas
la qualité artisanale de ses bonnets et
voudraient les payer en dessous de leur
valeur, bien que le prix ne dépasse les
cinq shekels.
Avant d’atteindre
cet âge avancé, as-Saïdi a exposé ses
produits dans les souks populaires de la
bande de Gaza, surtout ceux de la ville
de Gaza et de la ville de Khan Younes.
En dépit de son âge
avancé, as-Saïdi garde encore une
mémoire parfaite. Il récite de longues
listes de familles entières.
Depuis des années,
notre fabricant de couvre-chefs
artisanaux s’isole dans sa chambre de
travail. Il ne quitte son fuseau que
pour aller finalement prier.
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