Rapport
L’UNRWA prive-t-il environ un million de
réfugiés
de Gaza de leur ration ?
CPI
Photo :
CPI
Dimanche 4 février 2018
Gaza – CPI
Au petit matin,
l’autre jour, Abou Ahmed n’avait qu’un
shekel seulement. Il l’a utilisé pour
son déplacement, pour atteindre l’agence
de l’UNRWA, pour recevoir la ration
alimentaire de sa famille, le plus
rapidement possible. Ses efforts
n’avaient rien donné ; une longue queue
attendait la même chose, déjà ! Dignité bafouée !
Des centaines de
réfugiés ont quitté leur maison pour
venir y recevoir cette ration
alimentaire qui arrive à peine à les
faire survivre, en ce temps amer, dans
cette atmosphère économique difficile,
sous ce blocus qui étouffe Gaza.
A noter que l’UNRWA
a commencé à distribuer ses rations à
tous les Palestiniens poussés vers
l’exil en 1948.
A la fin des années
quatre-vingt-dix, l’UNRWA a rétréci ses
aides et les a limités pour les cas les
plus pauvres.
Après le blocus
hermétique sioniste imposé sur la bande
de Gaza, en 2007, le nombre de réfugiés
qui reçoivent ces aides ne cesse
d’augmenter.
A noter aussi que
la ration alimentaire contient un peu de
farine, de sucre, de riz, d’huile, de
viande conservée et de lait en poudre.
Rations à vendre
La situation
difficile en pousse certains à vendre
leurs rations ou une partie. Notre
pauvre Abou Ahmed, après avoir reçu sa
ration, avait voulu retourner chez lui,
mais il n’avait pas même un shekel pour
payer le transport. Il s’est trouvé
obligé de vendre une partie de son riz
et de son lait, pour payer le transport,
et le reste lui a servi pour d’autres
dépenses, surtout les factures d’eau et
d’électricité à titre d’exemple.
Le bureau de
distribution des rations est au sud du
camp d’al-Chatti’. La scène de la
distribution est tragique, une image de
la vie tragique de ces cent mille
réfugiés du camp.
Les familles
attendent le jour de distribution afin
de pouvoir se mettre quelque chose sous
la dent.
Une vie déplorable
!
Selon une étude de
l’UNRWA, en 2017, deux tiers des
réfugiés du camp, où survivent plus de
363 milles personnes, sont dans une
pauvreté absolue.
Et dans la bande de
Gaza, 50% des enfants souffrent d’anémie
et de malnutrition.
Les rations vendues
et l’UNRWA
Le bureau
médiatique de l’UNRWA confirme au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information que les
familles qui vendent leurs rations sont
peu nombreuses et qu’elles le font pour
couvrir certains de leurs besoins.
Un psychologue nous
confirme le contraire. Beaucoup de
réfugiés vendent leurs rations, surtout
pour la très mauvaise qualité des
rations.
Remarquons enfin
que désormais, c’est l’informatique qui
désigne les familles qui recevront les
rations et non les psychologues. Le
problème, c’est que des familles
nécessiteuses ont été sorties du
système, et d’autres familles qui ne le
méritent pas y ont entrées.
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