Rapport
La rue d’al-Chohada d’al-Khalil vit
l’Aïd sans visiteurs, sans cadeau, sans
joie !
CPI
Photo :
CPI
Dimanche 10 septembre 2017
Al-Khalil (Hébron) – CPI
Le visage pale, le cœur triste, le corps
fatigué, elle a reçu la fête de l’Aïd.
Elle reçoit l’Aïd, mais pas les
visiteurs. C’est un Aïd sans cadeaux,
sans manèges, sans visiteurs. Les
parents, les oncles, les amis n’ont pu
atteindre la maison où elle habite, la
maison de son père martyr, à cause du
barrage militaire israélien installé sur
l’entrée de la rue d’al-Chohada (les
Martyres).
La vie ici est de plus en plus triste.
Il n’y a plus de boutiques, ni de lieux
qui vendent des jouets, ni de lieux pour
installer des manèges pour les enfants
comme partout dans le monde. Les
habitants n’entrent dans leur rue que
selon leurs cartes. Chaque habitant
porte un numéro comme des prisonniers.
Ainsi parle l’adolescente Hanane Hachem
de la tragédie de leur vie dans cette
rue de l’ancien bourg d’al-Khalil.
Dans la même rue,
le père de Hanane a été assassiné par
les soldats de l'occupation sioniste.
Les occupants ont tué son père, l’Aïd et
la simple joie de l’Aïd.
L’activiste Mofid
al-Charbati, 56 ans, habite au cœur de
la rue d’al-Chohada et travaille pour
mettre la politique coloniale de
l’occupation sioniste sous la lumière du
jour.
Il raconte comment
ils n’ont pu aller accomplir leurs
prières, dans la mosquée d’Ali al-Baka,
le jour de l’Aïd. Les soldats de
l’occupation leur ont interdit de le
faire, sous prétexte que l’officier qui
connaît les habitants du quartier était
absent. Il n’est revenu qu’après la fin
du temps des prières !
Al-Charbati raconte
une autre anecdote de ces agissements
des occupants sionistes. Ses parents
dont ses cousins sont venus pour
partager la joie de la fête. Mais le
soldat sioniste les a arrêtés devant le
portail électronique et leur a demandé
leur numéro. Lorsqu’ils ont dit qu’ils
n’en avaient pas, qu’ils étaient des
visiteurs, il leur a crié dessus, leur
ordonnant de rebrousser chemin, sinon il
ouvrirait le feu. Et lorsqu’al-Charbati
a informé l’officier sioniste que
c’étaient leurs parents, il a eu la même
réponse !
Le lendemain, les
soldats de l'occupation sioniste n’ont
permis à une ambulance de prendre un
enfant malade que deux heures après son
arrivée. L’enfant a failli perdre
connaissance.
L’histoire des
moutons à égorger reflète la tension que
les occupants sionistes mettent dans la
rue. En fait, un habitant de la rue a
apporté un mouton et un boucher pour
l’égorger devant sa maison, à l’occasion
de l’Aïd. Les soldats de l'occupation
sioniste n’ont pas trouvé cette
opération à leur goût. Ils ont pris et
attaché le boucher pour trois heures
jusqu’à l’arrivée d’officiers dont
l’enquête a confirmé son métier. Ils ne
lui ont cependant pas permis d’accomplir
son travail.
Les habitants de la
rue d’al-Chohada vivent un état de
tristesse, même dans les jours de fête.
Ils ont peur pour les leurs lorsqu’ils
sortent et rentrent. Le problème est
finalement que personne ne fait
attention à eux, que personne ne réagit
pour changer cet état de cause inhumain.
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