Rapport
Le monastère du Saint Hilarion,
un seul gardien et un seul visiteur !
CPI
Rapport du
CPI
Mardi 3 janvier 2017
Gaza – CPI
Les plantes sauvages se hissent partout,
dans le monastère du Saint Hilarion. Le
monastère est déserté, les visiteurs
sont rares. Puis, les occupants
sionistes interdisent à des équipes
françaises d’archéologues d’y arriver,
depuis quelques années.
Saint Hilarion
Le monastère du Saint Hilarion se situe
dans la région de Tel Om Amer, vers la
route côtière, au sud-ouest du camp
d’an-Nassirat, au centre de la bande de
Gaza. Son histoire remonte à l’année 329
après Jésus-Christ. Il s’agit d’un site
historique de premier ordre.
Le monastère abritait des dizaines de
pièces historiques dont des couronnes de
valeurs dont beaucoup ont été volées par
les occupants sionistes et des voleurs.
Le jeune gardien
Depuis dix-neuf ans, le jeune Fakhri al-Assar,
37 ans, est le gardien du lieu. Il y est
présent tous les jours depuis huit
heures du matin jusqu’à deux heures de
l’après-midi. Il est de plus en plus
attaché à ce site historique.
Al-Assar parcourt le lieu tout seul sous
le soleil de midi avec son unique
visiteur, un correspondant de notre
Centre Palestinien d’Information. Il en
parle :
« Jadis, j’accompagnais les chercheurs
français, recevais des délégations
étrangères et des visiteurs. Depuis des
années, la recherche archéologique est
arrêtée, les visites se sont raréfiées ;
le lieu est devenu désert. »
Le lieu a été découvert en 1993. En
1994, à l’arrivée de l’autorité
palestinienne, des scientifiques
archéologues français sont venus et ont
travaillé pour restaurer le monastère du
Saint Hilarion, des vestiges romains et
chrétiens, poussés par des raisons tant
religieuses que scientifiques.
Al-Assar connaît tous les coins du lieu
par cœur. Il montre à notre
correspondant les restes de ces 329
chambres de moines, d’hôtes, de salles
de bain ; il montre le bassin du
baptême, entre autres.
Une relation spéciale s’est établie
entre le gardien et le lieu. Il est vrai
qu’il finit son travail à deux heures de
l’après-midi, mais il y revient la nuit,
et même les week-ends, sans s’en rendre
compte, dit-il.
On a parcouru le lieu et remarqué trois
tableaux de mosaïques en ruine,
plusieurs sacs remplis de sable,
déchirés !
Al-Assar confirme qu’il a été témoin de
l’extraction de sept corps, en 1997,
portés vers Paris. Il est désolé de voir
les colonnes et les couronnes volés ; il
ne reste que cinq couronnes et cinq
colonnes en marbre.
Enfin, il a supervisé, ces dernières
années des ouvriers à contrats limités
engagés par le ministère du travail pour
nettoyer le monastère des mauvaises
herbes.
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