Rapport
L’octogénaire Abou Hassan
combat
l’ignorance et réussit son bac !
CPI
Photo :
CPI
Mercredi 6 septembre 2017
Al-Khalil (Hébron)
– CPI
A quatre-vingt-deux
ans, Hadj Abdou al-Qader Mohaïssine Abou
Adjma, appelé Abou Hassan, combat
l’ignorance là où il la trouve dans la
société palestinienne, chez lui en
premier lieu ; à cet âge avancé, il a pu
réussir son bac, après trois tentatives.
De toutes ses forces, il encourage ses
petits-enfants à étudier, à continuer
leurs études. Il ne cesse de
répéter :
« Qui nous a fait
perdre la Palestine, si ce n’est
l’ignorance ? »
Abou Hassan est né
en 1936, dans la ville d’al-Khalil. Il
répète aussi :
« Ne dites jamais
que le train de l’éducation nous a
dépassés. A toute étape de la vie, on
trouve les portes du savoir ouvertes. »
Une idée fixe hante
Hadj Abou Hassan : « La Palestine a été
perdue à cause de l’ignorance. Et je ne
ferai jamais partie de cette équation. »
En 2016, il n’avait
pas réussi son bac. Ses enfants l’ont
consolé et lui ont dit qu’il n’est pas
obligatoire de réussir du premier coup.
Il n’a pas baissé les bras et a continué
ses efforts.
Il est allé au
bureau de l’éducation et a rencontré son
directeur Attef al-Jamel. Ce dernier lui
a demandé la raison de tous ces efforts,
à cet âge avancé. Abou Hassan lui a
répondu qu’il avait décidé d’être
couronné de succès, coûte que coûte. Et
il a réussi en obtenant son bac.
Pourquoi le retour
aux bancs de l’école ?
Abou Hassan donne
plusieurs raisons à ce retour tardif aux
études :
« Nous avons quitté
nos terres et nos maisons en 1948, la
première raison en était l’ignorance. En
fait, les bandits sionistes faisaient
répandre entre les fermiers des rumeurs
sur des massacres infernaux, sur des
vols et viols. Ils fuyaient alors leurs
localités pour se protéger.
Malheureusement, nos ancêtres ne se
rendaient pas compte des objectifs de
ces rumeurs sionistes. Les sionistes
nous ont chassés de notre terre. Ils
nous ont dupés par leur guerre
psychologique. C’est à ce moment-là que
j’ai compris l’importance de l’éducation
pour protéger les patries. J’ai donc
bien éduqué mes enfants et mes
petits-enfants. Et c’était mon tour de
retourner de nouveau aux pupitres de
l’école. »
En effet, Abou
Hassan est retourné à l’école
soixante-deux plus tard. Il s’est heurté
à beaucoup de problèmes. Des problèmes
d’apprentissage, surtout en ce qui
concerne l’histoire et la géographie. La
première fois, il n’a pas même réussi
une matière.
Sa volonté, sa
femme et certains amis, en particulier
le professeur Abdou al-Mon’im Qabadja,
le professeur Fawzi Abou Hilil, Attef
al-Jamel, l’ont beaucoup encouragé à
passer et repasser son bac, jusqu’à la
réussite éclatante.
« Tous mes
remerciements à ma femme Om Hassan, elle
a tout le mérite pour son encouragement
psychologique, ainsi qu’à mes garçons et
mes filles. »
Om Hassan, son
épouse, ses filles et ses fils l’ont
aidé à réussir, puis ils ont fêté sa
réussite. Ils ont distribué des gâteaux,
dans une fête familiale. Maintenant, ils
lui demandent de s’inscrire à
l’université. Abou Hassan y réfléchit et
nous attendons finalement ses nouvelles
et sa décision ; jusqu’où va-t-il dans
son auto-éducation et son combat contre
l’ignorance ?
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