Rapport
Les conditions difficiles dessinent la
trame du retour,
le camp d’Al-Fawar un exemple
CPI
Mercredi 3 juin 2015
Al-Khalil – CPI
Les réfugiés palestiniens ne cessent
de s’attacher à leur droit au
retour. Leurs souffrances, leurs
douleurs, leurs conditions de survie ne
font que renforcer cet
attachement. Les ruelles du camp de
réfugiés d’Al-Fawar, le plus grand camp
de la Cisjordanie, en est le meilleur
témoin.
Zyad Al-Hamouz, directeur du camp de
réfugiés d’Al-Fawar, parle
de son camp. Le camp s'est construit
en 1951 avec 2500 personnes.
Actuellement, ils sont quelque neuf
mille.
Le nombre d'habitants
a bien augmenté, mais sa
superficie de 27,3 kilomètres
carrés est restée la même.
L’UNRWA a loué le terrain appartenant à
la famille Amro habitant dans la
ville voisine de Dora.
Ses habitants sont originaires de
plusieurs villages du sud-ouest de la
ville d’Al-Khalil dont Beit Jibrin,
Ajour, Tel As-Safi, Iraq Al-Manchiyya,
Kidna, Al-Faloudja, Tel Al-Tormos.
Il est clair que le problème le plus
grave du camp est la surpopulation, à
l’instar de tous les camps de réfugiés
palestiniens. Les bâtiments y sont si
intensément alignés que le soleil ne
pourra pénétrer le camp, souligne le
directeur.
Le camp souffre de ses ruelles
étroites, ses habitants de la coupure de
l’électricité et de l’eau, aussi bien en
hiver qu’en été. Augmenter la surface du
camp est une affaire impossible ; tous
les terrains voisins sont habités.
Le directeur du camp souligne que
quelque 70% des habitants du camp
occupent des postes dans des services
publics, privés ou ceux de l’UNRWA. Un
petit nombre d’entre eux travaillent
dans certains ateliers, dans les
territoires occupés en 1948, dans les
villages avoisinants.
A la fin de ses propos, Zyad Al-Hamouz,
directeur du camp de réfugiés d’Al-Fawar,
résume la situation en notant
que les conditions difficiles n’effacent
guère l’espoir du retour à leurs terres
et leurs villages. Tout au contraire,
chaque année, cet espoir se renforce.
Parfois, le désespoir envahit le dossier
du retour, sans pouvoir y rester
longtemps.
L’espoir du retour
Pour sa part, Mohammed Jabor Al-Chadfan,
un habitant du camp, confie à notre
Centre Palestinien d’Information (CPI)
qu’il est né après la Nakba de 1948,
mais qu'il est attaché
à son droit au
retour au village de ses ancêtres Kidna,
au sud-est d’Al-Khalil.
L’occupation, ses agissements, la
dureté de la vie d’un réfugié,
souligne-t-il, ne font que renforcer la
volonté de retour, chez les habitants du
camp de réfugiés d’Al-Fawar, surtout
du fait que leurs villages
d’où eux ont été chassés,
ou leurs pères ou leurs grands-pères, ne
sont plus éloignés de
leur camp que de
quelque 25 kilomètres.
« En 1971, nous avons eu l’occasion
d’amener notre père voir notre village
d’origine et voir les nôtres. Mais
toutes nos maisons avaient été
dynamitées et effacées de la carte. Nous
avons vu des arbres, des fermes de
pâturage. Même les cimetières avaient
été rasés. Bien que je n’aie
pas vécu dans le village, j’ai
senti que je venais de
cette terre », raconte-t-il.
Dans le camp de réfugiés
d’Al-Fawar, sa famille possède une
surface bien plus petite que le
vaste terrain qu’elle possède dans le
village d’origine.
Il termine ses propos en disant :
« J’apprends à mes enfants l’amour de
la terre et du village, afin qu’ils
n’oublient le droit au
retour. Désormais, ils aimeraient
retourner au village, plus que moi...
Pas de solution autre que le retour et
la reconstruction de la patrie ».
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