Rapport
Les enfants du captif Mahmoud Chabana
espèrent vivre un Aïd avec leur papa
CPI
Photo :
CPI
Mardi 4 juillet 2017
Al-Khalil (Hébron)
– CPI
Tous les enfants
aiment passer les fêtes avec leurs
parents. Les enfants du captif de
Mahmoud Chabana ne font pas exception.
Son enfant Hossam ad-Din ne cesse de
demander à sa mère : quand viendra mon
père ? Sa mère n’a pour réponse que ses
larmes. « Accompagner leur
père pour acheter les vêtements », tel
est le rêve de Hamdi, Hossam ad-Din et
Omar, les enfants du captif Mahmoud
Chabana, qui a passé vingt-trois années
de sa vie dans les prisons de
l’occupation sioniste dont dix-sept en «
détention administrative ».
L’aîné Hadi refuse
que sa mère lui achète les affaires de
la fête. C’est le rôle du père, dit-il.
Il continue :
« La prison l’a
éloigné de moi. Pendant le mois béni de
Ramadan, j’ai invoqué Allah le Tout
Puissant pour qu’il quitte la prison !
Je l’attendrai ».
L’autre garçon de
douze ans parle de son père héros :
« Papa est un
captif, un héros, un moudjahid. Nous le
saluons et lui disons qu’Allah le Tout
Puissant est avec lui ; qu’il ne soit
inquiet pour nous, nous allons bien.
Qu’Allah veuille que tu sois avec nous
l’Aïd prochain ! ».
Un mariage
compliqué
La femme du captif
Mme Amel Abou Haïkal raconte avec un
cœur brisé le calvaire dans lequel vit
sa famille, surtout ses trois garçons,
surtout pendant les occasions et les
fêtes, surtout à l’arrivée de l’Aïd.
Notre mariage est
une tragédie, dit-elle :
« A cause des
arrestations à répétition, nous n’avons
pas eu de vraie vie familiale. Mes
enfants ne connaissent pas tout à fait
leur père. L’aîné de douze ans n’avait
que deux mois lors de la détention de
son père. En tout, il n’a vécu avec lui
que deux ans, seulement. Hossam ad-Din,
neuf ans, n’avait que trois mois. Et à
la naissance de mon dernier, Omar,
quatre ans, son père était dans les
cellules d’investigation d’Asqalan ; il
ne connaît presque pas son père. »
A noter que le
captif Mahmoud Chabana, appelé Abou
Hamdi, 45 ans, est un homme bien connu
parmi les captifs palestiniens. Il
connaît le saint Coran par cœur et il a
eu sa maîtrise en hébreu alors qu’il
était en prison.
Il a supervisé la
grève de la faim de 2015, une grève de
64 jours. Et c’est lui qui a négocié
avec l’administration pénitentiaire
sioniste la fin de la grève.
Une joie manquée
Mme Om Hamdi était
fière lorsque Chabana est venu demander
sa main à son père, fière de partager la
vie d’un moudjahid qui connaît le saint
Coran par cœur, qui se donne pour son
peuple et sa patrie.
Vingt-huit jours
seulement après les fiançailles, son
mari a été arrêté et a entamé la série
infernale de la « détention
administrative ». Il a été transféré
vers l’isolement, et elle n’a pu le voir
que trois ans plus tard. Et le mariage
n’a lieu qu’en 2005. La joie n’a pas été
de longue durée, le nouveau mari a
encore une fois été arrêté et interné
pour trois ans encore. En 2010, il a
aussi été détenu pour un an et demi, en
2014, pour deux ans.
Et le 13 juillet
2016, il a été interné sous le système
de la « détention administrative ».
Depuis cette date, les enfants et leur
mère l’attendent avec impatience. Et la
mère ne pourra toujours pas répondre à
la question de ses enfants : quand
reviendra papa !
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