Rapport
Khan Tankez, gravé dans la pierre et
l’histoire, défie l’occupation
CPI
Photo: CPI
Mercredi 8 avril 2015
Al-Quds occupée – CPI
Sans limite reste l’envie de
l’occupation de mettre la main sur tout
ce qui est islamique, afin de falsifier
son histoire. Certains lieux luttent
encore pour leur survie. Le site de Khan
Tankez en est un.
Dans la sainte ville d’Al-Quds, au
centre du souk Al-Qattanin se trouve
Khan Tankez. Ce site abrite deux
hammams, témoins de l’histoire
islamique. Le khan, devenu un centre de
recherches, appartient désormais à
l’Université d’Al-Quds.
Le correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) a rendu
visite à ce lieu historique et a
rencontré Moath Al-Khatib, fonctionnaire
à l’Université d’Al-Quds. Ce dernier a
indiqué que le hammam Al-Aïn est un
édifice bâti par le prince Saif Ad-Din
Tankaz An-Nassiri, au quatorzième
siècle.
Ledit prince a construit plusieurs
bâtiments dont ce khan et les hammams
d’Al-Aïn et Al-Chifaa. Il a aussi
construit l’école Al-Tankziyya, entre
autres.
Les commerçants venant du Levant se
logeaient dans ce khan contre une petite
somme d’argent, et venaient se laver
dans les deux hammams aussi. Ces sommes
soutenaient l’école Al-Tankaziyya où
l’éducation était gratuite.
Fermeture et
creusements
L’école Al-Tankziyya se trouve entre
la porte d’Al-Silsila, au nord, et le
mur Al-Boraq, au sud. Une partie de
l’école est à l’intérieur même de la
sainte mosquée d’Al-Aqsa. Elle a une
porte s’ouvrant sur la mosquée et une
autre sur le chemin d’Al-Silsila. Les
occupants sionistes l’ont transformée en
un commissariat de police et un temple.
Pour leur part, les hammams d’Al-Aïn
et Al-Chifaa fonctionnaient jusqu’en
1973. Les occupants sionistes les ont
fermés, sous certains prétextes. Ils
disaient que les lieux étaient
insalubres, la fumée malsaine, l’eau
impure. Puis ils prétextaient qu’il y
avait des fouilles sous les hammams.
En 1994, l’Université d’Al-Quds a
loué Khan Tankez. Elle l’a restaurée,
sans les hammams. L’autorité sioniste
des patrimoines ne l’a pas permis. Ils
ont été cependant ouverts aux visites du
public.
En 2009, le hammam Al-Aïn a reçu
quelques dons pour sa restauration qui
n’a pas continué, interdite par les
autorités sionistes.
Reprise de la
restauration
Le bureau des legs islamiques et
l’Université d’Al-Quds ont entamé une
poursuite judiciaire pour ouvrir le
hammam d’Al-Aïn. Ils avaient réussi et
deux ans plus tard, il a été restauré et
ouvert. Désormais, il reçoit les
visiteurs, les touristes, les soirées et
les réunions littéraires.
En 2013, les hammams ont reçu un
soutien de l’Union Européenne. Le hammam
d’Al-Aïn trouvera sa fonction originale.
Le hammam d’Al-Chifa sera ouvert, mais
comme musée. Concrètement, la
restauration commencera en mois de mai
prochain, explique Al-Khatib.
Le hammam d’Al-Aïn a été fermé à
plusieurs reprises par les occupants
sionistes, souligne-t-il. Les occupants
sionistes ont peur de voir la zone
devenir touristique et qu’elle attire
les Palestiniens, les Musulmans et les
Arabes, en particulier ceux qui vivent
dans la ville d'Al-Quds. Ils voudraient
que tout le monde comprenne que les
Palestiniens ne disposent d’aucun site
touristique.
Les occupants sionistes continuent
leurs tentatives pour mettre la main sur
le site. Par exemple, ils y imposent des
taxes exorbitantes. Dernièrement, ils y
ont imposé une somme d’un million de
shekels. Une fois, ils ont essayé
d’investir le hammam par sa porte Al-Amim,
par là où le bois est conservé. Ils ont
tenté d’y entrer et d’y mettre la main
dessus. C’est pour cette raison qu’un
mur a été élevé entre le lieu d’Al-Amim
et le four. Il restera jusqu’à la fin de
la restauration.
Désormais, c’est l’Université d’Al-Quds
qui supervise ces sites historiques.
Elle veut montrer sa présence dans
l’ancien bourg de la ville d'Al-Quds
afin de protéger le patrimoine arabe et
palestinien contre les intentions
malveillante de l’occupation sioniste.
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