Rapport
La
destruction des tunnels met en péril
les associations caritatives de Gaza
CPI
Photo: CPI
Mardi 1er octobre 2013
Gaza – CPI
Les habitants de la bande de Gaza
sont encerclés, enchaînés, emprisonnés
sur leur propre territoire par un
injuste blocus qui leur est imposé
depuis des années par les occupants
sionistes. Ils n’avaient d’autre choix
que de creuser des tunnels, entre la
ville palestinienne de Rafah et la ville
égyptienne du même nom, pour avoir un
peu d’air, pour avoir des marchandises
utiles pour survivre, aussi peu
soient-ils. Mais même ces petits trous,
l’actuel régime militaire d’Egypte vient
de les détruire. Toute la bande de Gaza
en souffre dont les associations de
bienfaisance responsables de dizaines de
projets venant en aide aux gens en
détresse, dans le besoin.
Ces associations attirent l’attention
sur les conséquences désastreuses de la
destruction de ces tunnels et de la
fermeture des points de passage. Elles
mettront tout le mouvement de solidarité
en péril.
Un
coup d’arrêt fatal
Ce blocus renforcé a donné un coup
d’arrêt à toutes les actions de toutes
les associations de bienfaisance.
A titre d’exemple, la restauration
des maisons pauvres a connu un beau coup
d’arrêt, confirme Ahmed Al-Kord,
responsable du dossier des associations
de bienfaisance dans la bande de Gaza.
Impossible d’accomplir ce travail sans
produits de construction.
Les services de toutes ces
associations se voient obligés de
baisser les heures d’ouverture et leurs
aides présentées à un tiers de la
population de la bande de Gaza : environ
cent familles, parmi les plus
nécessiteuses, souligne Al-Kord.
Ainsi, la fermeture des tunnels est
devenue un acte inhumain, surtout du
fait qu’ils n’aient pas été remplacés
par autre chose permettant à ces
associations de continuer leurs actions,
surtout sanitaires et éducatives, et le
transport des écoliers et des
fonctionnaires.
L’association Al-Salah, dans la ville
de Bir Al-Balah, adopte 3500 familles
pauvres et 35 mille orphelins. Elle
dirige aussi des écoles, un hôpital,
trois centrales d’eau et quatre centres
sanitaires. Elle se heurte de plus en
plus à de grandes difficultés pour les
faire marcher. Toutes les tranches
pauvres de la société palestinienne de
la Bande sont touchées par cette
fermeture, dit Ahmed Ar-Rawi, le
secrétaire de l’association.
Le pire dans tout cela reste le
manque de carburant qui touche la
fabrication et la distribution du pain,
la distribution de produits
alimentaires, le transport des enfants
jusqu’à leurs écoles. Le projet de
distribution de cartables à des écoliers
pauvres a été gravement touché, fait-il
remarquer.
Association en paralysie
Par sa part, l’association Al-Wïam,
au nord de la bande de Gaza, travaille
pour adopter quelque deux mille
orphelins et cent familles
nécessiteuses. Elle vient aussi en aide
à environ cinq mille familles.
L’association est paralysée par la
fermeture de tunnels, note Mohammed Abou
Marï, son président.
De plus, un convoi de médicaments
attend l’ouverture du point de passage
de Rafah. Tout retard mettra ces
médicaments d’une valeur de cinq
millions de dollars en danger ; ils
seront abîmés et hors d’usage,
souligne-t-il.
Un
blocus inhumain
Les associations de bienfaisance de
la bande de Gaza souffrent d’un autre
problème, celui du transfert d’argent,
surtout quand les donations sont
importantes.
Puis beaucoup de visiteurs solidaires
avec les souffrances de la bande de
Gaza, porteurs souvent d’aides, se
trouvent interdits d’accès. Cette année
est la pire depuis le début du blocus en
2006. Les projets de construction déjà
commencés ont eu un vrai coup d’arrêt,
faute de produits de construction, en
particulier le ciment.
Alternative économique
Dr. Mohammed Miqdad, expert
économique, fait savoir que la fermeture
des tunnels et des points de passage
paralyse toute l’économie palestinienne
dans la bande de Gaza, même si le
commerce par les tunnels reste une
solution hasardeuse. Il faut pratiquer
par les points de passage ordinaires.
Mais ces points sont actuellement
fermés et toute la vie économique de la
bande de Gaza en souffre : le transport,
les produits alimentaires dont le prix
est devenu exorbitant, surtout pour les
pauvres, entre autres.
La vie dans la bande de Gaza se
dirige vers une vraie catastrophe, si la
situation reste inchangée.
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