Rapport
Le village Lefta, le visage de
l’histoire palestinienne,
face à la
judaïsation
CPI
Photo: CPI
Mardi 3 mars 2015
Al-Quds occupée – CPI
Les habitants du village
palestinien de Lefta font tout pour
préserver les aspects historiques et
culturels de leur village face aux
actions de judaïsation sioniste, face à
toutes ces tentatives sionistes visant à
faire de ce village une partie du
patrimoine juif.
Notre Centre Palestinien d’Information
(CPI) a rencontré Yaqoub Oda, président
du comité du Patrimoine culturel de la
ville d'Al-Quds, afin qu’il nous parle
de ces envies et tentatives destinées à
changer l’histoire du village de Lefta.
Les tentatives de judaïsation envers ce
village palestinien ne sont pas
nouvelles. Cependant, elles ont pris
corps durant les années 2004 et 2005. A
cette époque, les journaux hébreux
locaux ont dévoilé un plan mis par Ariel
Sharon, le premier ministre sioniste de
l’époque. Le plan voulait y bâtir 267
villas, un musée et un hôtel, dit Yaqoub
Oda.
Beaucoup de temps, d’efforts et d’argent
ont été dépensés par les occupants
sionistes pour la judaïsation de ce
village palestinien, souligne Yaqoub
Oda. Une ligne ferroviaire a été
construite pour relier ce village aux
autres parties des territoires occupés
en 1948.
Le village mis aux enchères
Les Palestiniens ont été surpris,
le 29 décembre 2010, de voir «
l’autorité des terres d’"Israël" »
mettre aux enchères les terrains du
village de Lefta. Les Palestiniens se
sont trouvés obligés de s’unir dans un
comité ayant pour mission d’aller devant
les tribunaux pour annuler la décision
de mise aux enchères.
Yaqoub Oda confirme que le comité a mené
une enquête historique et enregistré 73
maisons appartenant au village de Lefta.
Cet enregistrement historique du village
confirme son identité arabe
palestinienne. C’est un document pour le
présent et pour les générations à venir,
confirme-t-il.
Le comité de protection du patrimoine
culturel du village de Lefta travaille,
main dans la main avec l’association de
Lefta, le comité des familles du
village, l’association des fils de Lefta
dans la ville d'Al-Quds, l’association
des fils de Lefta dans la ville de
Ramallah, l’association des fils arabes
de Lefta vivant à l’étranger.
En février 2012, ils sont allés vers le
comité national palestinien pour
l’éducation, la culture et les sciences
dans l’organisation internationale de
l’UNESCO. Ils ont proposé un projet pour
défendre le village de Lefta. Les
dossiers et les documents sont en train
d'être préparés.
Sur le terrain
Durant l’année 2014, les militants
ont effectué des marches et une centaine
d’activités pour attirer l’attention sur
le village de Lefta.
Le 29 janvier 2014, tout le monde a été
surpris en voyant la commission
consultative d’"Israël" dans l’UNESCO
adopter une décision considérant le
village de Lefta comme un patrimoine
talmudique. La commission a posé une
demande auprès de l’UNESCO pour
enregistrer ce village palestinien comme
un village juif.
Pourquoi ce village ?
La position de ce village de Lefta est
bien stratégique. Il est le portail nord
et ouest de la ville occupée d’Al-Quds
(Jérusalem), dit Oda. La judaïsation de
ce village signifie une grande avancée
de la judaïsation de la ville d'Al-Quds.
Oda souligne que le village de Lefta
n’est pas une ruine. C’est un patrimoine
pour toute l’humanité. Il abrite une
mosquée construite il y a plus de huit
cents ans.
De plus, les formes de ses décors, de
ses arcs, de ses colonnes sont propres à
lui, bien loin des formes de ces
colonies installées sur les têtes des
montagnes. Tout confirme que le village
est arabe et qu'il n'a rien à voir avec
le judaïsme.
La réalité L’UNESCO devra chercher la
réalité historique. Le village de Lefta
fait partie de la ville d'Al-Quds depuis
cinq mille ans.
Finalement, résume Yaqoub Oda, le
village de Lefta, occupé pendant la
Nakba (la catastrophe de 1948), fait
partie intégrante de la Palestine. Le
destin de ce village est à l’image de
toute la Palestine. Nous devons, tous,
défendre le village face aux projets
sionistes et la politique de
judaïsation.
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