Le mouvement de la résistance Hamas a
dépassé la crise de la liquidation de ses
leaders de premier rang, affirment des
analystes politiques.
Les avions de
l'occupation sioniste ont assassiné le
cheikh Ahmed Yassine, le fondateur du Hamas
et son premier chef. L'occupant avait voulu,
avec ses missiles, éteindre le flambeau du
djihad laissé par le cheikh dans les coeurs
des générations, en vain.
Chef
spirituel
Adnan Abou Samer, analyste politique,
considère le départ du cheikh Yassine comme
un très dur coup au mouvement. Le cheikh
était, en plus de sa position de fondateur,
un chef spirituel. Il fournissait au
mouvement la volonté et la force nécessaires
pour affronter les difficultés.
Mieux encore, le cheikh attirait autour
de lui toutes les tendances, direction comme
base. Une attirance difficile pour d'autres
personnalités, ajoute-t-il.
En dépit du départ du cheikh, avec un
charisme tellement fort, le mouvement du
Hamas a pu dépasser la crise. Ses
institutions consultatives ont mis en avant
une nouvelle direction, avec une popularité
grandiose, aussi bien à l'intérieur comme à
l'extérieur. Les nouveaux chefs empruntent
le même chemin du cheikh Yassine,
brandissent ses slogans, appliquent ses
principes pour lesquels il avait donné sa
vie.
Quant à l'effet de la liquidation des
leaders sur le travail des membres du
mouvement, Adnan Abou Samer explique que les
menaces de cette liquidation sont toujours
présentes. Les leaders se trouvaient obligés
de se montrer moins parmi les masses.
Parfois, l'absence causée par ces
menaces, dit-il, laisse une lacune entre la
direction et la base. De telles difficultés
ont été résolues par le Hamas avec
l'apparition d'un deuxième et d'un troisième
rang de chefs, de chefs de terrain qui
peuvent remplir tout vide directionnel.
Ainsi, la politique d'assassinat
pratiquée par "Israël" a montré ses limites.
Adnan Abou Samer attire l'intention sur le
fait que chaque fois qu'un chef est
assassiné, un autre plus dur prendra sa
place.
Le
Hamas, toujours fort
Quant à l’analyste Dr.
Abdou As-Sattar Qassem, il remarque que le
mouvement du Hamas n’a pas été affaibli
après le départ du cheikh Yassine. En fait,
la direction est toujours collective ; ce
n'était pas le cheikh qui prenait les
décisions. Des conseils consultatifs
suggéraient les décisions, confirme-t-il.
Dans un entretien spécial
donné à notre centre d'information CPI,
Abdou As-Sattar Qassem dit que la direction
du cheikh Yassine était plutôt symbolique et
non effective. Le Hamas a pu continuer sans
aucun problème après sa tombée en martyre.
Le Hamas fait partie des Frères
Musulmans, la plus grande organisation du
monde. L'absence de tel ou tel chef
n'affecte pas tellement le mouvement.
Abdou As-Sattar Qassem
remarque que non seulement l'occupation
israélienne constate que sa politique de
liquidation ne donne rien, mais de plus,
elle regrette souvent son agissement.
L'assassinat d'un chef pourrait en pousser
un autre plus dur sur la scène.
Un
large rang de chefs
Pour sa part, l'analyste
politique Talal Okal croit que ce n'était
pas pour rien que l'Etat d'occupation a
assassiné le cheikh fondateur. Il avait
voulu changer la ligne politique directrice
du mouvement.
Il informe notre centre que le cheikh
Yassine était un homme rationnel. Il
réagissait selon l'idéologie et le programme
du mouvement. Il avait un regard exhaustif
des circonstances.
L'Etat d'occupation voulait, par
l'assassinat du cheikh Yassine, en finir
avec la génération fondatrice. Il croyait
déconcerter les générations suivantes,
jeunes, qui calculeraient autrement que les
dirigeants fondateurs.
Mais, affirme Talal Okal,
le Hamas reste fort, cohérent.
Effectivement, sur le terrain, il devient
même plus fort et plus influent. Des
évolutions nouvelles se sont produites, qui
ne pourraient pas se produire sous la
première direction, croit-il.
Le mouvement du Hamas a alors dépassé
toute crise engendrée par l'assassinat de
ses leaders avec le renouvellement d'un
vaste rang de chefs. Résultat de vastes et
fortes relations sociales dans la société
palestinienne.
En somme, la direction du mouvement de la
résistance islamique Hamas, même étant la
plus visée par les assassinats, reste une
organisation forte et cohérente.