Centre Palestinien
d'Information
Rapport
La septième guerre : les préambules, les causes et les
conséquences

Photo CPI
Mercredi 28 janvier 2009
Palestine - CPI
Depuis le samedi 27 décembre 2008, la bande de Gaza est le
sujet d’une agression des plus affreuses. Toutes ses
institutions civiles et sécuritaires, ses mosquées, ses
universités, les maisons résidentielles et mêmes les écoles
de l’UNRWA, tous sont pris en cible. De réels carnages ont
été effectués par les forces israéliennes d'occupation. Le
nombre de martyrs a dépassé les mille personnes, de loin. Le
nombre de blessés a dépassé les cinq mille dont la moitié
sont des femmes et des enfants. Auparavant, la Bande a vécu
sous un blocus hermétique, depuis un an et demi.
Quelques
notes
- La bande de Gaza est d’une
superficie très limitée.
- Elle connaît la densité de
population la plus forte du monde.
- Elle ne profite d’aucune
ressource naturelle.
- Les anciens accords font
d’elle un territoire dépendant d’"Israël" pour l’eau,
l’électricité, le carburant et les produits commerciaux.
- Elle constitue une zone
ouverte, militairement indéfendable.
- Elle ne possède aucune
profondeur, ni géographique ni militaire.
- Elle est isolée, de la
terre, de la mer et du ciel.
- Elle ne possède de forces,
ni aérienne, ni maritime pour se défendre. Elle ne possède non
plus d’armes lourdes.
- La résistance, dans la
bande de Gaza, n’a aucun allié militaire ou politique.
- Tous les sièges et les
bureaux qui soutiennent la résistance ont été détruits.
- La victoire pour la résistance palestinienne consiste en
sa seule survie. Elle est pour les Israéliens liée à la
réalisation des objectifs déclarés.
Préambule
Premièrement : Les efforts
avaient connu l’échec pour prolonger l’accalmie, avant qu’elle
ne prenne fin. Une accalmie qui a duré six mois. Le Caire
voulait pousser le Hamas à accepter cette prolongation sans que
l’occupation israélienne ne soit obligée d’appliquer les
conditions de cette prolongation. En effet, les occupants
israéliens a continué pendant les six mois d’accalmie à fermer
les points de passage devant le passage des gens, des produits
commerciaux et du carburant… De plus, les Israéliens continuent
leur agression sporadique contre les civils de la bande de Gaza,
ne respectant ainsi aucunes conditions de l’accalmie. Les
Israéliens voulaient imposer à la résistance palestinienne des
conditions : l’accalmie pour l’accalmie, la résistance pour la
nourriture. On voulait geler la résistance afin que les
occupants israéliens s’occupent de la Cisjordanie et de la ville
d’Al-Quds, afin de confisquer plus de terrains, afin d’agrandir
les colonies, afin d’arrêter plus de résistants, en
collaboration avec l’autorité palestinienne. Cette dernière veut
vendre la cause palestinienne dans des négociations qui ne font
que donner à l’occupant la couverture qui lui est tant chère
pour continuer son occupation et ses agressions contre tous les
Palestiniens aussi bien de la Cisjordanie que de la bande de
Gaza.
L’échec de l’accalmie avec
ces conditions humiliantes signifiait le retour à la résistance,
sur la scène palestinienne, qui signifiait à son tour une gêne
pour ceux qui avaient choisi ces négociations inutiles avec les
Israéliens. La fin de l’accalmie dans son ancienne forme a
contrarié la volonté des Israéliens qui voulaient se débarrasser
de la résistance ou l’isoler, et jouer avec les négociations
pour que leurs projets coloniaux aillent bon train.
Deuxièmement : Les dirigeants
égyptiens étaient en colère auprès du Hamas et de la résistance
palestinienne, pour leur refus d’accepter la prolongation du
mandat du président Abbas, mandat qui a normalement pris fin le
9 janvier 2009. Les mouvements ont également refusé de se
présenter au Caire pour un dialogue organisé par l’Egypte. Ils
ne voulaient pas y être présents avant que les dossiers du
conflit soient résolus. Ces dossiers étaient la cause de la
division sur la scène palestinienne, comme par exemple le
dossier du mandat du président Abbas.
Troisièmement : Le mouvement
du Hamas et les factions palestiniennes ont refusé une accalmie
humiliante. Ils se sont attachés au choix de la résistance. Une
fermeté dans la décision qui gêne la continuation de ces
négociations inutiles. Par ailleurs, la politique de certains
régimes arabes dont l’Egypte est pour le blocus mené contre
Gaza. Cette politique a tendance à mettre aux enchères la cause
palestinienne pour avoir l’approbation de l’Administration
américaine.
Quatrièmement : Le mouvement
du Hamas reste fidèle à sa position politique et aux droits du
peuple palestinien. Les Palestiniens de la Cisjordanie et de
Gaza continuent à montrer une résistance historique. Cela a
énormément contrarié certains régimes arabes et certaines forces
internationales. L’opinion publique a commencé à réagir pour
lever le blocus imposé sur la bande de Gaza. Plus de gêne alors
pour les participants au blocus.
Cinquièmement : La scène
politique de l’Entité sioniste est dans une période
préélectorale. Alors les politiciens israéliens ont fait de
l’agression contre la bande de Gaza un outil pour gagner des
voix, surtout que la concurrence est des plus fortes depuis la
guerre de juillet 2006 menée contre le Liban.
Ces éléments et quelques
autres ont poussé les Israéliens, en collaboration avec certains
Arabes et Palestiniens, à décider de lancer un coup fort au
mouvement du Hamas et aux factions palestiniennes et à la
volonté populaire palestinienne. Un coup pour se débarrasser de
la résistance de Gaza qui gêne pas mal de monde. Il y a ceux qui
donnent la raison aux Israéliens pour leur agression contre
Gaza. Ils vont jusqu’à porter au Hamas la responsabilité de la
guerre, pour avoir refusé l’accalmie, avec ses conditions
humiliantes. Ces conditions voulaient arrêter la résistance
contre une bouchée de pain.
Le 25 décembre 2008, le monde entier a entendu les
déclarations de Tsipi Livni, la ministre israélienne des
affaires étrangères, accompagnée de l’Egyptien Ahmed Abou
Al-Ghayd, au Caire. Elle a dit que la situation à Gaza
allait changer en exterminant le mouvement du Hamas. Du côté
des Egyptiens, ni Abou Al-Ghayd, ni Omar Solayman n’a posé
d’objection (comme si ses propos leur convenaient).
La guerre
contre la Bande : les causes réelles, apparentes et dissimulées
Les occupants israéliens
avaient tiré des leçons de la guerre du Liban en 2006. Ils n’ont
donc pas déclaré les objectifs de leur guerre contre la bande de
Gaza. Ils ont compris qu’il ne faut pas se donner de grands
objectifs, sinon leur machine de guerre connaîtrait un grand
échec, si un de ces objectifs n’est pas réalisé.
Du premier jour de la guerre,
l’Entité sioniste a tenu une position ambiguë devant les médias.
Cependant, plus d’un de ses dirigeants en ont parlé. Déjà, un
peu avant, Tzipi Livni a dit, au Caire, le 25 décembre 2008, que
les Israéliens voulaient changer la situation dans la bande de
Gaza et mettre fin au pouvoir du Hamas. Plus tard, les
Israéliens ont dit qu’ils voulaient affaiblir le Hamas. Le
ministre de la sécurité intérieur israélien Dikhter a informé la
chaîne satellitaire Al-Jazeera, le 4 janvier 2009, qu’ils
voulaient stopper définitivement les tirs de roquettes de la
résistance et arrêter la contrebande d’armes et réaliser une
accalmie différente de la précédente.
La guerre a des objectifs stratégiques et tactiques. Des
objectifs principaux et d’autres secondaires. Toutefois, il
y a toujours un but stratégique.
Les objectifs israéliens peuvent être
résumés et classés en quelques points.
Anéantir le Hamas reste une
première priorité. Pour les Israéliens et pour leurs alliés, le
mouvement constitue un élément principal de la résistance
palestinienne et de tout le front d’opposition. Les Israéliens
et leurs alliés veulent liquider le Hamas pour liquider la cause
palestinienne, de façon définitive ou presque. On parle de
ramener la région à l’état d’avant l’an 1967.
Ils veulent achever le Hamas,
en le prenant comme le principal obstacle à un accord de paix,
version israélienne, une version acceptée par l’autorité
palestinienne.
Le rapport israélien Finograd publié après la guerre du
Liban de l’an 2006 est une cause de cette guerre menée
contre la bande de Gaza. L’armée de l’occupation israélienne
voulait retoucher sa réputation, après le flagrant échec de
leur guerre avec le Hezbollah libanais. L’armée est alors
partie à Gaza, le point faible à son avis.
Puis les occupants israéliens essaient de
réaliser un paquet d’objectifs sur le terrain :
- Empêcher le tir de
roquettes de la résistance palestinienne venant de Gaza reste un
autre objectif de cette guerre.
- Obliger le mouvement du
Hamas à accepter une accalmie sous des conditions israéliennes
en est un autre.
- Finalement, les Israéliens voulaient amener des forces
internationales pour protéger leur Entité et pour empêcher
la résistance palestinienne de la bande de Gaza de se
ravitailler en armes. Ils croient que ces deux points
permettraient d’ouvrir la voie aux autorités palestiniennes
d’Abbas pour qu’elles reprennent le contrôle de Gaza.
La
position de la l’autorité palestinienne
Regard sur la scène politique
palestinienne
Les échanges médiatiques
entre les Palestiniens ont un peu cessé, pendant la guerre.
Toutefois, l’atmosphère négative règne toujours sur la scène
politique palestinienne.
Aucune initiative pour
restaurer la maison intérieure palestinienne n’a été prise.
En Cisjordanie, la population
n’a pu manifester contre la guerre, à cause des services de
sécurité de l’autorité palestinienne de Ramallah.
Des positions par rapport à
la résistance ont été exprimées.
Un soutien populaire à la
résistance palestinienne pourra certainement affaiblir la
présidence palestinienne. Cette présidence a montré une position
très faible dans cette guerre. Pas seulement. Elle a été accusée
d’y avoir participé. Elle n’a pas appelé à l’ouverture du point
de passage de Rafah. Elle a soutenu avec force les positions
égyptiennes.
La position de Ramallah s’est
alignée sur celle de l’Egypte et de l’Europe pour garantir
l’arrivée de Mahmoud Abbas à Gaza sous un accord qui suivrait
les combats.
L’autorité palestinienne a
protégé les arrières d’"Israël". Elle a réprimé toute
manifestation en Cisjordanie et tout aspect de résistance. Elle
a protégé l’Entité sioniste du risque d’ouverture d’un autre
front en Cisjordanie.
Les actions politiques de cette autorité étaient pour des
intérêts partisans, dit-on. Ses positions politiques riment
avec ses intérêts venant à l’encontre de la résistance.
Les
positions arabes
Regard sur la scène politique arabe
Les Arabes connaissent une
faiblesse qui fait tort à la résistance palestinienne. Les
Egyptiens ont refusé de traiter la cause palestinienne de façon
positive.
Le camp des Arabes dits
modérés a été accusé d’être avec les ennemis israéliens et
américains. Cela a affaibli la politique américano-israélienne
dans les pays arabes.
Le vide laissé par la
déficience des pays arabes a été rempli par d’autres forces
régionales, surtout par les Turcs.
Le refus populaire des
systèmes arabes s’est renforcé. Les peuples commencent à
pratiquer des pressions sur leurs dirigeants pour qu’ils
viennent en aide aux Palestiniens et pour reprendre la position
nationale de la Palestine.
L’Egypte a pour sa part
montré son incapacité à faire quelque chose concernant le
dossier palestinien. Elle a exprimé son besoin de la Turquie.
Elle a voulu reprendre son rôle en invitant le Hamas au Caire.
Le point de passage de Rafah a été pris comme excuse pour
faire des pressions sur le Hamas afin qu’il accepte une
accalmie permanente et qu’il libère Chalit. Mais la
direction égyptienne peut se retirer d’un moment à l’autre.
L’opposition intérieure ne cesse de s’agrandir, au moment où
les Israéliens poussent les Egyptiens à adopter des
positions plus agressives avec le Hamas.
Grandes
divergences, l’Egypte la plus perdante
En énumérant les causes et
les objectifs de la guerre (israélienne menée contre la bande de
Gaza), on remarque que cette guerre est dans l’intérêt de
l’Egypte actuelle, se prenant pour une représentante de la
tendance modérée dans la région.
En effet, la victoire du
Hamas représente toujours un élément nouveau pour la position
égyptienne face à la cause palestinienne. Les politiciens du
Caire croient qu’il y a un lien entre le Hamas et l’opposition
égyptienne d’une façon ou d’une autre.
Durant longtemps, le
gouvernement égyptien a pu se retenir, se croyant capable de
contenir le Hamas, même si c’est un peu difficile et fatiguant.
Mais la position du Hamas fait face à l’initiative égyptienne
par rapport à la réconciliation palestinienne interne.
Frapper le Hamas devient une
nécessité pour les Egyptiens. Il faut éliminer toute chose qui
prend une telle nomination, tel était leur vœu.
Le journal hébreu Haaretz
dit, le 6 janvier 2009, que le président égyptien Mobarak avait
déclaré, la veille, aux ministres des affaires étrangères
européens, qu’il faut empêcher une sortie victorieuse du Hamas
de ces affrontements.
Dans le même contexte, le
vice-ministre de la guerre israélien Mtan Filnaaï, dans une
interview donnée à la télévision israélienne, le 30 décembre
2008, a dit que plusieurs partis arabes comprennent "Israël" qui
voulait frapper le Hamas. Cette compréhension arabe était un
élément encourageant pour "Israël" pour qu’elle entame sa
campagne militaire. Beaucoup de gouvernements arabes croient
qu’ils ont un point commun avec "Israël" dans leur guerre contre
l’Islam extrémiste, dit le magazine égyptien Al-Distour, le 5
janvier 2009. Il y a également le refus du système égyptien
d’ouvrir le point de passage de Rafah, en dépit de la grave
agression israélienne et du grand besoin de la bande de Gaza.
L’Egypte a beaucoup fait de
mal à son rôle historique dans la région, par ses positions
négatives envers le mouvement du Hamas.
L’Egypte est la grande
perdante dans cette guerre. Elle perd de sa capacité
d’influence. Elle perd aussi sa sécurité nationale, en se
prenant comme une protégée américaine, laissant à "Israël" le
rôle de force régionale unique.
La Syrie considère cependant
l’agression israélienne contre la bande de Gaza comme une
agression contre sa sécurité, dans la même mesure où frapper le
Hezbollah est pris comme une menace à l’Iran. On veut faire
comprendre à la Syrie qu’elle n’a aucune porte de sortie de ce
que les Américains veulent pour la région, ni elle ni personne,
ni tout pays ni toute organisation.
Pour ce qui est du Qatar, il
traite le sujet avec une sorte d’équilibre. Il accorde au peuple
palestinien son droit. Et il appelle à l’organisation d’un
sommet arabe d’urgence.
La situation libyenne était
claire. Son représentant au Conseil de sécurité et son ministre
des affaires étrangères ont fait des déclarations positives.
L’Algérie a pour sa part reçu
une personnalité du mouvement du Hamas : Sami Abou Zahra.
Le Soudan a pris une position
positive contre la guerre. Son président Al-Bachir a rencontré
la direction du Hamas, à Damas.
La scène arabe s’est montrée déchirée. Les dirigeants n’ont
pas réussi à se rencontrer dans un sommet, malgré tous les
efforts donnés par un parti ou par un autre. L’objection
égyptienne était pour quelque chose dans cet échec.
La scène
mondiale
Les Européens montrent une
compréhension envers la guerre israélienne contre Gaza. Ils
condamnent cependant le fait de prendre en cible les civils.
Ils proposent une initiative
pour un cessez-le-feu permanent sans vouloir que le Hamas en
profite.
Le rôle français sous la
présidence de Sarkozy est actif.
En ce qui concerne
l’administration américaine, Bush suivait de près la guerre,
Obama ne montrait qu’une position floue.
Les Turcs se montrent très
actifs, en coordination avec la Syrie et l’Iran.
Les Russes se détachent un
peu de la position américano-européenne.
L’occupation israélienne n’a
pas réussi à accomplir ses objectifs. Elle s’est alors retrouvée
obligée de baisser un peu la barre de ses objectifs. Toutefois,
elle a refusé toute initiative internationale pour se montrer
forte et pour trouver une issue lui permettant de quitter Gaza
sans perdre la face.
L’initiative européenne donne
aux Egyptiens le droit de réagir, exclusivement.
Et les Egyptiens veulent en profiter pour ramener le Hamas
sous leur égide. Ils veulent que ce dernier comprenne qu’il
ne peut rien faire sans l’Egypte.
La
septième guerre : les résultats
La scène israélienne
Les israéliens ne parlent pas
tous sur la même longueur d’onde, ni au niveau politique, ni au
niveau sécuritaire, en ce qui concerne les objectifs finaux de
la guerre.
En tout cas, ils ont mené une
politique destructrice à Gaza.
Ils mettaient du temps pour
mettre à exécution leurs opérations, malgré le petit temps qui
leur reste avant les élections et avant l’investiture du
président Barack Obama.
La majorité de l’opinion
publique israélienne soutient la continuation de l’opération
militaire. Les chefs politiques ne voulaient rater cette
opportunité pour renforcer leur popularité. L’axe Livni-Barak
contre Netanyahu.
Les Israéliens ont plusieurs
positions face à l’accalmie, face au déploiement des forces
internationales, contrôleur d’un cessez-le-feu. Ils veulent
mondialiser l’affaire comme cela s’est qui passé au sud du
Liban. Un accord de cessez-le-feu non écrit laissant à "Israël"
la possibilité de répliquer violemment à tout tir de roquette.
Mais sur la perte psychologique, les Israéliens en ont
beaucoup. Leur image positive en occident s’est lourdement
entamée, par la tombée de beaucoup de civils palestiniens.
La scène à Gaza
Le mouvement du Hamas a
totalement mis la main sur la bande de Gaza après l’opération de
2006. Depuis, il contrôle les infrastructures de la résistance.
Il a pu profiter de
l’ancienne accalmie pour renforcer la résistance : entraînement,
matériels et planification.
La résistance palestinienne
s’est préparée pour cette guerre depuis pas mal de temps.
La population abrite la
résistance et la protège.
Le Hamas a fait de la
coordination avec les factions palestiniennes une priorité.
Elles participent et dans la résistance et dans la décision
politique.
Il y a eu, pendant la guerre,
une réaction palestinienne populaire forte à l’extérieur comme
dans les territoires palestiniens occupés en 1948.
Un système de guerre urbaine
a été adopté par les factions palestiniennes.
La résistance palestinienne a
beaucoup profité de l’expérience de la résistance libanaise. Il
y a une grande ressemblance entre les deux réalités de terrain.
La solidarité arabe et
musulmane ne s’est jamais arrêtée.
Les médias arabes ont soutenu
la résistance avec force. Ce soutien a épuisé la propagande
israélienne.
Les médias de la résistance
palestinienne étaient également très actifs et efficaces.
Le Hamas a tenu une position
défensive, après que la banque d’objectifs israéliens a été
épuisée.
Il faut noter que la victoire
et la défaite ne seront pas chiffrés par les résultats sur le
terrain, mais surtout par l’accomplissement des objectifs
délimités.
En fait, l’armée israélienne
a entamé la guerre pour reprendre sa notoriété perdue pendant sa
dernière guerre avec le Hezbollah, et pour d’autres raisons,
déjà évoquées plus haut. Pour sa part, la résistance
palestinienne travaille pour sa survie. Donc ce que donne la
résistance ne compte pas comme une perte.
La résistance a fait la surprise de ne pas dévoiler ses
dispositions. Elle a pu tirer ses roquettes vers des portées
assez éloignées, ce à quoi l’ennemi ne voulait même pas
penser. Cela a constitué un élément supplémentaire capable
de dessiner le parcours de la guerre. La résistance a pu
résister et lancer des roquettes de façon constante, malgré
tous ces tanks qui l’entouraient. Des données qui ne
viennent pas au goût de l’armée israélienne.
Après la
guerre : les gagnants et les perdants
C’est après la guerre qu’on fait le tri entre les gagnants
et les perdants. Les grands perdants sont tout d’abord
l’autorité palestinienne et le mouvement du Fatah. Et puis
le régime égyptien. Le système arabe en général. Les grands
gagnants sont les résistants, palestiniens en particulier,
et arabes en général.
Conclusion
L’occupation israélienne a
refusé la décision 1860 du Conseil de sécurité des Nations Unies
publiée le 9 janvier 2009. Néanmoins, ce refus ne signifie guère
qu’elle ne cherche pas une issue politique la sauvant du
bourbier dans lequel elle s’est mise. Par ailleurs, la décision
était au profit de l’occupation israélienne. Elle l’a refusée
parce qu’elle n’avait pu accomplir ses objectifs. Elle a eu peur
que le Hamas et la résistance palestinienne ne soient sortis
victorieux de cette guerre après cette résistance héroïque
devant l’armée israélienne, la plus forte de la région. Elle a
essayé de travailler, couverte par les Américains, pour réaliser
un de ses objectifs qu’elle avait échoué pendant deux semaines
durant. Surtout stopper les roquettes de la résistance
palestinienne qui entachent toujours sa réputation.
A la fin, les occupants
israéliens essayent de pratiquer plus d’opérations militaires et
de mettre les bouchées doubles, sur le niveau diplomatique, pour
trouver une issue à son bourbier. Ils veulent accomplir un
cessez-le-feu à leurs conditions pour sauver la face
complètement souillée par le sang de civils palestiniens.
Ils veulent que les combats
continuent sur le terrain au moment où les efforts diplomatiques
frappent de plein fouet. Il est clair que le Hamas garde
toujours la main haute pour tout accord possible, grâce à sa
résistance et à la résistance du peuple palestinien. Cette
résistance obligera tout le monde à stopper en fin de compte
cette affreuse agression et à lever le blocus imposé sur le
peuple palestinien.
Rapport
stratégique réalisé par le Centre Palestinien d’Information
(CPI), pendant la guerre israélienne menée par les occupants
israéliens contre la bande de Gaza, à partir du 27 décembre
2008. Ont participé à sa préparation Bachar Saïd, Nahed Abou
Khaled, Osama Achqar et Ahmed Al-Hila.
Résumé et traduit de l’arabe par
le département français.
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