Rapport - QII
La mosquée al-Aqsa
en danger
QII
Dimanche 7 octobre
2012 Résumé du rapport annuel de
l’Institution Internationale al-Qods
(QII)
www.alquds-online.org
Septembre 2012
1 – Développement de l’idée de la
présence juive dans la mosquée al-Aqsa
(sur les plans politique, religieux
et juridique)
Le développement le plus notoire et
le plus grave réalisé au cours de la
période couverte par ce rapport
(septembre 2011 – septembre 2012)
s’est manifesté par la demande de
partager la mosquée al-Aqsa entre
les musulmans et les juifs, exprimée
par un membre du parlement sioniste,
Arieh Eldad, qui a proposé un
partage chronologique de la mosquée.
Ceci rappelle le scénario du partage
déjà réalisé de la mosquée al-Ibrahimie
dans la ville d’al-Khalil, où la
fréquentation des musulmans de leur
mosquée est entièrement soumise au
contrôle des autorités de
l’occupation.
Le partage de la mosquée al-Aqsa a
également été proposée par un autre
membre du parlement sioniste, Zeev
Ilkin, qui a promis de faire entrer
les juifs dans la mosquée, vidée de
ses fidèles, en certains jours de
l’année. Les paroles de Ilkin
prennent de l’importance, au vu
qu’il réclame que la police sioniste
cesse d’interdire aux juifs l’entrée
de la mosquée et qu’elle se conforme
aux décisions du gouvernement de
l’occupation. Ilkin, membre du
Likoud, s’appuie également sur les
déclarations de Netanyahou, disant
qu’il ne faut pas abandonner la
mosquée al-Aqsa aux musulmans, et
qu’un tel abandon, ainsi que
l’abandon de la partie Est d’al-Qods,
ne mènent pas à la « paix ». Les
paroles de Netanyahou, chef du
gouvernement sioniste, signifient la
poursuite de la judaïsation d’al-Qods
et de la mosquée al-Aqsa.
Sur le plan
religieux,
bien que certains rabbins aient pris
la décision d’encourager les juifs à
entrer dans la mosquée al-Aqsa,
l’institution religieuse continue à
adopter une attitude de réserve. Au
mois de mars 2012, le grand rabbin
de l’Etat de l’occupation a appelé,
avec quelques-uns de ses confrères,
à éviter la visite du « mont du
temple », considérée comme étant
contraire à la loi juive. Cette
attitude de réserve, qui a suscité
des remous au sein de
l’establishment sioniste, ne
signifie pas un abandon des visées
sionistes sur la mosquée al-Aqsa,
mais est une plutôt une attitude «
attentiste » jusqu’à la
concrétisation de la domination
totale sur la mosquée, avec la venue
« du sauveur ».
D’autre part, l’institution
rabbinique de l’armée avait diffusé
auprès des officiers en décembre
2011 des photos indicatives à
l’occasion des fêtes religieuses, où
la mosquée al-Aqsa apparaît sans le
Dôme du Rocher. La diffusion par
l’armée d’occupation d’une telle
photo a été considérée comme
provocatrice par un officier de
réserve, qui a réclamé au rabbinat
militaire plus de réserve à propos
du « mont du temple », ceci pouvant
faire exploser la région.
Il est possible de résumer que
l’attitude religieuse envers
l’entrée des juifs dans la mosquée
al-Aqsa pour accomplir leurs rites
religieux continue à susciter les
discussions au sein de
l’establishment religieux juif.
Malgré l’augmentation des voix
religieuses réclamant l’autorisation
d’y prier, des lignes à ne pas
franchir sont encore posées d’une
part, par ceux qui, parmi les
rabbins, tiennent à une lecture
stricte des textes bibliques et
d’autre part, par la crainte d’une
réaction du monde islamique.
Sur le plan
juridique,
le conseiller juridique du
gouvernement de l’occupation, a
récemment considéré que la mosquée
al-Aqsa fait partie intégrante de
l’Etat de l’occupation, et de ce
fait, les lois israéliennes, celles
relatives aux fouilles
archéologiques ou à l’organisation
et la construction, s’appliquent
également à la mosquée. Cette
position intervient en parallèle
avec les voix qui réclament
d’interdire à l’administration des
Awqafs musulmans la poursuite des
travaux de rénovation de la mosquée
al-Aqsa, et notamment du dôme du
Rocher, sous prétexte que ces
travaux démolissent les vestiges
juifs qui seraient dans ces lieux.
L’association « les gardiens du
temple » avait transmis, le 12
juillet 2012 une note à la cour
suprême de l’Etat sioniste demandant
d’interdire les travaux de
rénovation et de construction menés
par l’administration des Awqafs. La
gravité de cette note réside dans sa
prétention à supprimer tout rôle de
l’admnistration des Awqafs musulmans
en appuyant les positions politiques
de l’Etat de l’occupation. De plus,
dans la réponse du tribunal de
l’occupation parue le 7 février
2012, contre le président de cette
association, Gershon Salmon, qui
réclamait l’autorisation de « monter
» à la mosquée al-Aqsa, l’insistance
sur l’aspect sécuritaire, avancé par
la police de l’occupation, pour
justifier l’interdiction, laisse
prévoir que le jour où les « menaces
sécuritaires » seront écartées, les
juifs pourraient pratiquer librement
leurs cultes dans la mosquée.
2 – les excavations et les
constructions sous la mosquée al-Aqsa
et ses alentours
Ce n’est plus le nombre de sites
d’excavations sous et aux alentours
de la mosquée al-Aqsa qui intéresse
l’Etat occupant, puisqu’ils se
trouvent déjà sur les côtés ouest,
sud et nord de la mosquée. L’étape
actuelle est de restaurer les
anciens sites et de les arranger
pour recevoir les visiteurs, et de
les équiper des infrastructures
nécessaires pour transformer «
l’antique ville juive » construite
sous la mosquée en un site
touristique de premier plan pour
l’occupant. Au cours de la période
couverte par ce rapport, le projet
de construction de la « ville de
David « (la ville juive sacrée) a
connu un développement notable, avec
une accélération des excavations.
Celles-ci se sont étalées jusqu’à
l’extrême nord de l’ancienne ville
et comprennent les murs et leurs
alentours. Du côté de l’ouest, elles
ont dépassé l’ancienne ville et les
murs pour atteindre la zone jourat-
al-Annab, hors des murs. Les
excavations à Selwan ont été
élargies dans la zone du « parking
Jeefati », provoquant des
éboulements près de la mosquée Ayn
Selwan et la route conduisant à la
mosquée al-Aqsa.
La commission de la planification
dans la municipalité de l’occupation
a approuvé en février 2012 la
construction du « parking Jeefati »,
qui comprend un parking moins
spacieux que dans le plan précédent,
mais posé sur des piliers afin de
maintenir les vestiges et les
excavations pour les transformer en
musée. Ce qui nouveau dans ce plan,
soutenu par l’association sioniste
Elaad, c’est l’aménagement de voies
de passage reliant le parking au «
jardin des purifications » (les
palais omeyyades) et « la ville de
David » ainsi que le mur d’al-Bouraq.
Six nouveaux sites d’excavations ont
été ouverts, quatre d’entre eux
situés à l’ouest de la mosquée al-Aqsa,
l’un au sud et le dernier au nord,
ce qui fait au total 47 sites
d’excavations sous la mosquée al-Aqsa
et ses alentours, dont 30 actifs (13
à l’ouest, 12 au sud et 5 au nord),
17 achevés (5 au sud et 12 à
l’ouest).
A – les excavations dans la partie
occidentale : cette partie de la
mosquée al-Aqsa, jusqu’à la rue al-Wad,
représente le nerf principal de la «
ville juive sacrée » que l’occupant
construit sous la mosquée et ses
alentours. C’est là où se trouvent
les principaux lieux de visite, avec
un chemin qui relie le sud de cette
« ville » dans Selwan au nord, vers
la Via Dolorosa. Dans cette partie,
l’occupant a construit un réseau
souterrain de tunnels, d’un
demi-kilomètre de long.
B – les excavations dans la partie
méridionale
Elles visent à fonder ce qui
s’appelle « la ville de David » qui
s’étend du complexe de Ayn Selwan au
sud jusqu’aux murs de la mosquée al-Aqsa,
au nord, sur l’ensemble de la
superficie de Wadi Helwa, à Selwan.
La partie responsable des
excavations est l’association
sioniste Elaad. La période couverte
par le rapport a vu
l’intensification des excavations au
sud de la mosquée al-Aqsa.
C – les excavations dans la partie
septentrionale
Elles sont récentes. Il n’y avait
qu’une seule, à la fontaine des
Dames de Sion, au bas de l’école
Ma’mariya. Cependant, les nouveaux
sites d’excavation ont pour but de
falsifier l’histoire en inventant
des faits liés à la zone qui s’étend
du mur de la mosquée al-Aqsa, et à
relier cette zone aux tunnels
souterrains du mur occidental. Un
nouveau site d’excavation a été mis
en place à l’intérieur de la grotte
d’al-Qittan, au nord de la mosquée
al-Aqsa.
Constructions et confiscations de
terrains autour de la mosquée al-Aqsa
Il s’agit, pour l’Etat occupant, de
consolider la présence juive dans la
mosquée plus particulièrement et la
ville d’al-Qods en général, soit en
ajoutant un caractère juif à
l’environnement, soit en prenant ces
bâtiments pour bases avant de se
lancer en direction de la mosquée
al-Aqsa, ou de les utiliser comme
point de rassemblement avant de
mener des incursions dans la
mosquée, ou pour masquer les
excavations ou consolider la
présence sécuritaire dans la
mosquée.
Au cours des décennies précédentes,
l’occupant a agi avec réserve et
inquiétude en ce qui concerne sa
présence dans les alentours de la
mosquée al-Aqsa, à cause des
révoltes suscitées chaque fois qu’il
a entrepris une provocation, et ce
depuis sa présence en Palestine,
depuis la révolte d’al-Bouraq en
1929 jusqu’à l’intifada al-Aqsa en
2000.
Il semble cependant que la situation
ait changé, à partir de 2010, avec
la construction d’un site juif aux
alentours de la mosquée, avec
l’ouverture de la synagogue al-Kharab,
premier site juif aussi massif
construit dans la vieille ville, ce
qui annonce d’autre part que
l’occupant a dépassé sa réserve et
sa crainte et a regagné une
confiance en sa capacité de
concrétiser ses plans, aussi grands
soient-ils, sans provoquer de
réactions. Cette situation laisse
prévoir que les plans de l’occupant
vont se poursuivre, et de plus en
plus à proximité de la mosquée,
comme la synagogue de « la lumière »
évoqué dans le plan « Urshalim
d’abord », prévue pour être
construite au-dessus du tribunal
islamique, vers le mur occidental de
la mosquée al-Aqsa.
En 2012, le gouvernement de
l’occupation a émis l’ordre 4656
consistant à construire un site «
dimension et attirance biblique »
dans la ville d’al-Qods, et
notamment sur les sites historiques,
de sorte qu’ils apparaissent comme
des sites appartenant à la « période
biblique ». Il a consacré deux
millions de shekels (520 mille
dollars) pour une première
planification de ce projet.
Parmi les autres projets de
judaïsation, la commission régionale
de la construction dans la ville
d’al-Qods a approuvé le 2 juillet
2012 la construction d’une académie
militaire d’une superficie de 14
dunums dans Jabal Zaytoun, près de
l’hôpital Matla’, à l’est de la
mosquée al-Aqsa, selon un plan
défini consistant à consolider les
institutions de l’Etat de
l’occupation dans la partie Est de
la ville, en vue d’en faire la
capitale et de la judaïser. Les
autorités de l’occupation
poursuivent leurs tentatives de
détruire le pont donnant sur la
porte al-Maghariba, suscitant des
réactions populaires et officielles,
l’amenant à geler leur décision. Il
faut cependant dire que les
excavations et la modification du
terrain (transport de la terre hors
du site) au mois de juillet 2012
indiquent l’intention de l’Etat
occupant à poursuivre ses plans dans
ce sens.
3 – Concrétisation de la présence
juive à l’intérieur de la mosquée
al-Aqsa et l’intervention directe
dans son administration
Les tentatives israéliennes
d’imposer puis de consolider une
présence juive à l’intérieur de la
mosquée al-Aqsa n’ont pas cessé. De
même, le discours politique
réclamant cette présence en
partageant la mosquée de manière à
assurer une présence alternative
entre musulmans et juifs est devenu
de plus en plus insistant. Les
différents appareils de l’occupation
se sont mis à se soutenir les uns
les autres en vue de consacrer « un
droit juif » pour prier dans la
mosquée al-Aqsa, première étape
avant de chasser les fidèles
musulmans. Il faut dire que le
comportement officiel et sécuritaire
de l’occupation a constitué une aide
aux incursions devenues presque
quotidiennes. Parallèlement à ces
incursions, les déclarations
officielles et la protection
sécuritaire, tout fait et geste
concernant la mosquée est contrôlé,
avec la présence d’une multitude de
caméras de surveillance qui peuvent
à présent compter les fidèles
entrant pour la prière.
Ces incursions, devenues presque
quotidiennes, sont menées par les
extrémistes, les officiels et les
membres des appareils sécuritaires.
Certaines ont pu être refoulées par
les fidèles, cependant, ce sont les
autorités de l’occupation qui
contrôlent la fréquence et la
gravité des incursions menées,
jouant tantôt la fermeté, tantôt le
laisser-faire, envers les
extrémistes, selon les exigences des
fêtes et occasions juives, tout en
maintenant une ligne fictive ne
devant pas être dépassée pour éviter
la perte de contrôle. Parfois, ce
sont les incursions massives qui
sont autorisées, juste avant la
célébration de la « ruine du temple
», mais le 29 juillet 2012, les
autorités de l’occupation
empêchèrent ces incursions, au jour
même de la célébration, car le grand
nombre d’extrémistes dans la mosquée
provoque en général les fidèles et
suscite les affrontements. Alors que
pendant le mois de Ramadan, les
incursions ont été autorisées, elles
furent interdites les deux derniers
jours du mois sacré, et pendant les
fêtes de la rupture du jeûne. Ce
comportement nous invite à réfléchir
s’il ne s’agit pas plutôt d’une
tentative de commencer à partager la
mosquée, en laissant les juifs y
entrer de temps à autre.
Lors des incursions menées par les
groupes extrémistes, ces derniers
étaient protégés par les forces de
sécurité de l’occupation, qui
réprimaient toute tentative des
fidèles musulmans à s’y opposer.
Même les appels « Allah est le plus
Grand » furent interdits et soumis
aux contraventions et punis par
l’expulsion hors de la mosquée.
C’est pourquoi les gardiens de la
mosquée et les fidèles ont parfois
préféré éviter leur propre
expulsion, laissant les groupes
extrémistes entrer sans leur opposer
de résistance notoire.
Les incursions et
les déclarations des personnalités
officielles
: Elles furent moins fréquentes que
l’année dernière, même si elles se
sont poursuivies pour assurer une
couverture aux extrémistes. Le
13/3/2012, Moshe Viglin, l’un des
dirigeants du Likoud, a pénétré
illégalement dans la mosquée avec
une protection renforcée des forces
de l’occupation. Avec un groupe de
colons, ils ont inspecté la mosquée
et mené des rites religieux
talmudiques. Le 17/5/2012, plusieurs
personnalités politiques et membres
de la Knesset ont mené une incursion
dans la mosquée. Le 26/6/2012, le
président russe Vladimir Poutine a
déclaré qu’une des raisons de sa
visite est de soutenir la «
reconstruction du temple ». Le
29/7/2012, le candidat aux élections
présidentielles américaines s’est
rendu au mur al-Bouraq dans le cadre
de sa campagne électorale et y a
laissé un papier, signe de
solidarité avec l’occupant.
Les incursions et
déclarations des extrémistes juifs
: La
fréquence des incursions menées par
les extrémistes juifs dans la
mosquée al-Aqsa, tout au long de
l’année, a augmenté suite à la
décision de la cour suprême de
l’occupation, qui a confirmé « le
droit des juifs à prier dans la
mosquée al-Aqsa ». Nous
n’indiquerons que les plus
importantes de ces incursions :
Le 22 novembre 2011, 140 colons ont
investi la mosquée dans le cadre des
festivités religieuses. Ils y ont
entrepris quelques rites religieux
spécifiques à ces festivités. A
l’occasion des pâques juives, des
dizaines d’extrémistes ont investi
la mosquée, protégés par les forces
de l’occupation. A l’appel de grands
rabbins, ces incursions se sont
déroulées du 6 au 14 avril 2012.
Le 20 mai 2012, 90 extrémistes juifs
ont investi la mosquée al-Aqsa et
exécuté des rites religieux à
l’occasion de la commémoration de
l’occupation de la partie orientale
d’al-Qods. Le rabbin Israël Ariel,
soldat parachutiste ayant participé
à l’occupation de la mosquée al-Aqsa
en 1967, a déclaré avoir attendu 45
ans avant de pouvoir y prier. Le 25
juillet 2012, 120 extrémistes juifs
ont investi la mosquée à l’occasion
d’une commémoration juive. Pendant
le mois de ramadan, plusieurs
incursions ont eu lieu, et le nombre
de colons ayant investi la mosquée a
atteint 350 colons pendant la
première semaine du mois.
Incursions et
déclarations des appareils
sécuritaires
: Les appareils sécuritaires de
l’Etat de l’occupation ont poursuivi
le rôle qu’ils se sont fixés. Après
avoir interdit pendant des années
les incursions juives, les voilà
avec pour rôle de protéger ceux qui
mènent ces incursions et d’interdire
aux musulmans de riposter en les
arrêtant. Cependant, les forces
sécuritaires de l’occupation ont
mené elles-mêmes des incursions
indépendamment des colons, en petits
groupes. Le fait le plus notable à
ce propos est l’autorisation qui a
été accordée à nouveau, le 5 janvier
2012, de circuler dans la mosquée
al-Aqsa en tenue militaire, ce qui a
considérablement augmenté le nombre
d’incursions. De plus, le commandant
de l’armée sioniste Benny Gantz a
investi la mosquée le 18 juillet
2012, accompagné de dizaines de
soldats et de rabbins, pour y
accomplir des rites religieux, et
cela un jour après la découverte
d’un texte du conseiller du
gouvernement israélien disant que la
mosquée al-Aqsa fait partie
intégrande de l’Etat de
l’occupation, et que les lois
israéliennes y sont appliquées, dont
les lois relatives aux fouilles
archéologiques et la construction.
Avec les incursions, l’intervention
israélienne flagrante dans
l’administration de la mosquée al-Aqsa
s’est poursuivie, selon trois
parcours : l’interdiction de
rénover, l’intervention dans les
affaires de l’administration des
Awqafs musulmans dans al-Qods, et
les limites imposées à la
circulation des employés des Awqafs
et à l’entrée dans la mosquée,
notamment des fidèles. A ce propos,
l’intervention la plus notable est
celle de la « commission de
l’éducation et de l’enseignement »
du parlement de l’occupation, qui a
consacré une séance spécifique le 13
mars 2012 à la mosquée al-Aqsa
prétendant que les Awqafs musulmans
détruisent les vestiges dans la
mosquée al-Aqsa. De même, s’est
poursuivie la politique d’interdire
l’entrée de la mosquée aux fidèles,
notamment au mois de Ramadan et aux
étudiants des « tribunes du savoir
».
4 – Réactions aux développements en
cours dans la mosquée al-Aqsa
Malgré l’intensification sans
précédent des violations de la
sacralité de la mosquée al-Aqsa par
l’occupant, les réactions
palestiniennes, que ce soient les
organisations ou l’Autorité, n’ont
pas dépassé les déclarations de
protestations, et les appels aux
Etats arabes et musulmans à assurer
la défense de la ville d’al-Qods et
de ses habitants, ainsi que les
appels à la communauté
internationale et ses institutions
pour intervenir et empêcher
l’occupant de poursuivre ses
violations du droit international et
de la légalité internationale, en ce
qui concerne la ville sainte. Les
réactions populaires et officielles
arabes et islamiques furent très
timides, et n’ont pas atteint le
niveau nécessaire pouvant modifier
le cours des événements et protéger
la mosquée al-Aqsa ou la ville d’al-Qods.
Il faut noter que les Palestiniens
vivant dans les territoires occupés
en 1948 furent les principaux
défenseurs de la ville et de la
mosquée al-Aqsa, face aux attaques
israéliennes.
Au niveau arabe et musulman, les
réactions n’ont pas dépassé la ligne
fixée après l’incendie de la mosquée
en 1969, soit des protestations et
des conférences pour dénoncer les
agressions israéliennes et des
promesses de soutien.
L’événement le plus notable a été la
tenue de la conférence
internationale à Doha, Qatar, pour
la défense d’al-Qods, au mois de
février 2012. Cette conférence s’est
achevée par « la proclamation de
Doha » qui a exprimé la profonde
inquiétude des conférenciers quant à
ce qui se passe, telles les
excavations menées sous la mosquée
al-Aqsa et ses alentours dans la
vieille ville. Elle a adopté une
stratégie globale et élargie à
plusieurs secteurs de projets dont a
besoin la ville d’al-Qods, et a
décidé de se diriger vers le conseil
de sécurité pour obtenir une
décision, concernant la formation
d’une commission d’enquête sur les
mesures prises par l’Etat de
l’occupation, depuis l’achèvement de
l’occupation de la ville d’al-Qods,
en 1967. Selon Ahmad Qrai’,
président du département d’al-Qods
dans l’OLP, seuls 37 millions de
dollars des 500 millions prévus pour
al-Qods, au sommet arabe de Syrte
(Libye) sont parvenus jusqu’à
présent.
Malgré la tenue d’une conférence au
sommet de l’Organisation de la
coopération islamique à la Mecque le
14-15 août 2012, le communiqué final
ne mentionne aucunement les dangers
contre al-Aqsa, alors que plusieurs
faits étaient publics. Mais le
sommet a adopté le soutien d’un plan
stratégique multiple pour la ville
d’al-Qods, plan adopté lors de la 38ème
session du conseil des ministres le
30 juin 2011, au Khazakhstan, comme
cadre de définition des priorités de
financement islamique pour la ville
d’al-Qods. Reste alors de mettre ce
plan à exécution.
Sur le plan populaire et les
réactions civiles et
institutionnelles agissant en faveur
de la ville d’al-Qods, les actions
se sont limitées aux conférences qui
appelaient au soutien d’al-Aqsa
ainsi qu’aux manifestations
populaires épisodiques. Le rôle de
l’institution d’al-Azhar, qui a
publié un communiqué le 20 novembre
2011, appelé « le document
d’al-Azhar contre la judaïsation
d’al-Aqsa » a été notable. Ce
document confirme l’arabité d’al-Qods,
dont les racines plongent dans
l’histoire millénaire alors que la
présence juive n’est que récente et
fugitive.
Sur le plan populaire, le mouvement
fut émotionnel, sporadique, sans
impact sur les gouvernements arabes
et islamiques, pour les obliger à
adopter des positions fermes et
hardies envers ce qui se passe dans
al-Qods. La commémoration de la
journée de la terre le 30 mars 2012
sous l’appelation « marche mondiale
pour al-Qods » fut l’événement le
plus notable en solidarité avec al-Qods
et sa population.
Au niveau international,
Les réactions à la question d’al-Aqsa
peuvent être perçues, sur le plan
international, à partir des
positions envers al-Qods d’une
manière générale. Ces positions se
sont limitées à la dénonciation
verbale en même temps que la
poursuite du soutien à la politique
israélienne, comme fut l’attitude
des Etats-Unis qui, verbalement,
exprime sa dénonciation de la
colonisation, alors qu’en réalité,
ils ont bloqué le vote le 6 juillet
2012 du conseil des droits de
l’homme de l’ONU réclamant la
formation d’une commission d’enquête
pour examiner la colonisation
israélienne dans les territoires
palestiniens, y compris al-Qods.
Cette duplicité dans l’attitude
américaine est un encouragement à la
poursuite de la politique
israélienne, du moins c’est ainsi
que l’entend l’occupant.
Par ailleurs, la publication du
rapport annuel sur la liberté de
religion, au cours de l’année 2011
par le ministre américain des AE
indique « une politique
gouvernementale suivie depuis 1967
interdisant aux non-musulmans à
prier dans la mosquée al-Aqsa », ce
qui fut immédiatement traduit dans
la réalité par la proposition d’un
membre du bloc de l’union nationale
dans l’Etat de l’occupation de
partager la mosquée al-Aqsa entre
musulmans et juifs.
Les déclarations du président russe
Vladimir Poutine et du candidat
américain aux élections
présidentielles, Mitt Romney, ont
montré qu’en réalité, ils négligent
le fait que le mur al-Bouraq fait
partie de la mosquée al-Aqsa et ils
apportent leur soutien au plan de «
construction du temple » par les
sionistes, à la place de la mosquée.
Sur le plan médiatique
Alors que les chaînes locales et
internationales dans le monde arabe
et musulman sont tournées vers les
événements du « printemps arabe »,
al-Qods fut négligée par ces médias
d’une manière générale, à
l’exception de quelques chaînes
palestiniennes et les sites
électroniques des Palestiniens de
48. Au mois d’avril 2012, fut tenue
au Gabon la 9ème
conférence islamique des ministres
de l’information, qui a appelé à
s’intéresser particulièrement à la
ville d’al-Qods, en consacrant le
dernier vendredi du mois de Ramadan
de chaque année à une couverture
spéciale se rapportat à la ville
d’al-Qods. Mais ce vendredi est
passé sans que la ville ne soit
l’objet de cette attention, et la
mosquée al-Aqsa fut à peine touchée
par les médias arabes et islamiques.
D’une manière générale, les
réactions arabes et islamiques
furent loin de répondre à la gravité
de l’attaque israélienne, que les
seules conférences et réunions n’ont
pas réussi à stopper. Sur le plan
populaire, le mouvement est encore
faible, au moment où les peuples
arabes affichent leur volonté de se
débarrasser de l’asservissement et
du suivisme. De même que le
comportement de l’Autorité
palestinienne avec la question d’al-Aqsa
n’a pas été à la hauteur des
préparatifs des sionistes. Elle a
invité à la visite de la mosquée,
suscitant les divergences entre les
différentes composantes de la
nation, qui se sont ajoutées à
d’autres divergences. L’attitude
arabe et musulmane aujourd’hui ne
diffère encore pas de la
dénonciation lors de l’incendie
criminelle il y a 34 ans, ce qui
rassure l’Etat de l’occupation et
l’encourage à aller plus loin dans
sa politique.
5 – Recommandations
C’est le sixième rapport annuel
publié par l’Institution
Internationale al-Qods, depuis le
premier janvier 2005. Il est
constitué à partir d’une lecture
cumulative des développements sur le
terrain et il a pour but de définir
le principal facteur protégeant la
mosquée al-Aqsa contre la
judaïsation. Il a souligné que
l’absence de dissuasion et l’absence
d’un projet arabo-musulman pour
consolider la présence des Maqdisis
dans la ville sont les principaux
facteurs qui encouragent les
sionistes à aller plus en avant dans
leurs projets. De même le rapport
essaie de proposer des
recommandations en vue de mettre en
place cette politique dissuasive et
la reprise du calcul des gains et
des pertes chez le décideur
sioniste, lorsqu’il envisage
d’attaquer la mosquée al-Aqsa ou de
modifier ses traits. La
consolidation d’une telle équation
peut retarder les agissements
sionistes envers la mosquée comme
cela a été le cas pendant 45 ans
d’occupation. Une telle équation
peut faire éviter le partage de la
mosquée au moment où le rapport de
forces démographique est
nécessairement secoué.
Les recommandations aux masses
arabes et islamiques
Les masses arabes et islamiques sont
parvenues à renverser l’équation de
la soumission contre des régimes
connus pour leur autoritarisme et
leur complots contre la cause
palestinienne. Mais leur
préoccupation par leurs affaires
internes laissent le champ libre à
l’Etat de l’occupation pour étendre
ses agressions. Ceux qui peuvent
aujourd’hui protéger al-Aqsa sont
les masses qui ont entrepris ces
changements. C’est pourquoi nous
appelons les peuples arabes et
islamiques, et s’ils le veulent, ils
le peuvent, à avoir al-Aqsa en vue
et de centrer leurs activités sur le
soutien à al-Aqsa, en organisant des
manifestations de colère pour
obliger leurs gouvernements à
prendre al-Qods et al-Aqsa pour des
questions prioritaires . Nous les
appelons à prendre le critère du
soutien à al-Qods dans le choix des
personnalités, des programmes et des
partis politiques, dans toute
élection à venir.
Recommandations aux parties agissant
en faveur d’al-Qods
Il reste encore beaucoup à faire,
pour les institutions civiles arabes
et islamiques qui agissent pour al-Aqsa.
Nous appelons incessamment ces
associations de bienfaisance à
investir dans al-Qods et à consacrer
des programmes continus, en ayant à
l’esprit des projets de
développement et non pas de secours.
Il est nécessaire de soutenir les
«tribunes du savoir » dans la
mosquée, et les programmes de visite
régulière à la mosquée, garanties
pour assurer une présence continue
des fidèles dans la mosquée, afin de
repousser les incursions des
extrémistes et empêcher le partage
de la mosquée. Ces parties sont
invitées à assurer des sources de
financement régulier et continu pour
soutenir al-Qods et al-Aqsa.
Nous appelons les partis politiques
à se rappeler d’al-Qods dans leurs
déclarations et activités,
programmes éducatifs et
mobilisations, en vue de propager la
conscience au sein des masses et de
les mobiliser pour le soutien aux
causes véritables de la nation, al-Aqsa
en particulier.
Recommandations aux médias
Les événements sanglants ont pris le
dessus des informations en cette
période des « révolutions arabes »,
faisant souvent oublier les
informations sur les agressions et
les attaques contre la mosquée al-Aqsa,
même lorsque celles-ci atteignent un
niveau sans précédent. Etant donné
le rôle important joué par les
médias pour la prise de conscience
et la formation d’une public, il est
nécessaire de porter une attention à
la question d’al-Aqsa, en tant
qu’une des principales causes de la
nation, afin de ne pas se retrouver
complice de la judaïsation.
L’occupation craint les médias et
craint qu’ils ne dévoilent ses plans
de judaïsation ; la responsabilité
des médias et des journalistes est
grande, quand il s’agit d’empêcher
l’occupant de dilapider les lieux
sacrés en le dénonçant et en
suscitant des remous pour l’obliger
à reculer. Mais le fait de noyer le
plus important avec le moins
important et de plonger dans les
détails des affaires internes ont
éloigné les médias et les
journalistes des agressions graves
contre al-Aqsa. C’est pourquoi nous
appelons les médias à adopter une
stratégie qui place al-Qods et al-Aqsa
à la tête de leur couverture et
programmes. Il en est de même pour
les écrivains et journalistes qui
doivent consacrer une place de choix
dans leurs écrits et articles à la
question d’al-Qods et d’al-Aqsa. Les
médias arabes et islamiques peuvent
influencer le cours des événements,
mais il suffit d’avoir la volonté de
le faire.
De même, nous encourageons les
jeunes à prendre des initiatives et
à mettre à profit l’espace
électronique en vue de propager les
informations, à transférer les
images, à mobiliser les internautes
pour affronter l’activité
électronique israélienne qui semble
plutôt en avance sur celle des
Arabes et musulmans.
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